Tunisie : Ennahdha veut Rached Ghannouchi à la tête du Parlement
Le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, arrivé en tête des législatives tunisiennes, a indiqué dimanche 10 novembre qu’il proposait son chef historique, Rached Ghannouchi, pour le poste de président du Parlement, et répété vouloir un Premier ministre issu du mouvement.
« La priorité va au Parlement, parce que c’est au sein de l’Assemblée que les lois et les décisions sont prises »
- Abdelkarim Harouni, chef du Conseil de la choura d’Ennahdha
Ennahdha a remporté les législatives du 6 octobre en décrochant 52 sièges, loin toutefois de la majorité (109), et le parti conduit des négociations ardues en vue de la formation d’un nouveau gouvernement.
« Il a été décidé de présenter la candidature de Rached Ghannouchi pour la présidence du Parlement », a déclaré lors d’une conférence de presse à Tunis Abdelkarim Harouni, le chef du Conseil de la choura, l’organe consultatif du parti.
Ennahdha veut aussi la primature
« La priorité va au Parlement, parce que c’est au sein de l’Assemblée que les lois et les décisions sont prises », a-t-il précisé.
Le parti Ennahdha n’a en revanche toujours pas indiqué à quelle personnalité il souhaitait voir confier la tâche de former un nouveau gouvernement. Il a pour cela jusqu’à vendredi prochain.
Devant la presse, M. Harouni a affirmé que le nom de Rached Ghannouchi avait été précédemment suggéré par le Conseil de la choura pour tenir ce rôle. Mais il a finalement été décidé de donner la priorité au Parlement, a-t-il expliqué.
« Le Conseil de la choura tient au droit du mouvement de présider le gouvernement », a-t-il néanmoins noté, regrettant la position de « certains partis qui veulent priver le vainqueur des législatives » de ce droit.
Des négociations en perspective pour former le gouvernement
Un rapport de Rached Ghannouchi sur l’état des négociations en vue de la formation du gouvernement a été présenté devant le Conseil, a indiqué Abdelkarim Harouni, qui a critiqué l’attitude de « certains partis ».
Début novembre, Ennahdha a dévoilé un programme qu’il souhaite faire signer, après concertations, par toutes les composantes du futur gouvernement.
Ce programme se concentre sur la lutte contre la corruption et la pauvreté, le renforcement de la sécurité, le développement de l’éducation et des services publics ou encore l’augmentation des investissements.
Ennahdha devra composer avec cinq ou six formations pour obtenir une majorité soutenant tout nouveau gouvernement.
Cette formation a exclu des négociations avec le parti Qalb Tounes, arrivé deuxième des législatives avec 38 sièges et présidé par l’homme des médias controversé Nabil Karoui, et le Parti destourien libre (PDL) de l’avocate anti-islamiste Abir Moussi (17 sièges).
Le nouveau Parlement doit tenir sa première session plénière mercredi.
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