Plus de 70 migrants morts noyés dans un naufrage au large de la Syrie
Au moins 71 migrants sont morts noyés au large de la Syrie, après le naufrage d’une embarcation partie du Liban, a indiqué vendredi le ministre syrien de la Santé dans un nouveau bilan macabre, le plus élevé des suites d’un naufrage de migrants depuis le pays du Cèdre.
Plus de 100 personnes, principalement des Libanais et des Syriens, se trouvaient à bord du petit bateau qui a chaviré jeudi au large de la ville portuaire de Tartous, ce qui signifie que de nombreuses personnes sont toujours portées disparues, a indiqué le ministre libanais des Transports.
« Selon certains survivants, l’embarcation est partie mardi de la région de Minié, dans le Nord du Liban, transportant entre 120 et 150 personnes », a indiqué le directeur général des ports syriens, Samer Kbrasli, dans un communiqué publié par le ministère syrien des Transports.
Un premier corps, celui d’un jeune homme, a été découvert près de l’île d’Arwad, en face de la ville de Tartous, vers 13 h 30 GMT, a précisé M. Kbrasli, ajoutant qu’un enfant figurait parmi les victimes, sans préciser son âge.
Des Libanais à bord
Des équipes de secours ont été dépêchées sur les lieux du naufrage pour tenter de retrouver d’autres survivants, mais « les recherches en mer ont été interrompues le soir en raison de fortes vagues », a ajouté le responsable syrien. « Les avant-postes déployés le long de la côte sont toutefois mobilisés et continuent de surveiller la situation. »
Sur Twitter, le ministre libanais des Travaux publics et des Transports Ali Hamie a quant à lui indiqué que les autorités syriennes lui avaient affirmé qu’un hélicoptère de l’armée russe survolait la zone à la recherche de survivants.
Il a par ailleurs souligné que « des Libanais se trouvaient à bord de l’embarcation naufragée », mais n’a pas précisé leur nombre.
Plus tôt, M. Kbrasli avait indiqué que les migrants étaient de nationalités diverses, sans donner plus de détails.
Avec une population de 4,5 millions d’habitants, le Liban dit accueillir 1,5 million de réfugiés syriens ayant fui la guerre qui ravage leur pays depuis plus de dix ans. En outre, des dizaines de milliers de réfugiés palestiniens vivent au Liban, pour la plupart dans les douze camps du pays.
Depuis 2019, le Liban traverse selon la Banque mondiale une des pires crises économiques au niveau mondial depuis 1850, causée par des décennies de mauvaise gestion et de corruption d’une classe dirigeante quasi inchangée depuis des dizaines d’années.
À la suite de cet effondrement économique, des réfugiés syriens et palestiniens ainsi que des Libanais ont tenté ces derniers mois de traverser la Méditerranée à bord d’embarcations de fortune pour se rendre vers des pays européens, notamment l’île de Chypre, située à 175 kilomètres des côtes libanaises.
En avril, le naufrage d’un bateau de migrants surchargé, pourchassé par la marine libanaise au large de Tripoli (Nord), avait fait 6 morts et provoqué une vive colère dans le pays en crise.
Selon l’ONU, au moins 38 bateaux transportant plus de 1 500 personnes ont quitté ou tenté de quitter illégalement le Liban par la mer depuis 2020.
Le 13 septembre, les garde-côtes turcs ont annoncé la mort de 6 migrants dont 2 bébés et secouru 73 personnes qui tentaient de gagner l’Europe, au large de la province de Mugla, dans le Sud-Ouest de la Turquie.
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