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Maroc-Israël : rappel à l’ordre du Palais après des critiques du PJD

Le parti islamiste a « déploré » les « prises de position récentes du ministre des Affaires étrangères » à un moment « où l’occupation israélienne poursuit son agression criminelle » contre les Palestiniens
La politique extérieure du royaume est une prérogative du roi Mohammed VI, a rappelé le cabinet royal dans son interpellation au PJD (AFP/Fadel Senna)
La politique extérieure du royaume est une prérogative du roi Mohammed VI, a rappelé le cabinet royal dans son interpellation au PJD (AFP/Fadel Senna)
Par AFP

Le cabinet royal marocain a fustigé lundi le comportement « irresponsable » du Parti de la justice et du développement (PJD, opposition, islamistes modérés), après que ce dernier a accusé la diplomatie marocaine de parti pris pro-israélien.

« Le secrétariat général du PJD a récemment publié une déclaration contenant des dépassements irresponsables et des approximations dangereuses concernant les relations entre le royaume du Maroc et l’État d’Israël », a dénoncé le cabinet royal dans un communiqué.

« La position du Maroc envers la question palestinienne est irréversible »

- Le cabinet royal marocain

Le PJD, dirigé par l’ex-Premier ministre Abdelilah Benkirane, avait « déploré » dans un communiqué les « prises de position récentes du ministre des Affaires étrangères, dans lesquelles il semble défendre l’entité sioniste [Israël] dans certaines réunions africaines et européennes, à un moment où l’occupation israélienne poursuit son agression criminelle contre nos frères palestiniens », en référence aux violences en Cisjordanie occupée.

« La position du Maroc envers la question palestinienne est irréversible », a répondu le cabinet royal, qui rappelle sèchement que « la politique extérieure du royaume est une prérogative de Sa Majesté le Roi [Mohammed VI] en vertu de la Constitution ».

Elle « ne saurait être soumise aux surenchères politiciennes et aux campagnes électorales étriquées », souligne le communiqué.

Une opinion opposée à la normalisation

« L’instrumentalisation de la politique extérieure du royaume dans un agenda partisan interne constitue ainsi un précédent dangereux et inacceptable », insiste le cabinet.

Le Maroc et Israël ont normalisé leurs relations diplomatiques en décembre 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, un processus entre Israël et plusieurs pays arabes, soutenu par Washington.

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Depuis, le rapprochement se poursuit à un rythme très soutenu dans les domaines militaire, sécuritaire, technologique, économique et culturel.

Le royaume chérifien réaffirme néanmoins régulièrement son engagement en faveur de la question palestinienne – « l’une des priorités de sa politique étrangère » –, sous la direction du roi qui préside le comité Al-Qods, chargé de « préserver le caractère arabo-musulman » de Jérusalem.  

Rabat est favorable à une solution à deux États et à l’établissement d’un État palestinien sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

Si la mobilisation militante a faibli, la cause palestinienne continue de susciter une immense sympathie au sein de la population marocaine, comme en témoigne le soutien affiché par les joueurs de l’équipe nationale de football et leurs supporters durant la dernière Coupe du monde au Qatar.    

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