« Toutes comme Ons Jabeur », les petites Tunisiennes rêvent de Grand Chelem
« Toutes comme Ons Jabeur », de petites Tunisiennes rassemblées samedi pour un tournoi ont confié rêver d’imiter leur modèle, la numéro 6 mondiale, qui a accédé pour la deuxième fois à la finale de Wimbledon mais a échoué à remporter son premier Grand Chelem.
Des 9/10 ans s’affrontent sur la douzaine de terrains du « Tennis Club de Tunis » dans le quartier Alain Savary, près du centre ville, qui fut le tout premier club créé dans le pays.
Sur les courts en terre battue, parfois abrités du soleil caniculaire par de grands arbres, Lina, Yassmine et Emna tapent vigoureusement dans la petite balle jaune. Leurs familles, pour la plupart issues de la classe moyenne tunisienne, sont venues les encourager.
Ibtissem Treimech, mère d’une championne en herbe, confirme à l’AFP l’enthousiasme collectif pour le parcours de Jabeur : « Quand ils voient Ons Jabeur participer à deux reprises en deux années successives à deux grands Chelems et réussir à être finaliste, les enfants et les parents sont inspirés et ces derniers encouragent encore plus leurs enfants à pratiquer ce sport », explique-t-elle à l’AFP.
Au total, filles et garçons disputent huit matches.
« Je suis capable de devenir comme Ons Jabeur et de participer aux tournois du Grand Chelem comme Wimbledon et Roland Garros », lance bravement à l’AFP Lina Chedli, 9 ans, fille d’Ibtissem.
La joueuse, icône nationale en Tunisie, a suscité un engouement inédit ces trois dernières années pour le tennis, dans un pays où le football est habituellement roi. Notamment chez les petites filles.
Un « produit 100 % tunisien »
Yasmine Ben Mabrouk, un bout de chou de 9 ans, n’a aucun doute sur son talent : « Je pense que je deviendrai une très grande joueuse de tennis comme Ons Jabeur et je participerai à de très grands matches. »
Non loin de là, Emna Bartagisse, 10 ans, pense même pouvoir « devenir meilleure qu’Ons Jabeur ».
À l’autre bout de la métropole samedi après-midi, la déception se lisait sur les visages des fans du Club de tennis de Gammarth, qui ont suivi sur grand écran la finale, perdue par la Tunisienne face à la Tchèque Markéta Vondroušová (6-4, 6-4).
« Je suis déçu parce qu’Ons a perdu et elle représente notre pays. J’espérais qu’elle gagne cette finale ! En vrai, c’est dommage ! », a confié à l’AFP Ali Ben Chedly, un jeune garçon, venu avec son père.
À ses côtés, son frère Mehdi peste, estimant que la victoire était à portée de mains : « Elle ne sait pas se contrôler ! Quand elle croit qu’elle gagne, elle ne joue plus comme quand elle essaye de gagner. »
Fiers qu’elle répète à l’envi d’être un « produit 100 % tunisien », les supporters tunisiens louent régulièrement son jeu tactique et varié, ponctué d’amortis et de montées au filet et son sens de la camaraderie avec ses partenaires.
Sa persévérance et sa capacité à surmonter une série de blessures, au poignet et au mollet qui lui ont fait manquer une partie de la saison 2022/2023, forcent aussi l’admiration.
We are going to make it one day. I promise ❤️ 🙏🏼 pic.twitter.com/Up0pLT12HF
— Ons Jabeur (@Ons_Jabeur) July 15, 2023
Traduction : « On y arrivera un jour. Je le promets. »
Issue d’une famille de la classe moyenne de la banlieue de Sousse, une station balnéaire du centre-est, Ons Jabeur est proche de son public et passe de longues minutes à chaque fin de match à signer des autographes et faire des selfies.
Depuis qu’elle a crevé l’écran en janvier 2020 à l’Open d’Australie devenant la première joueuse arabe à se qualifier pour un quart de Finale du Grand Chelem, la jeune femme de bientôt 29 ans, est devenue une fierté nationale en Tunisie.
Plus récemment, elle a même été surnommée « ministre du Bonheur » pour sa capacité à remonter le moral d’un pays en proie à une grave crise économique et politique, depuis le coup de force par lequel le président Kais Saied s’est emparé des pleins pouvoirs à l’été 2021.
Par Ezer Mnassri.
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