Des familles séparées dans le chaos à la frontière macédonienne
GEVGELIJA, Macédoine – Jeudi, le gouvernement macédonien a décidé de juguler le flux des migrants irréguliers pénétrant dans le pays en les bloquant à la frontière avec la Grèce, dans un no-man's land aride et poussiéreux à la périphérie de la ville de Gevgelija.
Les raisons de ces mesures ne sont pas claires. En revanche, les témoignages des réfugiés sont tous les mêmes. Ils cherchaient seulement à traverser le pays dans l’espoir d’un avenir meilleur et plus sûr en Europe de l’ouest.
Dans ce lieu où l’ombre est pratiquement inexistante, les conditions pour les réfugiés étaient insupportables. Le strict minimum, comme de l’eau propre et du matériel hygiénique de base, était rarement disponible. Les températures extrêmement élevées durant le jour et basses pendant la nuit ne leur donnaient aucun moment de répit. Peut-être encore plus douloureux était le manque d’informations quant à la raison et la durée de leur enfermement dans ce camp de fortune pareil à une bouilloire sur le point d’exploser.
Après plusieurs confrontations mineures entre les migrants désespérés et la police, la décision a été prise vendredi de les autoriser à se rendre à la gare ferroviaire. De petits groupes de femmes, d’enfants, de vieillards et de malades ont été les premiers autorisés à passer. Certaines rumeurs, suivies par l’annonce des derniers plans des autorités, ont alors provoqué de vives tensions. Les réfugiés ont commencé à paniquer et à s’attrouper près des forces de police. Le chaos était total. Les officiers macédoniens ont frappé les migrants avec leurs matraques, lancé des grenades incapacitantes et assourdissantes, et allumé des lumières aveuglantes.
Paniqués, les réfugiés se sont mis à courir dans tous les sens pour s’abriter de la fumée des grenades. Les femmes pleuraient, protégeant leurs enfants dans leurs bras.
Dans la confusion, des familles ont été séparées, leurs membres partagés entre les côtés macédonien et grec de la frontière. Des enfants se tenaient debout en pleurs à la recherche d’un de leurs parents, ou des deux, alors que des parents cherchaient désespérément leurs enfants perdus.
Traduction de l’anglais (original).
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