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Une créatrice de mode s’excuse pour une mini-jupe arborant le drapeau saoudien et la chahada

La jupe présentée par la marque Mowalola lors du défilé printemps-été 2024 a été qualifiée d’irrespectueuse car la profession de foi islamique y figure
Mowalola Ogunlesi, la créatrice de la jupe, a annoncé qu’elle la retirerait de la collection après le tollé suscité en ligne (capture d’écran/X)

La marque de mode Mowalola a annoncé qu’elle retirerait de sa collection une mini-jupe arborant le drapeau saoudien qui a été présentée lors de son défilé printemps-été 2024, suscitant un tollé en ligne.

Des internautes ont trouvé le motif de la jupe irrespectueux parce qu’il inclut la chahada, la profession de foi islamique, dans la mesure où cette dernière fait partie du drapeau de l’Arabie saoudite.

Les mots « il n’y a d’autre dieu que Dieu, et Mohammed est le messager de Dieu », en arabe, sont présents sur la jupe.

Si les mannequins sur le podium portaient des minijupes arborant les drapeaux d’autres pays, pour beaucoup, l’étendard saoudien n’aurait pas dû être utilisé en raison de l’écriture sacrée qui y figure.

« Toute la situation autour de cette minijupe n’a pas pour but de défendre ce pays franchement atroce... l’Arabie saoudite, mais une écriture sacrée pour des milliards de personnes. Est-ce si difficile à comprendre ? », a écrit une utilisatrice de X (ex-Twitter).

Beaucoup d’autres ont partagé ce sentiment en ligne.

« Je ne suis en aucun cas religieuse, mais c’est extrêmement irrespectueux. Savoir que le drapeau saoudien porte le mot Allah et qu’ils l’utilisent comme une mini-jupe provocante montre à quel point l’industrie de la mode est devenue sans gêne pour ce qui a trait aux religions de toutes sortes », a posté une autre internaute.

Certains ont également remis en question les intentions de la créatrice, l’exhortant à retirer la jupe de sa collection et l’accusant d’ignorance.

Cette dernière a tenté de défendre son choix, mais les réactions négatives se sont poursuivies.

« Il y a une raison pour laquelle l’Arabie saoudite ne brandit pas son drapeau à travers le pays. Il contient la chahada. L’Arabie saoudite a tout un ensemble de lois juste pour le drapeau. Il doit être imprimé des deux côtés et plié, nettoyé et détruit d’une manière spécifique. Le mettre sur une jupe est irrespectueux », a réagi une utilisatrice des réseaux sociaux.

La créatrice s’est ensuite excusée dans une série de posts publiés sur X samedi, promettant de supprimer le modèle de sa collection.

« L’une de mes principales inspirations pour la saison printemps-été 2024 était d’utiliser les drapeaux nationaux de différents pays. Après le défilé, j’ai découvert que l’un de ces drapeaux – celui de l’Arabie saoudite – comportait des mots sacrés, et son utilisation a provoqué une grande indignation. Maintenant que j’ai été instruite à ce sujet, je m’en excuse sincèrement », a-t-elle écrit.

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« Je veillerai à ce que ce modèle soit retiré de la collection. Je regrette profondément tout préjudice ou offense que mon erreur ait pu causer. Merci de m’avoir mise face à mes responsabilités, j’apprends de cette expérience et j’apprécie votre compréhension », a-t-elle poursuivi.

La créatrice de la marque est Mowalola Ogunlesi, d’origine nigériane et basée à Londres.

La créatrice et chanteuse est connue pour son utilisation d’une large gamme de textures et de matériaux dans ses modèles, qui vise à créer des looks non traditionnels inspirés de la culture des jeunes.

Mowalola Ogunlesi compte plus de 300 000 abonnés sur Instagram, où elle a publié des photos de la jupe.

Ce n’est pas la première fois qu’une marque est critiquée pour avoir apposé des textes religieux sur des vêtements.

Plus tôt cette année, le PayPal Melbourne Fashion Festival a présenté ses excuses après qu’un mannequin érythréen-australien a dénoncé une marque de mode pour « l’affichage honteux » de textes religieux sur ses vêtements lors de l’événement.

Mona Khalifa, mannequin et influenceuse basée à Melbourne qui a participé à l’événement, a critiqué la marque de mode Not A Man’s Dream pour une tenue transparente sur laquelle étaient imprimés les mots « Dieu marche avec moi » en arabe.

Traduit de l’anglais (original).

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