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La Tunisie et le Qatar proposent une conférence « occidentalo-islamique »

Tunis et Doha veulent chercher à promouvoir le dialogue entre les musulmans et l’Occident pour éviter les amalgames entre l’islam véritable et l’extrémisme
Le président tunisien Kais Saied (à droite) accueille l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani à son arrivée, à Tunis, le 24 février 2020 (AFP)

Le président tunisien a déclaré à l’agence de presse qatarie que Doha et Tunis proposaient d’organiser une « conférence occidentalo-islamique visant à créer une meilleure compréhension et surmonter les obstacles qui apparaissent après certaines opérations terroristes ».

Cette initiative semble être une réponse aux récentes remarques du président français Emmanuel Macron, selon qui l’islam est « en crise », après une série d’attaques en France.

Le mois dernier, le président français avait dévoilé une stratégie pour défendre son pays contre « l’islamisme radical », s’attirant une pluie de critiques à travers le monde musulman.

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Selon Kais Saied, cité par l’agence d’État qatarie, cette conférence occidentalo-islamique aurait également pour but « d’éviter de confondre les musulmans avec ces extrémistes qui prétendent être musulmans », car il est « nécessaire de faire la différence entre les vrais objectifs de l’islam et le terrorisme, qui n’a absolument rien à voir avec l’islam ». 

Il n’a pas donné plus de détails sur cette conférence.

Kais Saied et une importante délégation tunisienne se trouvaient au Qatar pour une visite d’État de trois jours. Lors de sa rencontre avec le prince, le chef de l’État tunisien a notamment évoqué la mise en place d’une ligne maritime commerciale entre les deux pays.

Less deux pays ont également discuté du conflit en Libye, selon le ministère qatari des Affaires étrangères, qui n’a pas donné plus de détails.

Traduction : « Le président de la République Kais Saied est reçu par l’émir du Qatar Tamim bin Hamad al-Thani à Doha. »

Cette visite intervenait après une semaine de pourparlers sur la Libye en Tunisie, sous l’égide de l’ONU, qui se sont achevés dimanche sans parvenir à désigner un exécutif unifié pour le pays.

Ces discussions ont rassemblé 75 délégués libyens de tous bords sélectionnés par l’ONU pour tenter de mettre fin à une décennie de guerre. Des observateurs ont critiqué le mode de sélection des délégués, doutant de leur représentativité.

Le Qatar a joué un rôle important en Libye, signant le mois dernier un accord sécuritaire avec le Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU, une des deux administrations qui se disputent le pouvoir.

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