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Guerre sur Gaza : fragile trêve après de nouvelles frappes meurtrières

Avant l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu dimanche soir, l’opération militaire israélienne s’est poursuivie, alourdissant le bilan des victimes à 44 Palestiniens tués dont 15 enfants
Le cimetière d’al-Faluja, dans le nord de Gaza, où cinq enfants palestiniens ont été tués dimanche 7 août avant le cessez-le-feu (MEE/Mohammed al-Hajjar)
Le cimetière d’al-Faluja, dans le nord de Gaza, où cinq enfants palestiniens ont été tués dimanche 7 août avant le cessez-le-feu (MEE/Mohammed al-Hajjar)

« J’étais en train de regarder les garçons, ils venaient de s’asseoir près de la tombe de leur grand-père », relate à Middle East Eye Mohammad Sami, un Palestinien témoin du carnage. « Ils venaient s’asseoir ici tous les jours. Tous les jours. C’est une zone sûre, ils avaient l’habitude de venir là. »

Dimanche, lors d’une explosion, cinq garçons âgés de 5 à 14 ans ont été tués – quatre des garçons étaient cousins et le cinquième était leur ami – dans le cimetière d’al-Faluja, dans le nord de Gaza.

Le cimetière d’al-Faluja, dans le nord de Gaza, où cinq enfants palestiniens ont été tués dimanche 7 août avant le cessez-le-feu (MEE/Mohammed al-Hajjar)
Le cimetière d’al-Faluja, dans le nord de Gaza, où cinq enfants palestiniens ont été tués dimanche 7 août avant le cessez-le-feu (MEE/Mohammed al-Hajjar)

Lors d’une autre frappe aérienne, une voiture civile a été touchée, tuant au moins une personne.

Une autre frappe a tué trois enfants, tous frères et sœurs, de la famille al-Nabahin, selon le ministère palestinien de la Santé.

Pendant ce temps, des roquettes palestiniennes tirées depuis Gaza ont visé l’aéroport international Ben Gourion, près de Tel Aviv, avec au moins deux missiles interceptés par le système de défense aérienne Dôme de fer, selon les médias israéliens.

En jeu, la libération de deux responsables du Jihad islamique

Si dimanche soir, les trois jours d’opération militaire israélienne contre la bande de Gaza se sont terminés par un cessez-le-feu négocié par l’Égypte, le bilan des victimes palestiniennes s’est aussi alourdi : au total, 44 Palestiniens ont été tués, dont 15 enfants, et plus de 300 personnes ont été blessées.

Jusqu’aux dernières minutes (23 h 25) avant le début de la trêve, l’armée israélienne a déclaré avoir mené des frappes « sur des positions du Jihad islamique à Gaza en réponse à des roquettes tirées » vers le sud du territoire israélien, où les sirènes d’alerte ont retenti.

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Selon Ziyad Nakhla, le nouveau chef du Jihad islamique depuis la mort de Tayssir al-Jabari et Khaled Mansour dans l’opération israélienne, Israël n’a pas réussi à détruire ses capacités comme il l’avait promis.

Il a également déclaré que le cessez-le-feu était conditionné à la libération de deux responsables de son organisation arrêtés en Cisjordanie occupée par Israël. S’exprimant depuis l’Iran, il a souligné que si les deux hommes n’étaient pas libérés rapidement, les attaques reprendraient.

Les deux hommes en question s’appellent Khalil Awawdeh et Bassam al-Saadi. Le premier est en grève de la faim depuis plus de 145 jours pour protester contre sa détention administrative par Israël. Le second a été arrêté le 1er août à Jénine.

Les autorités israéliennes avaient justifié leur opération par leurs craintes de représailles du Jihad islamique après l’arrestation de Bassem al-Saadi.

En Israël, Yaïr Lapid a remercié l’Égypte pour son rôle dans la facilitation de l’accord de trêve. Le Premier ministre intérimaire, qui doit se présenter aux élections générales de novembre, avait déclaré plus tôt qu’Israël avait atteint ses objectifs au cours de l’opération de trois jours.

Besoins humanitaires

Lundi matin, des camions de carburant ont de nouveau été autorisés à entrer dans la bande de Gaza par le point de passage des marchandises de Kerem Shalom, dans le Sud. Samedi, la seule centrale électrique de Gaza avait été mise à l’arrêt en raison d’une pénurie de carburant.

Les points de passage entre Israël et la bande de Gaza, fermés mardi par Israël, ont été rouverts « pour des besoins humanitaires lundi », a annoncé dans un communiqué l’organe du ministère israélien de la Défense chargé de superviser les activités civiles dans les territoires palestiniens occupés.

Lundi matin, des camions de carburant ont de nouveau été autorisés à entrer dans la bande de Gaza par le point de passage des marchandises de Kerem Shalom, dans le sud (AFP/Said Khatib)
Lundi matin, des camions de carburant ont de nouveau été autorisés à entrer dans la bande de Gaza par le point de passage des marchandises de Kerem Shalom, dans le sud (AFP/Said Khatib)

« Le retour à la routine se fera en fonction des développements de la situation et si la sécurité est respectée », ajoute le communiqué.

Israël a aussi annoncé la reprise de la circulation ferroviaire dans la zone proche de la bande de Gaza et autorisé ses citoyens vivant dans les villages limitrophes de l’enclave palestinienne à quitter les abris.

Traduit partiellement de l’anglais (original).

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