Italie : Giorgia Meloni « contre l’islamisation de l’Europe et l’immigration de masse »
« Si vous vous sentez offensés par le crucifix, ce n’est pas ici [en Italie] que vous devez vivre. Le monde est vaste et il est plein de nations islamiques où vous ne trouverez pas un crucifix parce que les chrétiens y sont persécutés et les églises y sont rasées […]. Nous nous battrons contre l’islamisation de l’Europe, parce que nous n’avons aucune intention de devenir un continent musulman. »
Ainsi parlait Giorgia Meloni en octobre 2019 devant ses militants à Rome. Dimanche 25 septembre, cette ex-admiratrice de Mussolini, cheffe de Fratelli d’Italia (FdI), formation ultra-conservatrice, identitaire et nationaliste, pourrait être portée au pouvoir par l’alliance des droites, favorite des législatives.
📺 Italie : l'extrême-droite au seuil du pouvoir.
— France TV Europe (@FranceTVEurope) September 22, 2022
Anti-immigration, anti-avortement. La candidate du parti néo-fasciste Fratelli d'Italia, Giorgia Meloni, est annoncée gagnante des élections législatives prévues ce dimanche 🗳️🇮🇹
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L’élection est suivie de près à Bruxelles après la victoire d’un bloc de droite et d’extrême droite aux législatives suédoises, car Giorgia Meloni, décrite idéologiquement plus proche d’Éric Zemmour que de Marine Le Pen, pourrait devenir la première cheffe de gouvernement d’un pays fondateur de l’Europe communautaire à la tête d’un parti post-fasciste.
« La Meloni », comme on l’appelle en Italie, 45 ans, s’est coalisée avec Forza Italia (FI, droite) du magnat octogénaire Silvio Berlusconi et la Ligue de Matteo Salvini, ancien ministre de l’Intérieur poursuivi en justice pour avoir bloqué des navires humanitaires secourant les migrants en Méditerranée.
Ensemble, ils pourraient obtenir la majorité absolue des sièges à la Chambre des députés et au Sénat avec une avance confortable sur le Parti démocrate (PD) d’Enrico Letta, qui a échoué à faire l’unité au centre et à gauche.
Une multiplication des centres de surveillance
Si ses partisans la créditent d’un « verbe affûté », ses détracteurs dénoncent la violence de ses propos, en particulier sur l’islam.
« Oui aux frontières sûres, non à l’immigration de masse ! », a-t-elle clamé dans un discours devant les militants de Vox (extrême droite) en Espagne en juin 2022.
En matière d’immigration, elle dénonce « l’islamisation » de l’Europe, se prononce pour la fermeture des ports afin d’empêcher les navires d’ONG de débarquer des migrants, et propose une multiplication des centres de surveillance et des expulsions.
En juillet 2017, elle avait boycotté la réception donnée pour la fête nationale à l’ambassade de France, outrée par un don de 100 000 euros de la Ville de Paris à Sea Watch, une ONG qui porte secours aux migrants, dénonçant de « nouvelles provocations intolérables de Paris ».
En août 2019, alors que l’arrivée du navire de l’ONG Proactiva Open Arms avec 147 migrants à bord cristallisait les désaccords entre partis politiques italiens, elle proposait de créer un blocus naval qui empêcherait l’embarquement des migrants depuis la Libye ou la Tunisie.
Si son parti remporte les législatives, elle promet de faire passer « les Italiens d’abord », que ce soit sur les questions éducatives, d’emploi, de logement, d’aides sociales ou de santé.
Au-delà des musulmans et des migrants, Giorgia Meloni ne cache pas non plus son hostilité à l’égard de la communauté LGBTQI+.
« On parle maintenant de supprimer la mention ‘’père’’ et ‘’mère’’ » sur les documents officiels. Parce que la famille est un ennemi, l’identité nationale est un ennemi, l’identité de genre est un ennemi », a-t-elle accusé devant ses militants à Rome en octobre 2019. « Nous sommes des personnes et nous défendrons notre identité. Je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne. »
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