L’Arnaqueur de Tinder : les réseaux sociaux s’enflamment pour le documentaire de Netflix

Preuve du pouvoir de la stratégie marketing du bouche-à-oreille de Netflix, les réseaux sociaux se sont enflammés à propos de son dernier documentaire.

L’Arnaqueur de Tinder raconte l’histoire de plusieurs victimes d’un présumé escroc israélien qui a convaincu des femmes qu’ils entretenaient une relation durable dans l’unique but de les manipuler afin qu’elles lui transfèrent d’énormes sommes d’argent, souvent obtenues à crédit, pour financer son train de vie extravagant.

Né dans une famille juive ultra-orthodoxe chapeautée par un père rabbin originaire de Bnei Brak en Israël, Shimon Hayut a prétendu être le fils d’un diamantaire et milliardaire israélien.

Sorti le 2 février, ce docufiction d’environ deux heures raconte comment Hayut a pu escroquer une somme estimée à dix millions de dollars à ses victimes.

Se présentant comme Simon « Leviev », Hayut embarquait ses rencontres Tinder dans une escapade en jet privé pour leur donner l’impression qu’il était aussi riche qu’il prétendait l’être.

Une variante de la pyramide de Ponzi

Ce qu’elles ne savaient pas, c’est que Hayut finançait son train de vie avec l’argent obtenu auprès d’autres victimes, dans ce qui s’apparente à une variante de la pyramide de Ponzi.

Traduction : « Un fil sur la chronologie concernant Simon Leviev. Détails, détails. 27 septembre 1990 : né Shimon Yehuda Hayut dans une famille juive ultra-orthodoxe, il grandit à Bnei Brak, en périphérie de Tel Aviv. »

Cet Israélien disait ensuite à ses victimes qu’il avait besoin d’argent pour éviter d’être suivi par des « ennemis » non identifiés de l’industrie du diamant, qui en avaient « après lui », produisant même de fausses photos d’agression contre ses gardes du corps et lui.

Tandis que Hayut maintient son train de vie, ses victimes, qui ont pour beaucoup emprunté l’argent, continuent à vivre avec les conséquences de cette arnaque.

Depuis que Joe Exotic est devenu la star de la série documentaire Netflix Tiger King, Hayut semble avoir captivé les internautes par la nature audacieuse de ses crimes, son apparente absence de remords et le sentiment que justice n’a pas été rendue.

Les autorités israéliennes ont condamné Hayut à quinze mois de prison pour ses délits mais il a été relâché au bout de cinq mois à peine.

Traduction : « Je viens de terminer le documentaire L’Arnaqueur de Tinder et il me vient de nombreuses choses à l’esprit, mais deux en particulier :

- S’il s’agissait d’un homme noir arnaquant des femmes blanches, celui-ci serait actuellement en prison

- Si des racisées avaient été arnaquées, il n’y aurait pas de documentaire. »

Après avoir disparu d’Instagram à la sortie du documentaire sur Netflix début février, l’Israélien est réapparu avec 200 000 nouveaux abonnés.

Les réactions au documentaire sur les réseaux sociaux se concentrent sur la naïveté perçue des femmes arnaquées et le fait présumé qu’il continue à mener grand train, peut-être parce qu’il aurait attiré de nouvelles victimes dans ses filets.

D’autres supposent que les origines de Hayut, qui passe pour un homme blanc, lui ont permis d’échapper à la vigilance des autorités, ce qui n’aurait pas été le cas d’une personne racisée.

L’une des répliques les plus mémorables de l’arnaqueur, « Envoie l’argent maintenant ! Mes ennemis sont après moi », est devenue culte chez les internautes, qui l’ont transformée en mème. 

Une page GoFundMe a été créée au profit des victimes qui apparaissent dans le film et au moment de la publication de cet article, les dons s’élevaient à 173 000 euros pour les aider à payer leurs dettes contractées pour aider Hayut.

Leur histoire avait été initialement rapportée par le média norvégien Verdens Gang en 2019 et des journalistes de ce média apparaissent dans L’Arnaqueur de Tinder.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.