Les allégations d’abus sexuels au kibboutz Be’eri le 7 octobre sont « fausses », déclare un porte-parole
Le porte-parole d’un kibboutz israélien a démenti les allégations relayées dans un article du New York Times, selon lesquelles des femmes du kibboutz auraient été victimes d’agressions sexuelles lors des attaques menées par le Hamas le 7 octobre.
Dans un article publié par le magazine en ligne d’investigation The Intercept en début de semaine, un porte-parole du kibboutz Be’eri a démenti les allégations parues dans l’article du Times du 28 décembre.
L’article, intitulé « Screams without words » (des cris sans paroles), décrit trois victimes présumées d’agressions sexuelles, au moment de l’attaque surprise du Hamas et d’autres groupes palestiniens contre le sud d’Israël, durant laquelle près de 1 140 personnes ont été tuées.
Deux des victimes présumées d’agressions sexuelles étaient des sœurs adolescentes du kibboutz Be’eri, âgées de 13 et 16 ans et dont le nom n’a pas été révélé. The Intercept a utilisé les détails de l’article du Times pour établir que les jeunes filles appartenaient à la famille Sharabi.
Michal Paikin, porte-parole du kibboutz, a nié que les deux filles aient été victimes d’abus sexuels.
« Vous parlez des filles Sharabi ? », a-t-il lancé à The Intercept. « Non, elles... ont été abattues et n’ont pas subi d’abus sexuels. »
L’article du Times s’appuie principalement sur le témoignage d’un secouriste anonyme des forces spéciales israéliennes.
Le magazine en ligne d’investigation a également cité des voisins non identifiés de Be’eri qui ont déclaré que les corps des filles avaient été retrouvés séparés de leurs familles. La famille Sharabi a toutefois contesté cette information.
« Elles ont juste été abattues, on ne leur a rien fait d’autre », a indiqué leur grand-mère Gillian Brisley à la chaîne israélienne Channel 12 lors d’une récente interview.
Avant la parution de l’article du Times, des membres de la famille Sharabi avaient accordé plusieurs entretiens qui semblaient contredire les allégations faites dans l’article. Toutefois, aucune de ces interviews n’a été reprise dans l’article du Times.
Lundi 4 mars, Pramila Patten, l’envoyée spéciale des Nations unies pour les violences sexuelles, a indiqué que des éléments de preuve suggéraient que des violences sexuelles avaient été commises lors de l’attaque du 7 octobre.
Le rapport indique que des violences sexuelles ont eu lieu sur le site du festival de musique Nova et dans ses environs, sur la route 232 et dans le kibboutz Re’im. Aucun élément n’a permis de déterminer si des violences sexuelles ont été commises dans le kibboutz de Be’eri.
Le mois dernier, des experts des Nations unies ont dénoncé des cas de viols et d’agressions sexuelles commis sur des femmes et de jeunes filles palestiniennes détenues par Israël.
Les experts indépendants, qui font partie des mécanismes d’établissement des faits et de suivi du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, ont confirmé dans un communiqué avoir reçu des informations selon lesquelles des détenues palestiniennes auraient été soumises à de « multiples formes d’agression sexuelle » : au moins deux détenues auraient été violées, tandis que d’autres auraient été menacées de viol et de violence sexuelle.
Ils ont également fait état de fouilles à nu de femmes par des officiers israéliens de sexe masculin et de la diffusion en ligne d’images dégradantes de détenus par des soldats israéliens.
Traduit de l’anglais (original) par Imène Guiza.
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