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La Marocaine Maryam Touzani promet d’être une juré « passionnée » au Festival de Cannes

La réalisatrice marocaine, remarquée l’an dernier pour son film Le Bleu du caftan, revient sur La Croisette du 16 au 27 mai, mais cette fois, du côté de ceux qui décerneront la Palme d’or
Née en 1980 à Tanger où elle passe sa jeunesse, Maryam Touzani a commencé comme critique de cinéma, après des études de journalisme à Londres, avant de réaliser des courts-métrages (AFP/Valery Hache)
Née en 1980 à Tanger où elle passe sa jeunesse, Maryam Touzani a commencé comme critique de cinéma, après des études de journalisme à Londres, avant de réaliser des courts-métrages (AFP/Valery Hache)
Par MEE

Elle avait été acclamée l’an dernier à Cannes pour son film Le Bleu du caftan, sur l’homosexualité au Maroc.

La réalisatrice, scénariste et actrice Maryam Touzani sera, du 16 au 27 mai, la première Marocaine à participer au jury du Festival de Cannes. Cette année, il comptera huit membres et sera présidé par le réalisateur suédois Ruben Östlund.

Le site d’information marocain le360 précise qu’elle aura pour mission « de décerner la Palme d’or 2023 à l’un des 21 films annoncés en compétition, dont Asteroid City de Wes Anderson, Anatomie d’une chute de Justine Triet, Monster d’Hirokazu Kore-eda, lauréat en 2018 avec Une affaire de famille, ou encore Le Retour de Catherine Corsini.

« Je ne m’y attendais pas du tout, j’étais très heureuse, surprise, et je me suis sentie surtout très honorée de pouvoir faire partie de ce jury », a-t-elle déclaré à la radio 2M en promettant d’être « un juré passionné par le cinéma, les images, les histoires, et avide de faire la rencontre de ces films ».

« C’est un vrai privilège de pouvoir être là et de visionner ces films en avant-première mondiale, c’est magnifique, un vrai cadeau », a-t-elle ajouté.

Des études de journalisme

Née en 1980 à Tanger où elle passe sa jeunesse, Maryam Touzani a commencé comme critique de cinéma, après des études de journalisme à Londres, avant de réaliser des courts-métrages.

En 2011, Quand ils dorment traite du deuil des femmes dans la société marocaine, et en 2014, Aya va à la plage aborde l’exploitation des jeunes enfants comme domestiques.

En 2015, elle collabore avec son mari, le réalisateur Nabil Ayouch, au tournage de Much Loved (2015), un film sur les prostituées marocaines inspiré d’un documentaire, Sous ma vieille peau, qu’elle avait elle-même réalisé lorsqu’elle était journaliste, et qui avait défrayé la chronique à sa sortie. 

Maryam Touzani : « J’ai toujours été intéressée par les personnes à la marge »
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Elle sera aussi coscénariste, avec Nabil Ayouch, de Razzia en 2018, une fresque sociale sur les marginaux dans la société marocaine.

En 2019, elle réalise son premier long-métrage, Adam, qui raconte le quotidien de deux mères célibataires qui vont devoir affronter ensemble les difficultés de leur condition dans la médina de Casablanca.

Cette exploration des non-dits et tabous de son pays lui vaut une sélection à Cannes (Un certain regard) et une présélection aux Oscars. Elle travaille actuellement à l’écriture de son premier roman et de son prochain long-métrage.

Dans un entretien accordé à Middle East Eye en 2020, elle évoquait sa sensibilité aux injustices sociales et disait à ce sujet avoir toujours été intéressée par les personnes à la marge.

« Mon désir d’être journaliste est venu de ce besoin d’écouter les autres et de raconter leur histoire. La volonté de connaître l’autre et le mettre en lumière ont toujours été des parties intégrantes de ce que je suis. »

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