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Netflix célèbre le cinéma arabe avec des dizaines de nouveautés

Pour vous aider à y voir clair, Middle East Eye vous suggère quelques œuvres de cette nouvelle collection qui présente « de véritables chefs-d’œuvre du cinéma » en langue arabe
Le documentaire oscarisé Les Casques blancs suit les secouristes syriens opérant au milieu d’un conflit brutal (Netflix)
Le documentaire oscarisé Les Casques blancs suit les secouristes syriens opérant au milieu d’un conflit brutal (Netflix)

Netflix a sorti une nouvelle collection de films en langue arabe, dont le documentaire oscarisé Les Casques blancs.

Intitulée « Cinéma arabe à l’honneur », cette sélection de 58 œuvres de 47 cinéastes comprend des œuvres des réalisateurs Nadine Labaki, Annemarie Jacir, Elia Suleiman et Ziad Doueiri.

La directrice des acquisitions pour la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) chez Netflix, Nuha El-Tayeb, a déclaré que le lancement de cette sélection visait à faire découvrir au jeune public le cinéma arabe.

« La collection présente de véritables chefs-d’œuvre du cinéma, y compris des films primés et mondialement reconnus, tels que Le Cadeau (primé au BAFTA) et Lift Like a Girl, qui a remporté trois prix au Festival international du film du Caire en 2020 », a déclaré Nuha El-Tayeb, précisant qu’elle reflétait aussi la diversité du monde arabe.

Outre les caractéristiques narratives, cette collection comprend également un certain nombre de documentaires, dont Les Casques blancs, qui suit des équipes de sauveteurs travaillant au beau milieu de la guerre civile syrienne.

Ces dernières sorties s’ajoutent au catalogue déjà croissant de productions arabes de Netflix, notamment 32 films et documentaires palestiniens sortis en octobre.

Pour vous aider à y voir clair dans cette profusion, Middle East Eye vous suggère trois œuvres pour vous mettre le pied à l’étrier :

Les Casques blancs (2016)

D’une durée d’un peu plus de 40 minutes, ce court documentaire primé aux Oscars suit la vie de trois sauveteurs casques blancs qui s’entraînent en Turquie et mettent leurs compétences à l’épreuve à Alep dévastée par la guerre.

Une grande partie de ce que les téléspectateurs voient est filmée par un volontaire sur le terrain, combinée à d’autres images amateur de raids de l’armée de l’air syrienne sur le territoire contrôlé par les rebelles.

À certains moments, les images sont terriblement choquantes. Il est clair que les cinéastes Orlando von Einsiedel et Joanna Natasegara, en refusant de masquer les réalités de la guerre, veulent confronter leur public à sa propre réponse au conflit syrien.

Étant donné que la guerre en Syrie a largement disparu de l’actualité, il pourrait y avoir une tentation de voir les événements décrits dans Les Casques blancs à travers un prisme historique plus détaché.

Cependant, avec des pans importants du territoire syrien toujours sous le contrôle des rebelles et le spectre d’offensives gouvernementales toujours présent, la possibilité est toujours très réelle que le documentaire trouve une nouvelle pertinence.

Le cadeau (2020)

Court métrage primé de Farah Nabulsi qui a également été nommé aux Oscars, Le Cadeau dépeint la réalité quotidienne des Palestiniens vivant sous occupation, où même l’achat apparemment banal d’un réfrigérateur devient une farce kafkaïenne.

L’acteur palestinien Saleh Bakri (Bonboné et Girafada) interprète Yusuf, un homme qui veut acheter à sa femme un réfrigérateur pour leur anniversaire de mariage.

Il emmène leur petite fille pour un voyage épuisant à travers les postes de contrôle israéliens de la Cisjordanie à Beitunia. En cours de route, Yusuf et Yasmine (interprétée par Mariam Kanj) doivent supporter des traitements humiliants et la violence.

Ce qui rend ce film de 24 minutes si puissant, c’est la façon dont Yusuf cherche à protéger sa fille des humiliations qu’il subit de la part des soldats israéliens en déjouant leur traitement.

Dans ce film tourné sur une période de six jours, Farah Nabulsi a incorporé des images réelles de check-points pour renforcer le sentiment de réalisme.

« Le seul élément fictif dans cette scène est notre protagoniste, Yusuf. Les centaines d’autres Palestiniens que vous voyez là-bas sont tous de vrais Palestiniens qui vont travailler à l’aube », a expliqué la réalisatrice.

Lift Like A Girl (2020)

Ce documentaire sur le vif filmé dans la ville portuaire égyptienne d’Alexandrie suit Asmaa (14 ans), alors qu’elle s’entraîne pour devenir la prochaine championne d’haltérophilie du pays.

L’Égypte abrite déjà plusieurs haltérophiles de haut niveau, dont la championne du monde et olympienne Nahla Ramadan.

Son père, Captain Ramadan, lui-même un ancien haltérophile, figure dans le film, où il défie les filles de son gymnase en plein air de « soulever comme un homme ».

Il appelle affectueusement Asmaa « Zebiba », ce qui signifie « raisin sec » en arabe, mais c’est là que l’enfant abandonne toute retenue. Voyant un réel potentiel en Zebiba, il la réprimande plus que les autres haltérophiles en herbe.

Premier film de la productrice égyptienne Mayye Zayed, ce documentaire met habilement en lumière l’émancipation des femmes au sein des structures patriarcales.

La relation complexe entre l’entraîneur et l’athlète est au centre du film, qui a remporté des prix dans plusieurs festivals de cinéma.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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