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Pourquoi la Turquie est-elle sujette aux tremblements de terre ?

Le fort risque sismique en Turquie est dû à l’emplacement du pays au carrefour de trois plaques tectoniques différentes
Des personnes fouillent les décombres après un tremblement de terre à Adana, en Turquie, le 6 février 2023 (Reuters)
Par MEE

Plus de 2 300 personnes ont été tuées après un séisme puissant de magnitude 7,8 – suivi quelques heures plus tard par une très forte réplique de magnitude 7.5 – qui a frappé le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie aux premières heures de lundi matin.

Le tremblement de terre, le plus important qu’ait connu la Turquie depuis des décennies, a anéanti des pans entiers de grandes villes dans une région où vivent des millions de personnes qui ont fui la guerre civile en Syrie et d’autres conflits.

Plus de 2 834 bâtiments se seraient effondrés en Turquie, ce qui laisse redouter des bilans encore plus lourds. La plupart des victimes ont été recensées dans la province méridionale de Hatay.

En Syrie, plus de 800 personnes ont été tuées, le tremblement de terre secouant les provinces d’Idleb, Alep, Lattaquié, Tartous et Hama.

Ces bilans, très provisoires, ne cessent de s’alourdir, un très grand nombre de personnes restant piégées sous les bâtiments effondrés qui se comptent par milliers.

Des secousses ont également été ressenties jusqu’à Chypre, au Liban, en Irak et en Égypte.

La Turquie à la croisée des plaques tectoniques

Le fort risque sismique en Turquie est dû à l’emplacement du pays au carrefour de trois plaques tectoniques différentes.

Ces masses terrestres, qui constituent l’écorce la plus externe de la Terre, se déplacent et se heurtent constamment. Les tremblements de terre se produisent le plus souvent au niveau des lignes de faille des plaques, qui sont de grandes fractures à la surface de la planète.

La Turquie est majoritairement située sur la plaque tectonique anatolienne, qui se situe entre les principales plaques, eurasienne et africaine, et une plaque mineure, la plaque arabique.

plaques tectoniques turquie

Poussées l’une contre l’autre et l’une sous l’autre, deux plaques peuvent se « coincer » en raison du frottement.

Lorsque ces plaques finissent par se « décoincer » en raison de l’accumulation de pression, elles libèrent une énorme quantité d’énergie qui se traduit en tremblements de terre ou tsunamis lorsque les plaques tectoniques convergent sous l’eau.

De nombreux tremblements de terre

L’emplacement de la Turquie au carrefour de trois plaques tectoniques a entraîné des tremblements de terre majeurs à plusieurs reprises au cours du siècle dernier.

En décembre 1939, un séisme de magnitude 7,8 a eu lieu près de la ville d’Erzincan dans l’est de la Turquie, faisant plus de 30 000 morts.

Plusieurs autres tremblements de terre se sont produits au cours des décennies suivantes, dont celui de Çaldıran-Muradiye en 1976 dans l’est de la province de Van, qui a fait plus de 4 000 morts.

Le tremblement de terre le plus meurtrier depuis la catastrophe de 1939 a eu lieu en août 1999, lorsqu’un séisme de magnitude 7,4 a frappé la ville occidentale d’İzmit, dans la région de Marmara. Plus de 17 000 personnes ont perdu la vie et plus de 43 000 ont été blessées.

Le tremblement de terre de lundi est le plus violent qu’ait connu le pays depuis celui de 1999. Il survient pendant une tempête de neige qui devrait se poursuivre jusqu’à jeudi, rendant encore plus difficile la situation des personnes se retrouvant sans abri, ainsi que le travail des secours.

Traduit de l’anglais (original).

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