Tunisie : Abir Moussi tente d’investir le siège de l’Union internationale des oulémas musulmans
La députée tunisienne et présidente du Parti destourien libre (PLD), Abir Moussi, qui organise depuis plusieurs semaines un sit-in devant le siège de l’Union internationale des oulémas musulmans à Tunis et Sfax, a tenté mardi 9 mars d’investir avec ses sympathisants les locaux de cette association dans la capitale tunisienne.
Abir Moussi appelle à la fermeture de ce siège « conformément à la décision de la direction générale des associations relevant de la présidence du gouvernement, à la suite des différentes infractions constatées », selon des médias tunisiens, et accuse l’organisation d’être un « relais des Frères musulmans ».
Traduction : « Abir Moussi investit le siège de l’Union », vidéo publiée par l’Union internationale des oulémas musulmans
En novembre 2020, le PDL a été débouté par la justice après son dépôt de plainte contre la branche tunisienne de l’Union mondiale des oulémas musulmans. Le parti réclamait la fermeture de son siège.
Mais en février 2021, la direction générale des associations avait, rappelle le site Business News, « adressé un avertissement officiel à l’Union internationale des oulémas musulmans en Tunisie, conformément aux dispositions de l’article 45 du décret-loi n°2011-88 du 24 septembre 2011, relatif aux associations, et à la suite d’une réunion avec une délégation représentant le PDL ».
Selon ce média, l’avertissement est basé sur « une série d’infractions concernant le premier et le deuxième article de la Constitution, les articles 3, 4 et 9 du décret des associations ainsi que des lois relatives au système éducatif ».
La présidente du PDL « avait auparavant mis en garde contre l’infiltration de l’État tunisien par des organisations et des centres ayant un référentiel ‘’religieux extrémiste’’ », indiquent des médias.
La tentative d’incursion d’hier dans les locaux de l’association a été condamnée par Ali al-Qaradaghi, secrétaire général de l’Union internationale des oulémas musulmans. Il a qualifié cette opération d’« acte criminel et contraire à la loi, aux valeurs du peuple tunisien et à la démocratie ».
Dans un entretien accordé à Al Jazeera, il a annoncé des poursuites judiciaires contre Abir Moussi, « d’autant que notre institution est reconnue par l’État ».
Mardi soir, la police a tenté d’interrompre le sit-in du PLD, mais les protestataires sont revenus ce mercredi 10 mars camper devant le siège. Selon des médias tunisiens, des sympathisants de la coalition Al-Karama (islamo-révolutionnaire) sont venus à leur tour protester contre le sit-in d’Abir Moussi.
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