Jérusalem : Ivanka Trump et Jared Kushner ont assisté à un événement israélien se tenant sur un cimetière musulman
La fille et le gendre de l’ancien président américain Donald Trump se sont rendus à Jérusalem occupée lundi pour promouvoir les accords de normalisation entre Israël et les pays arabes et pour assister à une réception se tenant sur un cimetière musulman de la ville.
Ivanka Trump et son mari Jared Kushner, homme d’affaires dans l’immobilier et ex-conseiller à la Maison-Blanche, ont assisté au « caucus des accords d’Abraham » au Parlement israélien lundi matin.
Le leader de l’opposition Benyamin Netanyahou – qui a signé des accords de normalisation avec quatre pays arabes lors de son mandat de Premier ministre – assistait à cette assemblée aux côtés du ministre de la Défense Benny Gantz, du ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid et de représentants de Bahreïn, des Émirats arabes unis et du Maroc.
Kushner a déclaré que les accords de normalisation avec Israël avaient établi un « nouveau paradigme » au Moyen-Orient tandis que Lapid a annoncé qu’Israël œuvrerait à « étendre le cercle » des pays joignant les « accords d’Abraham ».
Les différentes forces politiques palestiniennes ont rejeté les accords de normalisation menés sous l’égide des Américains, les qualifiant de « coup de poignard dans le dos ».
Elles ont refusé les lucratives initiatives américaines d’investissement dans l’économie palestinienne en échange d’un compromis sur les droits politiques, comme la construction d’un État palestinien en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza assiégée et la conservation de Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine.
Kushner et sa femme ont également assisté à une réception pour le lancement du Friedman Center for Peace through Strength lundi soir.
« Amener des touristes musulmans à Jérusalem »
Cet événement, auquel se sont vivement opposés les Palestiniens, se tenait au musée de la Tolérance, un bâtiment controversé créé à Jérusalem sur des pans du cimetière historique musulman Ma’man Allah, également connu sous le nom de Mamilla.
Ce centre doit son nom à David Friedman, ancien ambassadeur américain en Israël, qui est le plus grand soutien d’Israël depuis son entrée en fonction en mai 2017 et a recueilli des dons pour l’expansion des colonies illégales en Cisjordanie.
Le grand mufti de Jérusalem Mohammed Hussein a déclaré que Mamilla, qui est un site d’inhumation palestinien depuis des siècles, est une « dotation islamique… [et] tout attaque à son encontre constitue une attaque flagrante contre les musulmans du monde entier et une insulte à leurs sentiments. »
Hussein demande instamment à ce qu’Israël « cesse irrévocablement de prendre pour cible les lieux religieux islamiques, de les agresser et de les désacraliser. »
Lors de l’événement de Friedman, en plus de Netanyahou, d’anciens responsables de l’administration Trump comme Mike Pompeo et Steven Mnuchin, mais aussi le président de la FIFA Gianni Infantino étaient présents.
Selon les informations rapportées, Friedman a déclaré que la mission de son centre était d’« amener des touristes musulmans à Jérusalem ».
« Nous sommes sur le point de mettre fin au conflit israélo-arabe et de changer le Moyen-Orient », a-t-il ajouté.
Les Palestiniens s’étaient opposés au musée de la Tolérance à Jérusalem, affirmant qu’il désacralisait un cimetière musulman.
En 2010, Riyad Mansour, observateur permanent de la Palestine à l’ONU avait écrit une lettre au secrétaire général. Celle-ci disait : « Ironiquement, le centre et le musée [de la Tolérance] portent des noms qui ne siéent pas à cet acte d’intolérance et de mépris pour la dignité et la valeur de la personne humaine. »
« Construire sur un cimetière constitue une violation des droits fondamentaux de l’homme, notamment le droit de manifester des convictions religieuses, le droit à la famille et à la culture et le droit à ne pas subir de discrimination », écrivait Mansour.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].