Hémorragie de combattants de l'EI en Libye et en Tunisie
Entre 2015 et 2016, le nombre de combattants armés du groupe État islamique (EI) en Libye a beaucoup baissé selon un rapport sécuritaire algérien que Middle East Eye s’est procuré.
« En un an, il serait passé de 6 000 à 4 200 hommes », relève ce rapport qui identifie plusieurs causes à l’origine de cette chute dans les effectifs.
D’abord, le rôle des notables des tribus, qui se sont considérablement impliqués auprès des populations pour le sensibiliser au danger que représente l’EI.
Ensuite, l’erreur stratégique commise par le commandement de l’EI de placer des étrangers à la tête des villes sous son contrôle.
« Car les Saoudiens, les Yéménites ou les Soudanais ont eu des problèmes avec la population, explique une source sécuritaire. Notamment lorsqu’ils ont été nommés à la tête des tribunaux car ils ne connaissent pas les mentalités. »
Enfin, cette hémorragie est aussi liée aux nombres de morts dans les combats contre les forces libyennes du Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, notamment à Syrte, ou contre les hommes du général Khalifa Haftar, le gouvernement rival de l’Est.
Moitié moins de Tunisiens recherchés en un an
Le rapport précise également qu’en Tunisie, le nombre de combattants armés recherché a diminué de moitié. En 2014, plus de 3 800 Tunisiens avaient été identifiés dans le monde.
« Parmi ceux se trouvent des salafistes partis combattre en Syrie et en Irak, d’autres partis en Libye et d’autres soupçonnés de faire des allers retours entre la Tunisie et l’Algérie ».
Dans le cas des combattants tunisiens également, « des centaines d’éléments ont été tués en Syrie, en Irak, en Libye ou au nord du Mali, est-il encore précisé dans le rapport. D’autres encore ont été tués ou arrêtés. »
Toujours selon la source militaire algérienne, ils seraient aujourd’hui entre 400 et 500 combattants – EI et al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) confondus.
Enfin, en Algérie, il ne resterait que quelques dizaines d’hommes fidèles à Abou Bakr al-Baghdadi.
Fin octobre, MEE révélait que les chefs de l’EI en Algérie avaient demandé des renforts aux filiales en Tunisie et en Libye.
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