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Aboutrika versus al-Sheikh : un match à haute tension

Le hashtag « Trika une légende arabe » a dépassé le million de tweets en moins de vingt-quatre heures pour soutenir l’ex-footballeur égyptien contre le patron du ballon rond saoudien
Mohamed Aboutrika portant les couleurs de son club al-Ahly en décembre 2012 (AFP)
Par MEE

Les supporters de la star égyptienne du football, Mohamed Aboutrika, ont soutenu leur idole dans la polémique qui l’oppose à Turki al-Sheikh, conseiller du roi Salmane, président de la Fédération saoudienne de football et de l'Union des associations de football arabe (UAFA) qui regroupe tous les pays de la Ligue arabe.

Rappel des faits. Le 24 mai dernier Turki al-Sheikh annonce sa démission de la présidence honorifique du club égyptien al-Ahly, l’un des plus populaire d’Égypte, suite à une campagne sur les réseaux sociaux menée par les supporters du club cairote qui exigeaient le départ du responsable saoudien et suite aussi à une demande d’al-Ahly au ministère de la Jeuensse et des Sport de vérifier la comptabilité des dons saoudiens.

Traduction : « Trika une légende arabe » 

Turki al-Sheikh, qui finance plusieurs clubs égyptiens, a provoqué la colère de la planète foot égyptienne en s’attaquant à l’autre grande star Mohamed Salah, souhaitant qu’il soit blessé avant le Mondial de Russie : le président de la Fédération saoudienne de football avait déclaré lors d’une émission de télévision qu’il en avait parlé au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi sur le ton de la plaisanterie.

L’Arabie saoudite est dans le groupe A du prochain mondial aux côtés de l’Uruguay, de la Russie et de l’Égypte.    

La blessure de Mohamed Salah lors du match de la Ligue des Champions samedi 26 mai entre son équipe de Liverpool et le Real Madrid et l’incertitude de sa participation au Mondial a fait déchaîner la colère du public sportif égyptien. La « blague » d’al-Sheikh se transforma en une malédiction. 

Traduction : Turki al-Sheikh : « J'ai dit à al-Sissi qu'on souhaiterai se débarraser de Mohamed Salah »

Les supporters d’al-Ahly reprochent aussi au Saoudien le fait d’avoir « saboter » la nomination de l’argentin Ramón Díaz comme entraîneur de leur club et de l’avoir orienter vers al-Itihad, le club de Djeddah tout en lui assurant un salaire de quelques 2,4 millions de dollars.

Mais la pire insulte a été de ressentir que le responsable saoudien faisait office de bienfaiteur qui ne méritait aucun reproche. Dans un post facebook détaillant ses relations avec la direction d’al-Ahly,Turki al-Sheikh a bien précisé qu’il avait dépensé 260 millions de livres égyptiennes [12,6 millions d’euros) au profit du club durant les cinq mois de son mandat de président d’honneur.  

« J’espère que le Conseil d’administration de notre club ouvre un compte bancaire, pour nous les supporters et passionnés de ce club, pour rendre à son excellence le président de la Fédération saoudienne de football toutes les sommes qu’il avait avancé », a répondu sur Tweeter Mohamed Aboutrika, exilé au Qatar après les accusations des autorités égyptienne à son encontre concernant le financement des Frères musulmans. 

Une violente campagne sur les réseaux sociaux s’est alors enclenché contre le géant du football africain et arabe qui a raccroché les crampon en 2013 - avec notamment le hashtag « Aboutrika le traître égyptien » - à laquelle a répond une contre-campagne des fidèles de Aboutrkia qui a enflammé Tweeter avec le hashtag « Trika une légende arabe ». 

Une réponse est venue aussitôt de Turki al-Sheikh qui a tout simplement annulé un tournoi de clubs égyptiens organisé par ses soins au Caire, et qui a twitté que Aboutrika l’avait contacté par le passé pour lui trouver du travail en Arabie saoudite. La série de tacles entre les deux figures du football arabe n’est pas prête de s’arrêter. 

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