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Les Émirats arabes unis complotent-ils avec Israël contre les réfugiés palestiniens ?

Un article affirmant que les EAU réfléchissent à un plan visant à dissoudre l’agence des Nations unies chargée de porter secours aux millions de réfugiés palestiniens devrait être pris au sérieux
Un homme passe devant une peinture mural représentant une clé au-dessus du Dôme du Rocher, dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, le 10 septembre 2020 (AFP)

Un article selon lequel les Émirats arabes unis collaborent secrètement avec Israël à l’élaboration d’un possible plan d’élimination de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) – une mesure qui pourrait empêcher ces derniers de retourner un jour chez eux – doit être pris au sérieux.

Selon le quotidien français Le Monde, les responsables israéliens et émiratis ont forgé un « axe stratégique » dans le cadre duquel ils réfléchissent à « un plan d’action visant à faire progressivement disparaître l’UNRWA, sans conditionner cela à une quelconque résolution du problème des réfugiés [palestiniens] ». Le ministre émirati des Affaires étrangères n’a pas répondu à la demande de commentaires adressée par Le Monde.

Cela ferait rapidement disparaître les réfugiés palestiniens dans la marée sans cesse croissante des personnes déplacées par les conflits, en particulier au Moyen-Orient

L’UNRWA a été créée à la fin de l’année 1949 pour porter secours aux réfugiés palestiniens en leur offrant des emplois, des denrées alimentaires de base, des soins de santé et une éducation dans les camps qui les accueillent spécifiquement à travers la région. Un an plus tôt, quelque 750 000 Palestiniens avaient été ethniquement nettoyés de leurs villes et villages – et dispersés dans toute la région – pour faire place à l’autoproclamé État juif d’Israël.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou considère l’agence onusienne comme une menace, soutenant qu’une résolution diplomatique de la question des réfugiés pourrait voir ces derniers revenir sur des terres qui se trouvent actuellement en Israël. Netanyahou pense que « l’UNRWA doit disparaître », l’accusant de perpétuer « le récit du soi-disant ‘’droit au retour’’ dans le but d’éliminer l’État d’Israël ».

Dissoudre l’UNRWA

Ayant contrarié tout espoir de négociations, Israël est de plus en plus convaincu qu’il peut obtenir un large soutien en faveur de la dissolution de l’UNRWA.

Cela priverait dans les faits plus de cinq millions de réfugiés palestiniens qui croupissent dans des dizaines de camps à travers le Liban, la Syrie, la Jordanie, la Cisjordanie et la bande de Gaza du droit – pourtant inscrit dans la résolution 194 de l’ONU – de retourner sur leurs terres historiques.

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Israël semble également avoir rejeté les compromis des dirigeants palestiniens qui limiteraient le droit au retour des réfugiés à leur seule réinstallation dans un futur État palestinien établi dans ce qui constitue aujourd’hui les territoires occupés (et non pas dans l’ensemble du territoire d’où les Palestiniens ont été expulsés en 1948). Ceci est en grande partie, semble-t-il, dû au fait qu’Israël n’a de toute façon aucune intention de permettre la création d’un tel État palestinien.

De hauts responsables israéliens ont demandé à plusieurs reprises à ce que l’UNRWA soit abolie et les réfugiés palestiniens confiés à l’organisme mondial des Nations unies pour les réfugiés, le HCR. Cela ferait rapidement disparaître les réfugiés palestiniens dans la marée sans cesse croissante des personnes déplacées par les conflits, en particulier au Moyen-Orient.

Le résultat probable de l’éradication de l’UNRWA est que, plutôt que de pouvoir rentrer chez eux, les réfugiés palestiniens seraient en fin de compte forcés à obtenir la naturalisation dans leurs pays d’accueil arabes.

Les projets du Grand Israël

Du point de vue d’Israël, les réfugiés constituent la dernière question palestinienne d’importance à ne pas avoir encore été résolue en sa faveur.

Israël a utilisé ses colonies illégales afin d’étendre ses frontières en toute impunité, dévorant ce qui reste du territoire palestinien et empêchant ainsi toute négociation avec les Palestiniens sur la création d’un État.

La colonie israélienne de Pisgat Zeev et le camp de réfugiés palestiniens de Shuafat, le 11 février 2020 (AFP)
La colonie israélienne de Pisgat Zeev et le camp de réfugiés palestiniens de Shuafat, le 11 février 2020 (AFP)

Les États occidentaux semblent n’avoir aucune envie de contester ce vol de terres ; le plan de « paix » de l’administration Trump dévoilé il y a un an indiquait la volonté à Washington de permettre finalement à Israël d’annexer ces territoires. Et avec la relocalisation de l’ambassade des États-Unis en 2018, l’administration Trump a effectivement donné son feu vert au souhait israélien de considérer la totalité de Jérusalem comme la capitale d’Israël.

Impliquer les EAU – et le reste du Golfe – dans le projet de destruction de l’UNRWA, pour ainsi abandonner de manière permanente la majorité des réfugiés au sein d’une poignée d’États arabes parmi les plus faibles et les plus instables de la région, serait crucial à la réalisation des plans israéliens de Grand Israël.

« Au bord du gouffre »

Il existe de nombreuses preuves circonstancielles permettant d’étayer le rapport du Monde sur la complicité des EAU. L’assaut contre l’avenir de l’UNRWA a véritablement commencé en 2018, lorsque l’administration Trump a clairement fait comprendre qu’elle regardait l’agence onusienne à travers le même prisme stratégique qu’Israël. Au cours des mois suivants, les États-Unis ont mis fin à la totalité de leur financement annuel de 360 ​​millions de dollars en faveur de l’UNRWA, privant l’agence d’un tiers de son budget.

C’est le moment, semble-t-il, où les États-Unis redoublaient d’efforts pour faire adhérer certains pays arabes, en particulier ceux du Golfe, à leur soi-disant « accord du siècle ». Ce plan de « paix » avait pour prémisse l’annexion par Israël de pans entiers de la Cisjordanie, rendant impossible la création d’un État palestinien viable. Il mettait en outre les réfugiés dans l’incapacité de revendiquer un quelconque droit au retour.

Impliquer les États du Golfe à ses côtés ne représente un avantage significatif pour Israël que si leur recrutement conduit in fine à l’éradication de la cause palestinienne dans les capitales arabes

Il convient de remarquer que cette période a été marquée par un changement radical dans le financement de l’UNRWA par les Émirats et d’autres États du Golfe – au moment où justement, l’agence avait plus que jamais besoin d’une aide financière. L’aide généreuse de 52 millions de dollars que les Émirats avaient accordés à l’UNRWA en 2019 fut réduite à un petit million de dollars en 2020. L’Arabie saoudite réduisit son propre financement de quelque 20 millions de dollars entre 2018 et 2020, tandis que le Qatar diminua sa contribution de plus de 30 millions de dollars.

Récemment, en novembre 2020, le commissaire général de l’UNRWA Philippe Lazzarini a averti qu’en raison de ces coupes budgétaires, son agence était « au bord du gouffre », incapable, pour la première fois de son histoire, de couvrir ses dépenses. En outre, la pandémie de COVID-19 a poussé ses services sanitaires et éducatifs à la limite de leurs capacités.

Le fait que le ministre émirati des Affaires étrangères, Anwar Gargash, n’ait pas répondu au Monde concernant les allégations de collusion émiratie avec Israël contre l’UNRWA est peut-être révélateur.

Accord transactionnel

D’autres raisons, plus vastes, laissent soupçonner que les EAU complotent avec Israël pour anéantir l’UNRWA et la cause nationale palestinienne au sens large.

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Il serait extrêmement naïf d’imaginer que la décision des Émirats arabes unis et de Bahreïn de signer les soi-disant accords d’Abraham en septembre – consistant à normaliser les relations avec Israël – n’ait pas été considérée d’un point de vue entièrement transactionnel. Comme pour la plupart des accords entre États, le principe directeur est le suivant : « Vous me grattez le dos et je vous gratterai le vôtre. » Les deux parties veulent gagner autant qu’elles donnent.

Ce que gagnent les Émirats est clair. En premier lieu, ils auront accès aux armes et aux renseignements des États-Unis et d’Israël, lesquels leur ont longtemps été refusés en vertu de la doctrine consistant à garantir « l’avantage militaire qualitatif » d’Israël dans la région.

Pour avoir aidé un allié précieux des États-Unis, les responsables émiratis recevront une écoute encore plus compatissante à Washington. Les futures administrations américaines seront sans doute encore plus disposées à fermer les yeux sur les violations des droits de l’homme perpétrées par les Émirats arabes unis, présentant leurs monarchies autocratiques comme des modèles de réforme et de progrès dans le monde arabe.

Avantage stratégique

Mais si les avantages sont évidents, quel prix exactement a été obtenu des EAU en échange de la normalisation ? Que gagnera Israël ? La plupart des avantages mentionnés jusqu’ici sont relativement modestes. À huis clos, Israël et les États du Golfe coopèrent depuis longtemps contre l’Iran, il n’y a donc pas d’avantages stratégiques significatifs pour Israël de ce point de vue.

Comme Middle East Eye l’a déjà indiqué, les EAU aideront à blanchir l’argent, par l’intermédiaire du Fonds Abraham créé dans le cadre de l’accord de normalisation, qui ira financer l’architecture d’oppression israélienne contre les Palestiniens sous occupation, y compris la modernisation des check-points.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, l’ancien président américain Donald Trump et les ministres des Affaires étrangères bahreïni et émirati à la Maison-Blanche, le 15 septembre 2020 (AFP)
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, l’ancien président américain Donald Trump et les ministres des Affaires étrangères bahreïni et émirati à la Maison-Blanche le 15 septembre 2020 (AFP)

Pour Israël, cela allègera davantage le fardeau financier de l’occupation. Mais il s’agit là d’une dépense mineure et d’un gain obtenu – du moins à court terme – au prix pour Israël de la renonciation à l’annexion formelle de certaines parties de la Cisjordanie.

Les accords devraient également ouvrir de nouveaux marchés dans le monde arabe. Mais encore une fois, cette avancée semble relativement insignifiante compte tenu du fait qu’il existe des marchés beaucoup plus importants pour Israël en Europe, en Inde ou en Chine.

Ce qui importe davantage, c’est que l’accord avec les EAU pourrait encourager l’Arabie saoudite à rendre publiques ses relations avec Israël et à les normaliser – le prix suprême.

Mais impliquer les États du Golfe à ses côtés ne représente un avantage significatif pour Israël que si leur recrutement conduit in fine à l’éradication de la cause palestinienne dans les capitales arabes. Autrement, les accords ne représentent guère plus qu’un exercice de relations publiques pour Israël. C’est là principalement que notre attention doit se porter.

Prestataires de service pour Israël

L’objectif immédiat d’Israël est d’éroder formellement l’engagement des États arabes à l’égard de l’Initiative de paix arabe dirigée par l’Arabie saoudite en 2002, qui promettait une normalisation avec Israël à la seule condition qu’il accepte la création d’un État palestinien viable.

La normalisation selon les conditions convenues par les Émirats arabes unis – c’est-à-dire sans aucun engagement israélien en faveur de la création d’un État palestinien – fait de ceux qui signent de tels accords des collaborateurs explicites de l’occupation. De fait, elle fait au monde arabe ce qu’Israël a fait aux dirigeants palestiniens via les accords d’Oslo.

Comme les réfugiés sont un problème régional, les États du Golfe sont bien placés pour aider à résoudre la question en faveur d’Israël, mettant fin à tout droit au retour

Aujourd’hui, l’Autorité palestinienne (AP), le gouvernement « provisoirement permanent » des Palestiniens dirigé par Mahmoud Abbas, sert principalement de prestataire de services en matière de sécurité pour Israël. Le devoir « sacré » des forces de sécurité palestiniennes consiste à assurer la sécurité d’Israël, garantissant l’obéissance des Palestiniens lambdas et les empêchant de résister à l’occupation.

Désormais, tout pays arabe ayant signé les accords d’Abraham devra agir de la même manière : en tant que prestataires de services régionaux pour Israël. Ils utiliseront leur influence pour s’assurer de la docilité de l’Autorité palestinienne et l’empêcher de mener toute action de résistance diplomatique susceptible de menacer le pacte de normalisation, laissant les mains libres à Israël.

Et comme les réfugiés sont un problème régional, les États du Golfe sont bien placés pour aider à résoudre la question en faveur d’Israël, mettant fin à tout droit au retour.

Droit au retour

Ce ne sera pas forcément un long fleuve tranquille. Pour le moment, la Jordanie, le Liban et la Syrie ne sont pas incités à naturaliser le grand nombre de réfugiés palestiniens qu’ils accueillent sur leur sol. Beyrouth et Damas, en particulier, redoutent depuis longtemps d’alimenter davantage les tensions ethniques et sectaires en absorbant des centaines de milliers de réfugiés palestiniens.

Faisant écho à ces préoccupations, la Ligue arabe a récemment publié une déclaration avertissant que la crise financière de l’UNRWA avait pris « une tournure dangereuse » et a appelé les donateurs à apporter leurs contributions.

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Selon des chiffres récents, environ 90 % des ménages de réfugiés palestiniens en Syrie vivent dans une pauvreté absolue, et une proportion similaire au Liban a désespérément besoin d’une aide humanitaire soutenue.

L’UNRWA a félicité la Jordanie pour les efforts intenses qu’elle a récemment déployés pour aider à collecter des fonds pour l’agence. Mais de plus en plus, les États arabes semblent divisés sur l’avenir de l’UNRWA, les coupes féroces dans les aides financières fournies autrefois par les États du Golfe suggérant que certains aimeraient peut-être tracer une voie différente – celle souhaitée par Israël.

Début janvier, le personnel de l’UNRWA à Gaza a menacé de manifester après que l’agence a prévenu qu’elle ne serait pas en mesure de verser intégralement les salaires de novembre, dont le paiement a déjà du retard, à ses 28 000 employés palestiniens. Abdul Aziz Abu Sweireh, un dirigeant syndical de Gaza, a accusé certains pays, sans les nommer, de chercher à « liquider » l’UNRWA.

« Moment de vérité »

À la différence des trois pays arabes qui accueillent un grand nombre de réfugiés, le Golfe jouit d’immenses richesses pétrolières qui, Israël l’espère peut-être, pourraient être utilisées pour exercer des pressions en vue de forger un nouveau consensus régional et international sur l’avenir des réfugiés.

Cela pourrait conduire à un étranglement progressif de l’UNRWA via un refus continu de financement qui contraindrait l’agence à se soumettre, au moment où les donateurs du Golfe resserrent les rangs et où les États-Unis et l’Europe – sous les coups économiques de la pandémie – hésitent de plus en plus à s’engager dans le puits apparemment sans fond du financement de l’agence.

Si les efforts israéliens se voient couronnés de succès, le renouvellement du mandat de l’UNRWA en 2023 pourrait constituer un tournant capital – à moins que la crise ne survienne plus tôt, les donateurs devant se réunir dans les semaines à venir pour discuter de la prochaine série de contributions.

Des employés de l’UNRWA empilent des rations alimentaires devant un centre d’aide de l’organisation à Gaza, le 12 décembre (AFP)
Des employés de l’UNRWA empilent des rations alimentaires devant un centre d’aide de l’organisation à Gaza, le 12 décembre (AFP)

Dans un nouvel article du Middle East Quarterly, le journal de la droite pro-israélienne aux États-Unis alliée à Netanyahou, deux universitaires affirment que justement, « un tel moment de vérité » est arrivé pour l’UNRWA.

Ils exhortent les donateurs de l’agence à demander à des audits d’examiner de près la manière dont leur argent est utilisé pour « renforcer la réforme » du système relatif aux réfugiés, notant que les États arabes « semblent moins enclins que jamais à rendre leurs intérêts nationaux captifs des caprices des dirigeants palestiniens ».

« L’UNRWA doit prendre des mesures concrètes en vue de la réinstallation ultime des réfugiés dans les États d’accueil […] afin de les transformer de bénéficiaires passifs de l’aide sociale en citoyens productifs et entreprenants de leurs sociétés respectives », concluent-ils.

De même, écrivant début janvier dans le quotidien Israel Hayom, média largement considéré comme le porte-voix de Netanyahou, David Weinberg du Jerusalem Institute for Strategy and Security a exhorté les dirigeants du Golfe à user de leur influence pour pousser les dirigeants palestiniens à « la modération et la maturité ». Il a souligné à cet égard l’importance du « remplacement de l’UNRWA par d’autres avenues de financement humanitaire ».

Effacés de l’histoire

La question de savoir si cela peut aboutir dépendra en grande partie de la possibilité ou non pour Israël de faire pression sur la nouvelle administration Biden pour qu’elle continue sur la nouvelle voie tracée par Donald Trump. Fin novembre, Ron Prosor, ancien ambassadeur israélien auprès de l’ONU et diplomate chevronné, a appelé Joe Biden à poursuivre la politique hostile à l’UNRWA initiée par son prédécesseur républicain.

La seule force des réfugiés palestiniens est l’agence des Nations unies qui a préservé leurs droits pendant plus de sept décennies

Comme le suggère l’article du Monde, le soutien des États du Golfe sera essentiel à la réussite du projet israélien d’abolition de l’UNRWA et des droits des réfugiés palestiniens.

Netanyahou n’a laissé subsister aucun doute sur la manière dont il perçoit les relations internationales. Il a dévoilé sa philosophie dans un tweet en 2018 : « Les faibles s’effondrent, sont massacrés et sont effacés de l’histoire tandis que les forts, pour le meilleur ou pour le pire, survivent. Les forts sont respectés et les alliances sont nouées avec les forts, et finalement, la paix est faite avec les forts. »

La seule force des réfugiés palestiniens est l’agence des Nations unies qui a préservé leurs droits pendant plus de sept décennies. Si elle disparaît, la voie sera libre pour effacer les réfugiés palestiniens de l’histoire.

- Jonathan Cook est un journaliste anglais basé à Nazareth depuis 2001. Il a écrit trois ouvrages sur le conflit israélo-palestinien et remporté le prix spécial de journalisme Martha Gellhorn. Vous pouvez consulter son site web et son blog à l’adresse suivante : www.jonathan-cook.net.

Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

Traduit de l’anglais (original).

Jonathan Cook is the author of three books on the Israeli-Palestinian conflict, and a winner of the Martha Gellhorn Special Prize for Journalism. His website and blog can be found at www.jonathan-cook.net
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