Attentats : un assaillant a « usurpé l’identité d’un soldat syrien mort pour entrer en Europe »
Un kamikaze de l’État islamique s’est servi de l’identité d’un soldat mort de l’armée syrienne pour traverser l’Europe et participer aux attaques qui ont tué au moins 129 personnes à Paris, selon un rapport.
L’AFP a relayé ce mardi les propos d’un enquêteur français anonyme selon qui tout indique que le passeport syrien trouvé près du corps d’un des kamikazes pourrait avoir celui d’un soldat tué il y a plusieurs mois.
Ce lundi, la France avait identifié Ahmad al-Mohammad comme l’un des assaillants qui se sont fait exploser aux abords du Stade de France vendredi dernier.
L’identification a été réalisée à partir du passeport, indiquant qu’il est né le 10 septembre 1990 dans la ville syrienne d’Idleb.
La source a déclaré à l’AFP ce mardi que le passeport a été soit pris au soldat mort, soit fabriqué à partir d’une véritable identité.
Le passeport a été enregistré sur l’île grecque de Leros le 3 octobre, et a été de nouveau repéré en Serbie et en Croatie dans les jours suivants.
La Grèce et la Serbie se situent sur l’itinéraire des réfugiés passant par les Balkans, qui a été emprunté cette année par plus de 800 000 personnes fuyant la guerre au Moyen-Orient.
Plusieurs groupes politiques d’extrême-droite à travers l’Europe ont présenté cette découverte comme un argument contre l’autorisation de l’entrée des réfugiés en Europe.
Opposée à l’immigration, la présidente du Front National Marine Le Pen a appelé à un « arrêt immédiat » des nouvelles arrivées, tandis que le mouvement Pegida en Allemagne a attiré des milliers de personnes à son dernier rassemblement anti-islam.
Le gouvernement allemand a toutefois indiqué que l’État islamique a peut-être cherché à se servir du passeport « pour politiser et radicaliser la question des réfugiés ».
Le ministre français des Sports Patrick Kanner a quant à lui affirmé que la sécurité du Stade de France avait évité une tragédie majeure en empêchant les terroristes d’entrer dans le stade.
79 000 spectateurs se trouvaient dans l’enceinte du Stade de France lorsque trois assaillants se sont fait exploser à l’extérieur du site, tuant un passant et en blessant plusieurs dizaines d’autres.
L’un des assaillants se serait vu refuser l’accès au stade quinze minutes après le coup d’envoi après qu’un agent de sécurité a détecté sa ceinture d’explosifs. L’assaillant s’est fait exploser à l’extérieur du site quelques instants plus tard.
Traduction de l’anglais (original) par VECTranslation
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