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Spéculations autour de la réapparition d’un général russe proche de Wagner en Algérie

Sergueï Sourovikine, l’un des commandants emblématiques de l’offensive russe en Ukraine, limogé en raison de ses liens avec le groupe Wagner, est réapparu en Algérie après des mois d’absence
Les images de la visite de la délégation russe, publiées mardi sur le compte Facebook de la Grande mosquée d’Oran, sont apparues dans des médias russes vendredi (Facebook)
Les images de la visite de la délégation russe, publiées mardi sur le compte Facebook de la Grande mosquée d’Oran, sont apparues dans des médias russes vendredi (Facebook)

Le général en train de regarder un Coran ou de marcher en compagnie de militaires russes : les photos de Sergueï Sourovikine en visite officielle à Oran, dans l’ouest algérien, ont beaucoup circulé ce week-end sur les réseaux sociaux. Elles ont aussi été très commentées.

Traduction : « Une délégation russe de haut niveau a visité la Grande Mosquée Abdelhamid Ben Badis et a été reçue par le directeur des Affaires religieuses et par l’imam de la Grande Mosquée. La délégation a visité les installations de la mosquée et a exprimé son admiration. »

Ces images, publiées mardi 12 septembre sur le compte Facebook de la Grande Mosquée d’Oran, sont apparues dans des médias russes vendredi.

Le but de la visite de la délégation menée par Sergueï Sourovikine en Algérie n’a pas été précisé et Moscou n’a pas communiqué à ce sujet.

Cette apparition n’est toutefois pas anodine : depuis l’insurrection avortée du groupe Wagner en juin, le général russe, surnommé le « général Armageddon » pour sa brutalité, avait disparu de l’espace public, alimentant toutes les spéculations.

Limogé après la mutinerie

Selon plusieurs médias russes, dont l’agence de presse d’État Ria Novosti, il avait été limogé de son poste de commandant en chef des forces aérospatiales en août, deux mois après la mutinerie de Wagner, dont il était jugé proche mais qu’il n’a pas soutenu.

Pour Pierre Servent, éditorialiste sur LCI, le général a « joué un double jeu » : « C’est certainement le fait d’avoir joué sur les deux tableaux qui explique pourquoi il est encore en vie », a-t-il estimé sur le plateau de la chaîne.

Lors de la révolte de 24 heures de Wagner qui a ébranlé le pouvoir russe, Sergueï Sourovikine avait appelé les mutins à « arrêter » et à rentrer dans leurs casernes « avant qu’il ne soit trop tard ». Mais le général était néanmoins jugé proche de son chef, Evgueni Prigojine, décédé dans un crash d’avion en août. 

Début octobre 2022, il avait été nommé commandant des forces russes en Ukraine. Une nomination qui avait réjoui Evgueni Prigojine, le chef de Wagner. Or, trois mois plus tard seulement, le général était remplacé par le chef de l’état-major.

Vétéran de la guerre soviétique en Afghanistan et de la deuxième guerre de Tchétchénie dans les années 2000, il a aussi participé à la campagne russe en Syrie en 2015.

Ces derniers mois, des rumeurs propagées sur les réseaux sociaux mais non vérifiées ont allégué que des hommes de Wagner s’étaient rendus en Algérie depuis le Mali.

Alliée traditionnelle de la Russie, dont elle est le premier client pour l’achat d’armement (près de 2 milliards de dollars en 2020), l’Algérie fait partie des 37 nations qui se sont abstenues de voter, le 2 mars, la résolution « exigeant que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ». Le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est rendu en Russie du 13 au 17 juin, où il a été accueilli en grande pompe par Vladimir Poutine.

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