Turquie : indignation après l’agression brutale d’une réfugiée syrienne de 70 ans
La violente agression d’une Syrienne âgée par un Turc à Gaziantep a suscité l’indignation sur internet et relancé la discussion sur le traitement des réfugiés syriens en Turquie.
Dans une vidéo qui circulait mardi, on peut voir Leyla Muhammed (70 ans) assise sur un banc et approchée par un groupe de Turcs. L’un des hommes donne soudain un coup de pied à la Syrienne, en plein visage. Elle se plie de douleur, hurlant et couvrant un œil de sa main.
L’agresseur présumé a été arrêté et identifié plus tard comme étant Şakir Çakır (39 ans).
Sur les réseaux sociaux, les activistes ont imité la pose poignante de la vieille dame, postant des photos d’eux se couvrant un œil de la main, accompagnées des hashtags « avec Leyla » et « non au racisme ».
Traduction : « Le racisme a toujours été le produit du discours de haine de différents partis politiques en #Turquie et dans le monde… Je suis solidaire de Laila [sic] et de toutes les autres victimes du racisme dans le monde. #Syrie #Contrelesviolencesfaitesauxfemmes #AvecLeyla #Nonauracisme. »
Traduction : « Des militants syriens lancent une campagne de solidarité avec Leyla Muhammed, Syrienne âgée qui a été battue par un Turc dans la province de Gaziantep. »
Beaucoup demandent au gouvernement turc de poursuivre les auteurs de l’attaque.
Traduction : « En solidarité avec la #Syrie|nne Leyla Muhammad qui a été brutalement agressée par un Turc à #gaziantep.
Le gouvernement turc, l’opposition turque et les organismes syriens qui prétendent représenter les Syriens sont TOUS responsables.
Le racisme tue ! #ŞakirÇakırTutuklansın #AvecLeyla. »
« Ce qui doit être mis en œuvre, c’est une loi dissuasive ; les personnes vulnérables devraient connaître leurs droits et le pays hôte devrait respecter les droits de l’homme », écrit un Twitto.
Cette agression a également relancé le débat autour des réfugiés syriens en Turquie. L’organisation à but non lucratif Syrian Emergency Task Force, qui vise à mettre fin à la violence contre les civils syriens, a tweeté la vidéo de l’attaque avec le commentaire suivant : « Cela s’inscrit dans une tendance croissante au racisme et à la discrimination contre les réfugiés syriens. Les pays doivent faire davantage pour protéger les réfugiés. »
Le maire de Gaziantep, Davut Gül, a rendu visite à Leyla à l’hôpital et a publié des images de leur rencontre sur Twitter, accompagnées d’un commentaire : « Nous sommes aux côtés des opprimés contre l’oppresseur. »
Son tweet annonçait également que l’agresseur présumé avait été arrêté.
La Turquie accueille actuellement plus de 3,7 millions de Syriens, la plus importante population de Syriens déplacés par le conflit qui a débuté en 2011.
L’année dernière, la Turquie a connu une flambée de violences communautaires dans les grandes villes comme Istanbul et Ankara, avec l’attaque d’entreprises et de réfugiés syriens. En août, des centaines de personnes ont attaqué des réfugiés syriens après que deux Syriens ont été accusés d’avoir tué un adolescent turc.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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