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Algérie-Maroc-Tunisie : grèves et tensions dans le secteur de l’éducation

Le Maroc et l’Algérie connaîtront la semaine prochaine des grèves dans le secteur de l’éducation, alors qu’un ultime accord en Tunisie entre les syndicats et les autorités a mis fin, momentanément, à un mouvement similaire qui dure depuis un mois
Au Maroc, les enseignants sont mobilisés depuis le mois de janvier pour revendiquer, entre autres, une augmentation des salaires et indemnités gelés depuis 2011
Par MEE

Au Maroc, six syndicats de l’éducation on appelé à une grève générale le 20 février prochain. Selon le site d’information économique Médias24, une marche nationale est également prévue à Rabat, la capitale administrative, le jour même.

« Les enseignants dénoncent les retenues sur les salaires des grévistes et demandent, entre autres, une augmentation des salaires et indemnités gelés depuis 2011 », explique Médias24 qui rappelle que le 3 janvier, des enseignants ont manifesté dans plusieurs villes du Maroc, dénonçant « l’échec » des négociation avec le gouvernement, notamment en ce qui concerne le statut précaire des enseignants contractuels.

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En Algérie, six syndicats se sont accordés à lancer une grève générale du primaire au secondaire les 26 et 27 février. Des sit-in seront également organisés devant les directions régionales de l’éducation le 27 février. Selon le site d’information TSA, le « bras de fer [entre le ministère de l’Éducation] n’est pas prêt de s’estomper ».

La ministre de l’Éducation, Nouria Benghabrit, a déclaré aux syndicats que certaines de leurs revendications, comme le maintien de la retraite proportionnelle et de la retraite sans condition d’âge ou les revalorisations des salaires relèvent des compétences du gouvernement et non pas seulement de son département.

Une des figures du mouvement syndical de l’éducation, Idir Achour, président du Conseil des lycées d’Alger, a reproché à certains politiques leurs appels à abandonner la grève. « Certains politiciens nous accusent de vouloir déstabiliser le pays à la veille de la présidentielle, nos revendications sont purement socioprofessionnelles », a-t-il déclaré au quotidien Echorrouk lundi.

Samedi, Amar Ghoul, ancien ministre et président du Tajamou Amal el-Jazaer (TAJ, Rassemblement pour l’espoir de l’Algérie), qui fait partie de la coalition pro-cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, a appelé les syndicats a reporté leur grève à l’après présidentielle qui se tiendra en avril.  

Les manifestations dans certaines villes du pays contre le cinquième mandat de Bouteflika font craindre aux partisans de cette option tout mouvement de protestation dans la rue.

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En Tunisie, malgré un accord, signé ce samedi, entre le syndicat de l’enseignement secondaire et le gouvernement qui a mis fin à une grève qui durait depuis octobre 2018, la tension persiste.  

Des dizaines d’enseignants vacataires du secondaire ont entamé, lundi 18 février, des marches depuis plusieurs villes vers le siège du gouvernement à Tunis et celui du ministère de l’Enseignement. Ils exigent leur intégration dans la fonction publique comme ce fut le cas pour leurs collègues du primaire, dénonçant leur situation professionnelle qu’ils assimilent à de « l’esclavage ».

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