La Turquie soutient la normalisation israélo-saoudienne, déclare Erdoğan
La Turquie soutient les récentes tentatives de normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, a déclaré Recep Tayyip Erdoğan lundi lors d’un point de presse à huis clos à New York, ont indiqué des sources à Middle East Eye.
« La Turquie voit d’un bon œil les tentatives de normalisation entre les deux pays », a déclaré le président turc en réponse à une question, selon deux sources présentes à la réunion.
Depuis des mois, Washington mène les efforts visant à conclure un accord entre l’Arabie saoudite et Israël qui établirait des liens formels entre les deux pays.
L’Arabie saoudite a proposé de normaliser ses relations avec Israël dès 2002 dans le cadre du Plan de paix arabe, lequel appelle à la création d’un État palestinien indépendant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, avec Jérusalem-Est pour capitale.
Une source turque proche d’Ankara indique à MEE que la Turquie est favorable à une diminution des tensions dans la région.
« Le soutien actuel de la Turquie à la normalisation n’est qu’une continuation et un reflet de cette politique générale », affirme la source. « La normalisation pourrait devenir un levier politique pour pousser Israël à agir plus intelligemment dans la région. »
En échange d’une normalisation des relations, l’Arabie saoudite veut des garanties en matière de sécurité de la part des États-Unis, de l’aide pour développer un programme nucléaire civil et moins de restrictions sur les ventes d’armes américaines.
Bien que la question palestinienne ne semble pas être au cœur de l’accord, celui-ci inclurait d’éventuels avantages pour les Palestiniens.
Selon la source turque, l’accord pourrait avoir une influence positive sur les dirigeants israéliens et pourrait permettre de faire pression sur eux au sujet de la question palestinienne.
« Cela pourrait mettre la Turquie à l’aise dans ses relations avec Israël, dans la mesure où cela créerait probablement moins de tensions avec les Palestiniens », développe la source. « Parce qu’Ankara se sent obligé de répondre à Israël chaque fois qu’il agit aux dépens des Palestiniens. »
Selon un article publié dans les médias saoudiens ce week-end, Riyad aurait « suspendu les discussion » avec Israël en raison de son aversion à l’égard du gouvernement d’extrême droite du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
L’information a toutefois été rapidement et fermement démentie par le Département d’État américain dimanche dans un communiqué sur X (ex-Twitter) : « Les pourparlers sont en cours et nous attendons avec impatience de poursuivre les conversations avec les deux parties. »
Traduit de l’anglais (original)
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