L’armée israélienne lance des raids meurtriers sur le Liban

Ce jeudi 15 février, les secouristes rechercheraient au moins deux femmes encore portées disparues dans les décombres d’un bâtiment résidentiel visé dans la ville de Nabatieh, au sud du Liban.

Les corps d’un homme, Hussein Berjaoui, de ses deux filles, de sa sœur et de son petit-fils ont déjà été retirés des décombres, selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).

Au moins onze personnes, dont huit civils, ont été tuées dans des frappes israéliennes  le 14 février, le bilan civil le plus lourd en plus de quatre mois de violences entre Israël et le Hezbollah.

Un autre des petits-enfants de Hussein Berjaoui, âgé de 3 ans, a été secouru jeudi. Sa mère et son frère ont été tués et son père est gravement blessé.

Le rez-de-chaussée et le premier étage du bâtiment ont été soufflés et des meubles étaient éparpillés dans le secteur. Selon l’ANI, « un drone muni d’un missile guidé » a visé l’immeuble.

Un premier bilan dans la journée avait fait état de quatre morts. Dans le village de Souaneh (sud), les victimes sont, selon des journalistes locaux, une femme et deux enfants, Hassen Mohsen, un garçon de 13 ans, et son frère de 2 ans.

De son côté, le Hezbollah avait annoncé la mort de deux de ses combattants, dont  Hassan Ali Najm, 26 ans, tué à Adchit (au nord de Souaneh).

الطّفل في كشافة الرسالة "حسن محسن" (13 عامًا) استشهد في غارة الصّوانة ومعه شقيقه ذو العامين..
بنك أهداف إسرائيل... #جنوب_لنبان pic.twitter.com/DeWw7YRsz6

— فاطمة فتوني | Fatima ftouni (@ftounifatima) February 14, 2024

Traduction : « L’enfant, scout al-Rissala, Hassen Mohssen, 13 ans, est tombé en martyr dans un raid israélien avec son frère de 2 ans. »

الطفل الثاني الشهيد..#جنوب_لبنان pic.twitter.com/CFbIKQtxwk

— فاطمة فتوني | Fatima ftouni (@ftounifatima) February 14, 2024

Traduction : « Le deuxième enfant tué en martyr. »

L’armée israélienne a annoncé, par la voix de son porte-parole Daniel Hagari, que des avions de combat avaient lancé « une série de raids sur le Liban », après qu’une roquette tirée depuis le Liban a fait plusieurs blessés dans le nord d’Israël selon des sources médicales israéliennes.

Ce tir de roquette n’a pas encore été revendiqué.

D’importants dégâts

Les raids israéliens ont visé plusieurs localités dans un rayon distant de dix à 25 km de la frontière israélo-libanaise, et ont fait d’importants dégâts selon des images circulant sur les réseaux sociaux.

D’après les vidéos, il s’agirait des frappes les plus graves depuis le début de la guerre à Gaza.

In response to Hezbollah targeting an Israeli military base, the Israeli army bombards civilian areas in northern Lebanon, resulting in casualties among Lebanese civilians. pic.twitter.com/kOUKql1m83

— Ramy Abdu| رامي عبده (@RamAbdu) February 14, 2024

Traduction : « En réponse au Hezbollah, qui cible une base militaire israélienne, l’armée israélienne bombarde des zones civiles dans le nord du Liban, faisant des victimes parmi les civils libanais. »

#Watch: Chebba, Lebanon right now pic.twitter.com/PClH5iyxP7

— Open Source Intel (@Osint613) February 14, 2024

Traduction : « Chebba, au Liban, à l’instant. »

Mercredi matin, un tir de roquettes en provenance du Liban a tué une Israélienne, la sergente Omer Sarah Benjo, 20 ans. Huit autres hospitalisées.

Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, le Hezbollah libanais vise des positions militaires israéliennes à la frontière en soutien au mouvement palestinien. 

Israël, de son côté, bombarde régulièrement le sud du Liban et mène des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah. Début janvier, Israël a assassiné un responsable du Hamas, Saleh al-Arouri, dans le quartier de Dahiyeh à Beyrouth, une attaque dont le chef du Hezbollah a prévenu qu’elle « ne resterait pas sans réponse ni impunité ».

Les responsables israéliens ont bien envisagé de lancer une attaque préventive contre le Hezbollah, selon le Washington Post. Mais leurs menaces se sont heurtées à la ferme opposition des États-Unis, qui craignent que le déclenchement d’une guerre totale au Liban n’attire l’Iran et n’oblige Washington à intervenir pour défendre Israël.

🤳 [#Vidéo] L’aviation israélienne a effectué une série de raids aériens, bombardant plusieurs villages du #Liban-Sud en riposte à l’attaque en provenance du Liban sur la ville israélienne de #Safed.

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— L'Orient-Le Jour (@LOrientLeJour) February 14, 2024

Les violences ont provoqué le déplacement de plus de 86 000 Libanais et de 60 000 à 96 000 Israéliens.

Les raids de ce mercredi font à nouveau craindre une escalade entre les deux pays. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, avait déclaré le 30 janvier que l’armée israélienne se préparait à une guerre potentielle avec le Hezbollah. 

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé mardi que « lorsque l’agression à Gaza s’arrêtera et qu’il y aura un cessez-le-feu, les tirs s’arrêteront également dans le sud » du Liban.

« S’ils élargissent la confrontation, nous le ferons aussi », a affirmé Hassan Nasrallah, en réponse aux menaces répétées des responsables israéliens de déclencher une guerre contre le Liban.

En plus de quatre mois, au moins 247 personnes, dont 175 combattants du Hezbollah et 34 civils, ont été tuées dans le sud du Liban. Côté israélien, 15 personnes ont été tuées, neuf soldats et six civils, selon l’armée.