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Quatre autres séismes meurtriers dans l’histoire du Maroc

Un séisme à Lisbonne qui a atteint l’Afrique du Nord a fait date dans les domaines de la philosophie et de la science, tandis qu’Agadir a dû être entièrement reconstruite après une secousse de quinze secondes
Les décombres de l’hôtel Saada, le 2 mars 1960, après le violent séisme qui a frappé la ville marocaine d’Agadir (AFP)

Les secours poursuivent leurs efforts pour atteindre les villages et les villes détruits par le séisme meurtrier qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi. 

La secousse, d’une magnitude de 6,8, s’est produite au sud de Marrakech, la grande ville prisée des touristes pour ses édifices médiévaux et ses marchés animés. Le bilan actuel dépasse désormais les 2 862 morts. 

Plusieurs sites importants ont été endommagés par le séisme, notamment la mosquée de Tinmel dans les montagnes du Haut Atlas ainsi que la vieille ville et les anciens remparts de Marrakech. 

Il ne s’agit pas du premier séisme connu par le Maroc : le pays a été touché par l’activité sismique à plusieurs reprises au cours du dernier quart de millénaire.

On recense notamment un séisme survenu dans la péninsule Ibérique qui a eu un impact durable sur la science et la philosophie, ainsi qu’une secousse de quinze secondes qui a enseveli une grande ville marocaine et entraîné sa reconstruction complète.

Voici ce qu’il faut savoir sur quatre des plus grands séismes de l’histoire du Maroc : 

1755 – Lisbonne 

Le séisme de 1755 à Lisbonne, l’un des plus dévastateurs de l’histoire de l’Europe, se fit ressentir en Afrique du Nord et jusque dans les Caraïbes. 

L’épicentre de ce séisme d’une magnitude de 8,5, survenu le 1er novembre, se situait dans l’océan Atlantique, près du cap Saint-Vincent, en Algarve. 

Le séisme ainsi que les incendies et le tsunami qui suivirent dévastèrent la capitale portugaise et ses environs. De nombreux Lisboètes périrent dans des églises où ils assistaient à la messe de la Toussaint. 

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Le bilan est estimé entre 40 000 et 50 000 morts, dont environ 10 000 au Maroc. 

Les villes côtières de Rabat, Larache, Asilah et Agadir subirent d’importants dégâts, tandis que des bâtiments furent endommagés à Fès, Meknès et Marrakech. El-Jadida, qui était à l’époque sous contrôle portugais et portait le nom de Mazagão, fut également touchée.

Ce séisme est considéré comme un événement déterminant dans l’histoire de l’Europe, en raison de son impact sur la science et la philosophie.

Il fit l’objet de nombreuses discussions parmi les penseurs des Lumières, notamment Jean-Jacques Rousseau, Emmanuel Kant et Voltaire. Le désastre suscita de profondes discussions sur les concepts de jugement et de châtiment divins, après avoir frappé une région très majoritairement catholique.

L’impact du séisme fut également enregistré et étudié de manière approfondie dans certaines des zones touchées, ce qui donna naissance à la sismologie moderne. 

1755 – Meknès 

Quelques semaines seulement après la catastrophe de Lisbonne, un autre séisme de grande ampleur frappa le Maroc. 

Le séisme de Meknès, d’une magnitude estimée entre 6,5 et 7, dévasta le nord du Maroc le 27 novembre. S’il avait été précédemment identifié comme une réplique du séisme de Lisbonne, des études plus récentes considèrent qu’il s’agit d’un événement distinct. 

Il provoqua des dégâts considérables dans les villes marocaines de Meknès et Fès, tuant au moins 15 000 personnes. 

Selon les témoignages historiques, la moitié des 16 000 habitants juifs de Meknès périrent, ainsi que 4 000 musulmans. On dénombra également 3 000 morts à Fès. 

Le séisme endommagea considérablement le site archéologique de Volubilis, un avant-poste de l’Empire romain classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997. 

1960 – Agadir 

Le séisme le plus dévastateur de l’histoire moderne du Maroc a détruit la métropole d’Agadir en 1960. 

Ce séisme d’une magnitude de 5,8 a enseveli toute la ville, tuant environ 15 000 personnes, soit plus d’un tiers de sa population. 25 000 personnes ont été blessées et 35 000 se sont retrouvées sans abri.

La catastrophe a été causée par un choc important le long de la fracture tectonique à la surface de la terre dans les montagnes de l’Atlas. Elle n’a duré que quinze secondes au total. 

Des marins français et des soldats marocains patientent à côté du porte-avions La Fayette après le séisme meurtrier d’Agadir, le 4 mars 1960 (AFP)
Des marins français et des soldats marocains patientent à côté du porte-avions La Fayette après le séisme meurtrier d’Agadir, le 4 mars 1960 (AFP)

Le séisme s’est produit durant la troisième nuit du mois sacré du Ramadan, alors que de nombreux habitants étaient rassemblés pour manger et prier. 

Une vaste opération de secours a été menée avec l’aide de militaires français, américains et néerlandais. 

La kasbah d’Agadir, qui date du XVIe siècle, a été détruite par le séisme de Lisbonne en 1755 et par celui de 1960. 

La ville actuelle d’Agadir se trouve à un kilomètre au sud de l’ancienne métropole, après avoir été entièrement reconstruite sur ordre de l’ancien roi Mohamed V. 

2004 – Al Hoceima 

En 2004, un séisme a frappé la côte septentrionale du Maroc, faisant plus de 600 victimes.

La secousse d’une magnitude de 6,5 s’est produite aux premières heures de la matinée du 24 février à Al Hoceima, une ville située dans les montagnes du Rif, le long de la côte méditerranéenne. 

La catastrophe a été causée par une activité sismique le long de la frontière entre les plaques tectoniques africaine et eurasienne, dans la région la plus sismique du pays. 

Immeuble effondré à dix kilomètres au sud d’Al Hoceima (Maroc), le 24 février 2004 (AFP)
Immeuble effondré à dix kilomètres au sud d’Al Hoceima (Maroc), le 24 février 2004 (AFP)

Outre les quelque 630 morts, plus de 900 personnes ont été blessées et environ 15 000 ont dû quitter leur domicile. 

Comme dans le cas du séisme qui a frappé le Maroc le week-end dernier, les zones touchées étaient montagneuses et se sont révélées difficiles d’accès pour les services d’urgence. 

Des secousses ont été ressenties dans le territoire espagnol nord-africain de Melilla, ainsi que dans le territoire britannique d’outre-mer de Gibraltar. 

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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