Iran : les Gardiens de la révolution accusent l’Arabie saoudite et promettent de « se venger »
Des hommes armés et des kamikazes ont attaqué mercredi le parlement et le mausolée de l'imam Khomeini à Téhéran, faisant treize morts, les premières attaques dans le pays revendiquées par le groupe État islamique (EI).
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Les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime iranien, ont accusé mercredi les États-Unis et l'Arabie saoudite d'être « impliqués » dans ces attentats.
« Cette action terroriste après la rencontre du président des États-Unis avec le chef d'un des gouvernements réactionnaires de la région qui a toujours soutenu les terroristes est lourde de sens et la revendication par Daech montre qu'ils sont impliqués », affirme un communiqué.
Séparément, Mohammad Hossein Nejat, chef adjoint des services de renseignement des Gardiens de la révolution, a également accusé l'Arabie saoudite et les États-Unis en affirmant que ces deux pays avaient « ordonné à leurs marionnettes » de mener ces attentats, a rapporté l'agence Fars.
Les Gardiens de la révolution ont affirmé qu'ils allaient se venger.
« Les Gardiens de la révolution ont toujours prouvé qu’ils ne laissent jamais sans vengeance le sang d’innocents versés », affirme le communiqué de l'armée d'élite d'Iran.
Menées quasi-simultanément contre des lieux hautement symboliques, ces attaques sans précédent dans la capitale iranienne ont duré plusieurs heures.
Les sept ou huit assaillants se sont fait exploser ou ont été abattus par les forces de l'ordre, ont indiqué des médias locaux.
Autour des deux lieux visés, distants d'une vingtaine de kilomètres, d'imposantes forces de sécurité restaient présentes et des stations de métro ont été fermées.
Une réunion d'urgence du Conseil national de sécurité a été convoquée par le ministre de l'Intérieur Abdolreza Rahmani Fazli, selon l'agence de presse estudiantine d’Iran (Isna).
Selon le chef des services d'urgence iraniens, douze personnes ont été tuées et 39 blessées dans les attaques qui ont pris fin dans l'après-midi.
Au siège du parlement, quatre assaillants ont fait irruption dans des bâtiments et ouvert le feu. L'un d'eux s'est ensuite fait exploser et les trois autres ont été tués, ont précisé les médias.
Ils étaient déguisés en femmes, selon le vice-ministre de l'Intérieur Hossein Zolfagari.
Les députés ont néanmoins continué leur session dirigée par le président du parlement Ali Larijani qui a dénoncé « des terroristes lâches ».
L'un des assaillants est à un moment sorti dans l'avenue qui passe près de la Chambre des députés et a tiré sur les passants. Les forces de sécurité ont tiré sur lui, le forçant à retourner à l'intérieur de l'enceinte du parlement.
Traduction : « Photos des tirs au parlement iranien #IranAttacks #IranParliament »
Au mausolée de l'imam Khomeini, fondateur de la République islamique d'Iran, des assaillants ont ouvert le feu et une femme et un « terroriste » se sont fait exploser, selon les agences de presse et la télévision d'État Irib.
Des photos de l'explosion ont été publiées par les agences de presse, notamment sur leurs réseaux sociaux.
Un autre cliché publié par plusieurs agences, montre une tête tranchée, présentée comme étant celle d'un des assaillants au mausolée.
Revendication de l’EI
« Trois ou quatre » assaillants ont attaqué le mausolée où un jardinier a été tué, selon un responsable du mausolée. Deux personnes grièvement blessées sont mortes après leur transfert à l'hôpital.
L’EI a revendiqué ces attaques. « Des combattants de l'EI ont attaqué le mausolée de Khomeini et le siège du parlement à Téhéran », a indiqué Amaq, l'agence de propagande de l’organisation en parlant de deux attentats suicide.
Selon le ministère des Renseignements, un autre groupe de « terroristes » a été neutralisé à Téhéran avant de pouvoir passer à l'action.
La Russie, alliée de l'Iran, a condamné les attentats, estimant qu'ils prouvaient une nouvelle fois la « nécessité de coordonner la lutte antiterroriste ». La France les a également condamnés avec « la plus grande fermeté ».
Le Qatar a aussi condamné mercredi les deux attentats, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
C'est la première fois que l’EI commet des attentats dans la capitale iranienne, où les dernières attaques remontent au début des années 2000, pour la plupart commises par l'organisation d'opposition armée des Moudjahidine du peuple.
L’EI avait menacé l’Iran dans une vidéo en persan publiée en mars
Les forces de sécurité iraniennes ont affirmé ces deux dernières années avoir démantelé des cellules de l'EI en Iran et déjoué des tentatives d'attentat de sa part.
Le groupe avait menacé l’Iran dans une vidéo en persan publiée en mars. Il avait alors affirmé qu'il allait « conquérir l’Iran et le rendre à la nation musulmane sunnite » et provoquer un bain de sang chez les chiites.
Si certaines régions proches des frontières avec l'Irak, l'Afghanistan et le Pakistan ont été ciblées par des groupes armés, les grands centres urbains avaient jusqu'alors été épargnés.
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