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Maroc : grand exercice militaire conjoint sous commandement américain

Le Royaume-Uni, le Brésil, le Canada, la Tunisie, le Sénégal, les Pays-Bas et l’Italie, ainsi que l’Otan et des observateurs militaires d’une trentaine de pays, participent à ce rendez-vous
Soldats américains participant à l’exercice African Lion, dans la région de Grier Labouihi, dans le sud-est du Maroc, le 9 juin 2021 (AFP/Fadel Senna)
Soldats américains participant à l’exercice African Lion, dans la région de Grier Labouihi, dans le sud-est du Maroc, le 9 juin 2021 (AFP/Fadel Senna)

Tirs de roquettes près du Sahara occidental, patrouilles navales au large des îles espagnoles des Canaries ou chasse aérienne… Un grand exercice militaire conjoint, piloté par les États-Unis, donne lieu à une démonstration de force depuis son lancement au Maroc le 8 juin.

« African Lion », le plus grand exercice annuel du commandement militaire américain pour l’Afrique, co-organisé par l’armée marocaine (FAR), se déroule jusqu’au 18 juin avec des manoeuvres terrestres, aéroportées, aériennes, maritimes et de décontamination NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique).

Le Premier ministre marocain Saad-Eddine El Othmani avait affirmé début juin que l’exercice aurait lieu « pour la première fois » au Sahara occidental en se félicitant de la « consécration de la reconnaissance américaine du Sahara marocain » mais son annonce avait été démentie par le Pentagone.

Les premiers exercices, avec saut en parachute de troupes aéroportées et tirs de roquettes, se sont tenus dans le désert à la lisière du Sahara occidental, à une cinquantaine de km à vol d’oiseau de Tindouf, la base des indépendantistes du Front Polisario en Algérie qui soutient leur cause, a constaté l’AFP sur place.

Un budget de 24 millions de dollars

Dans le cadre d’un accord négocié par l’ex-président américain Donald Trump, les États-Unis ont reconnu en décembre 2020 la souveraineté du Maroc sur ce territoire, revendiqué par le Polisario, en contrepartie d’une reprise des liens diplomatiques entre le Maroc et Israël.

Rabat s’efforce depuis de conforter sa légitimité sur l’ancienne colonie espagnole, ce qui a conduit à des tensions avec l’Espagne et l’Allemagne qui ont pris leurs distances avec la position américaine.

Le Royaume-Uni, le Brésil, le Canada, la Tunisie, le Sénégal, les Pays-Bas et l’Italie, ainsi que l’Otan et des observateurs militaires d’une trentaine de pays, participent à ce rendez-vous dont l’édition 2020 avait été annulée pour cause de pandémie

Une centaine de blindés, 46 avions de soutien et 21 avions de combat sont mobilisés, pour un budget de 24 millions de dollars (19,6 millions d’euros).

« Far-Maroc », la page Facebook non officielle des FAR, multiplie images et déclarations martiales et a publié une vidéo du général américain Michael J. Turley selon qui l’armée marocaine regroupe des forces militaires, aériennes et navales « parmi les plus modernes au monde ». 

Généralement silencieuse, l’armée marocaine a récemment communiqué sur le bon déroulement de l’exercice.

« Le Maroc est un client traditionnel des États-Unis depuis l’abandon par Rabat des relations militaires avec l’URSS en 1965 », rappelait le spécialiste Akram Kharief sur Middle East Eye.  

« Chaque année, selon la Defense Security Cooperation Agency (DSCA), agence américaine du Pentagone, ce sont des dizaines de millions de dollars d’armes qu’offrent les États-Unis au Maroc [dont ils sont les premiers fournisseurs en armement], suivis de centaines de millions d’achats directs », expliquait-il.

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