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CNN sur les traces de l’armée secrète de Vladimir Poutine

Syrie, Libye, Soudan… les opérations dans le monde arabe de « l’unité de combat qui suivrait n’importe quel ordre de Poutine » révélées dans un reportage
Une image partagée sur les réseaux sociaux montre des mercenaires russes du Wagner Group opérant en Syrie (Twitter)

La chaîne d’information en continu américaine a réussi l’exploit de mettre la main sur un ancien soldat de fortune de la célèbre mais discrète société militaire privée russe, Wagner Group.

C’est la journaliste de la chaîne d’Atlanta, Clarissa Ward, qui, dans un reportage diffusé ce mardi 13 août, a réussi à débusquer « Oleg », un ex-commando qui a servi pour le compte de Wagner Group en Syrie.

« Wagner est l’instrument de Vladimir Poutine pour résoudre ses problèmes par la force. Lorsque l’action doit être menée rapidement, dans l’urgence et de la manière la plus discrète possible »

- Oleg, ex-commando qui a servi pour Wagner en Syrie

Des photos personnelles le montrent sur le poussiéreux théâtre d’opérations syrien. Derrière un canon sans recul ou devant une mitrailleuse lourde, ses photographies le présentent aussi en compagnie de ses coéquipiers, à l’accoutrement dénué de blason ou d’insigne et encore moins de drapeau, mais dont l’origine est tellement reconnaissable, la Russie.

Oleg explique que « Wagner est l’instrument de Vladimir Poutine pour résoudre ses problèmes par la force. Lorsque l’action doit être menée rapidement, dans l’urgence et de la manière la plus discrète possible ».

Néanmoins, Oleg donne une dimension plus modeste au groupe. « Je ne pourrais pas dire que c’est une armée dans le sens propre du terme, c’est juste une unité de combat qui suivrait n’importe quel ordre de Poutine », ajoute-il.

La journaliste de CNN rappelle que selon la législation russe, les sociétés de mercenaires sont interdites mais que Wagner Group a opéré sur trois continents, dans cinq pays au moins.

Un entraînement basique

« Six jours dans le camp d’entraînement de Molkino [sud de la Russie], je suis allé deux fois au champ de tir et c’est tout. » C’est comme cela qu’Oleg décrit son entraînement de base lors de son incorporation chez Wagner.

En se déplaçant à Molkino, un village situé à équidistance entre les frontières de la Crimée et de la Géorgie, l’équipe de journalistes américains découvrent que le camp de Wagner se trouve à l’abri derrière des barrages de l’armée russe et pratiquement dans l’enceinte d’une unité des forces spéciales de l’armée russe.

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Dans le village, à l’abri derrière des murs, une église et un monument dédiés aux mercenaires morts en Syrie forment un complexe mortuaire – inaccessible au public –représentant, selon la journaliste, une des rares preuves tangibles de l’envoi de troupes de Wagner en Syrie.

Ce complexe serait financé par une des nombreuses sociétés de Yevgeny Prigozhine, propriétaire du groupe Konkord.

Prigozhine a fait fortune dans le catering de luxe et la restauration. Son entreprise, Konkord, décroche depuis plusieurs années les contrats de traiteur pour les événements du Kremlin.

Prigozhine est d’ailleurs surnommé le « cuisinier de Poutine ». Pourtant, derrière cette dénomination candide, se cache un redoutable businessman ayant des activités parfois obscures.   

En 2016, Prigozhine a figuré dans la liste des treize Russes sanctionnés par les États-Unis dans le cadre de l’affaire dite de « l’usine à trolls de Saint-Pétersbourg » (une société attaquait les opposants russes sur les réseaux sociaux avec des milliers de faux comptes).

Sollicités par Khalifa Haftar et Omar el-Béchir

En plus de la Syrie, Wagner aurait déployé des troupes en Libye pour la protection d’installations portuaires. En 2019, avec le début de l’offensive de l’Armée nationale libyenne (LNA) commandée par le maréchal Khalifa Haftar, la présence de ce groupe s’est faite plus discrète.

Les deux douzaines d’« agents » de sécurités russes qui se trouvaient, selon les informations, à Tamenhint, dans le Sud libyen, n’ont plus été vus à partir de février.

Autre pays arabe où se trouveraient les agents de Wagner, le Soudan.

Lors d’une interview accordée au magazine russe The Insider en décembre 2017, l’ancien officier russe Igor Strelkov affirme que c’est sur demande du président soudanais aujourd’hui déchu, Omar el-Béchir, que le président russe a instruit Wagner d’envoyer des hommes au Soudan afin de contrer les « actions agressives des États-Unis » dans le conflit interne qui secouait les régions du Darfour et du Sud Kordofan.

Strelkov revient dans cette interview sur l’envoi d’hommes de Wagner en Libye, qui aurait eu lieu sur demande de la Libyan Cement Company (LCC) pour protéger ses installations.

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