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Guerre à Gaza : des dizaines de morts et de blessés dans un nouveau massacre de Palestiniens en attente d’aide

Un hélicoptère israélien a tiré sur des milliers de Palestiniens rassemblés pour récupérer de l’aide humanitaire à Gaza
Des Palestiniens déplacés récupèrent de la nourriture donnée par une organisation caritative avant un repas d’iftar le premier jour du Ramadan à Rafah, le 11 mars 2024 (AFP)
Par MEE

Des dizaines de Palestiniens ont été tués et blessés jeudi soir par des tirs d’hélicoptères israéliens alors qu’ils attendaient de l’aide dans la ville de Gaza, ont rapporté plusieurs médias.

Un journaliste d’Al Jazeera arabe a rapporté que près de 50 Palestiniens avaient été tués. Plusieurs médias ont indiqué que des dizaines d’autres avaient également été blessés. MEE n’a pas pu vérifier ces chiffres de manière indépendante.

Le ministère palestinien de la Santé à Gaza a rapporté que vingt cadavres étaient arrivés à l’hôpital al-Chifa, ainsi que 155 blessés.

Le bilan du ministère concernant le dernier massacre s’élève actuellement à 25 morts, mais celui-ci devrait augmenter en raison de « la gravité des blessures » des personnes arrivant dans les hôpitaux de Gaza.

Un hélicoptère israélien a tiré sur une foule de milliers de Palestiniens attendant de l’aide au rond-point du Koweït, dans la ville de Gaza, selon le réseau d’information Quds.

Mohammed, un habitant, rapporte à Middle East Eye que les Palestiniens se rassemblent généralement dans la région au coucher du soleil pour récupérer de la farine pour leurs enfants dans les camions humanitaires.

« Nous nous sommes rassemblés et on nous a tous tiré dessus, il n’y avait aucune pitié », dit-il.

« Nous avons été massacrés, ils ont tué mon frère. Il y a plus de 50 personnes tuées, toutes ont des membres sectionnés. Il n’y avait aucune pitié. C’était juste pour un peu de farine. »

Il décrit que des corps ont été transportés à l’hôpital démembrés.

« Nous ne venons pas tuer, nous venons juste nous procurer de la nourriture pour les enfants », gémit-il, désemparé.

« C’était un massacre, nous avons été massacrés et il n’y a eu aucune pitié », répète-t-il, avant d’ajouter que les enfants de son frère n’auront plus personne pour s’occuper d’eux ou subvenir à leurs besoins désormais.

Dans la matinée, des chiens s’étaient rassemblés autour des cadavres qui n’avaient pas pu être évacués, témoigne Mohammed.

« Intensification des massacres de civils »

L’attaque a été condamnée par l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme, qui a averti qu’Israël « intensifiait les massacres de civils palestiniens » essayant de demander une aide humanitaire dans un contexte de famine et de maladie croissantes à Gaza.

Il s’agit de la dernière attaque israélienne en date contre des Palestiniens en quête d’aide ces dernières semaines et elle intervient alors que la situation humanitaire se détériore encore davantage dans le nord de Gaza, où l’accès à l’aide est limité.

Fin février, les forces israéliennes ont tiré sur une foule de Palestiniens rassemblés rue al-Rasheed, dans la ville de Gaza, en attente de la distribution de l’aide.

L’incident, surnommé le « massacre de la farine », car la population attendait une livraison de farine, a fait plus de 100 morts et a été largement condamné par les ONG humanitaires, l’ONU et plusieurs pays.

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L’attaque de ce jeudi survient en outre quelques jours seulement après que l’armée israélienne a bombardé un centre de distribution alimentaire à Rafah, tuant plusieurs personnes, dont un membre du personnel de l’UNRWA.

Ces tueries sont les dernières d’une série d’attaques contre des civils lors de tentatives de livraison d’aide.

Le bureau des médias du gouvernement de Gaza a déclaré mardi dans un communiqué que plus de 400 personnes étaient mortes dans de tels incidents.

Le nord de Gaza continue de se voir refuser l’aide humanitaire par les forces israéliennes. Les États-Unis, la France, la Jordanie et d’autres pays ont participé à des missions visant à larguer de l’aide dans l’enclave côtière.

Mais les Palestiniens ont critiqué ces efforts car ils ne fournissent qu’un minimum de l’aide qui pourrait entrer si Israël ouvrait ses points de passage vers Gaza. De plus, vendredi dernier, un largage aérien défectueux dans la ville de Gaza a tué cinq personnes.

Plus de 31 000 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre, tandis que plus de 70 000 ont été blessés. L’ONU a annoncé samedi que 80 % de Gaza était désormais inhabitable et que 100 % de la population souffrait de la faim.

Au moins 25 personnes sont mortes de malnutrition et de déshydratation depuis le début de la guerre, dont un enfant de 10 ans atteint de paralysie cérébrale.

Traduit de l’anglais (original).

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