Guerre à Gaza : les Palestiniens condamnent l’enlèvement d’une petite fille par un officier israélien
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné mardi l’« enlèvement » d’une petite fille palestinienne par un soldat israélien à Gaza.
Un soldat israélien a révélé la semaine dernière qu’un officier, qui a par la suite été tué au combat, avait enlevé un enfant palestinien de Gaza après que des frappes aériennes israéliennes eurent probablement coûté la vie à sa famille.
Shachar Mendelson, un ami du soldat, a raconté dimanche à la radio de l’armée que le capitaine Harel Itach, de la brigade Guivati, tué le 22 novembre, avait emmené la jeune orpheline palestinienne en Israël.
« L’enlèvement de la petite fille de la bande de Gaza est la preuve que l’armée d’occupation commet les crimes les plus odieux à l’encontre des civils, sans supervision ni obligation de rendre des comptes », a déclaré le ministère palestinien des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Le ministère appelle les autorités d’occupation à remettre immédiatement l’enfant à l’Autorité nationale palestinienne », ajoute le communiqué.
On ignore pour l’instant où se trouve la petite fille, quand exactement elle a été enlevée et qui sont ses proches.
Israël n’a répondu publiquement à aucune de ces allégations. La séquence diffusée par la radio de l’armée a été supprimée après avoir été largement diffusée.
Des responsables palestiniens ont fait remarquer que cet incident n’était ni le premier ni le dernier de ce type à être commis à Gaza par des soldats israéliens.
Les enfants figurent parmi les personnes les plus touchées par l’action militaire israélienne à Gaza.
Depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre, plus de 22 300 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes, selon le ministère palestinien de la Santé. Environ 70 % des personnes tuées sont des femmes et des enfants.
Le ministère indique près de 4 % de la population de l’enclave assiégée a été tuée, blessée ou portée disparue depuis le début de la guerre.
Guerre psychologique
L’armée israélienne a également commis à Gaza des actes sans lien avec son objectif déclaré de détruire le Hamas : ses soldats ont notamment cambriolé des habitations, vandalisé des bâtiments et installé des symboles juifs dans les quartiers palestiniens.
Si de tels actes ont été imputés à l’indiscipline, les analystes estiment qu’il s’agit également d’une forme de « guerre psychologique ».
À titre d’exemple, un soldat s’est vanté d’avoir volé un collier en argent dans la bande de Gaza pour le rapporter à sa petite amie en Israël. Un autre a volé un tapis dans une maison palestinienne.
Dans un message partagé sur un groupe Facebook populaire, un officier israélien s’est réjoui d’avoir saisi une multitude d’articles de maquillage encore dans leur emballage pour les ramener en Israël en tant que « cadeaux de Gaza ».
Sous la publication Facebook, on peut lire parmi les principaux commentaires : « Il vaut mieux que vous supprimiez le post… Cela nous donne une mauvaise image... non pas parce que je me soucie de cette femme de Gaza, je me moque qu’elle ne voie plus jamais la lumière du jour, je me soucie du soldat qui risque d’être jugé, et pour la réputation de [l’armée israélienne] ».
Ailleurs, des images diffusées montrent un soldat israélien en train de fouiller dans les sous-vêtements d’une femme tout en faisant des remarques désobligeantes à son égard.
Traduit de l’anglais (original) par Imène Guiza.
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