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Israël lance des frappes aériennes sur Gaza dans le cadre d’une nouvelle opération militaire

Depuis le début de son opération vendredi, Israël assure viser des sites appartenant au Jihad islamique. Il s’agit de l’opération la plus meurtrière depuis une guerre éclair l’an dernier
Un Palestinien blessé dans la ville de Gaza à la suite d’une frappe aérienne israélienne, le 5 août 2022 (MEE/Mohammed al-Hajjar)
Un Palestinien blessé dans la ville de Gaza à la suite d’une frappe aérienne israélienne, le 5 août 2022 (MEE/Mohammed al-Hajjar)

Le Jihad islamique palestinien dans la bande de Gaza et Israël ont poursuivi tôt samedi leurs échanges de tirs, pire flambée de violence entre les deux ennemis depuis une guerre-éclair l’an dernier.

À 8 h 30 locales (5 h 30 GMT), tandis que les alertes aux roquettes continuaient de retentir dans des localités israéliennes adjacentes au territoire palestinien sous blocus, la ville de Gaza était comme paralysée, les rues désertées et les magasins fermés, d’après un journaliste de l’AFP sur place.

L’armée israélienne a continué jusqu’à l’aube ses frappes à travers l’enclave qui ont visé des sites appartenant au Jihad islamique, notamment de fabrication d’armes, d’après elle. Quinze combattants ont été tués dans ces raids ayant commencé vendredi après-midi, a estimé l’armée, tandis que les autorités de Gaza ont fait état de 11 morts, dont une fillette de 5 ans, et de 79 blessés.

« En fin de compte, après qu’Israël aurait tenté d’empêcher les attaques du Jihad islamique, il reçoit maintenant des roquettes qui ne se seraient apparemment pas produites si Israël n’avait pas attaqué en premier »

- Meron Rapoport, analyste israélien

Les tirs en provenance de Gaza se sont également poursuivis, sans faire de victime ni dégât, d’après l’armée israélienne.

La branche armée du Jihad islamique, les brigades al-Qods, avaient affirmé vendredi après une salve de plus de 100 roquettes vers le sol israélien qu’il ne s’agissait que d’une « première réponse » à l’assassinat d’un de ses chefs dans une frappe israélienne.

Dans la nuit, les forces israéliennes ont également arrêté en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, 19 membres du Jihad islamique, organisation islamiste considérée comme terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne.

« Attaque préventive »

Des analystes palestiniens et israéliens expliquent à Middle East Eye que le timing et le déroulement de l’attaque sont étranges. La chronologie des événements est la suivante : Israël arrête Bassam al-Saadi, haut responsable du groupe du Jihad islamique, dans la ville occupée de Jénine en Cisjordanie plus tôt cette semaine.

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Puis, après n’avoir reçu aucune réponse du Jihad islamique, Israël lance des frappes aériennes qui tuent des Palestiniens, dont un haut responsable du groupe, au motif que l’organisation prévoyait d’attaquer.

En réponse au bombardement de Gaza par Israël, le groupe Jihad islamique déclare avoir tiré plus de 100 roquettes sur Israël.

« En fin de compte, après qu’Israël aurait tenté d’empêcher les attaques du Jihad islamique, il reçoit maintenant des roquettes qui ne se seraient apparemment pas produites si Israël n’avait pas attaqué en premier », déclare à MEE l’analyste israélien Meron Rapoport.

Médiation égyptienne

C’est l’arrestation, en début de semaine, d’un chef du groupe en Cisjordanie occupée qui a mené à cette nouvelle confrontation armée. Les autorités israéliennes ont dit craindre des actions en représailles en provenance de Gaza, micro-territoire gouverné par le mouvement islamiste Hamas et où le Jihad islamique est bien implanté, et ont lancé une « attaque préventive ».

Il s’agit de la pire confrontation entre Israël et des organisations armées de Gaza depuis la guerre de 11 jours en mai 2021, qui avait fait 260 morts côté palestinien, parmi lesquels des combattants, et 14 morts en Israël, incluant un soldat, d’après les autorités locales.

L’Égypte, intermédiaire historique entre Israël et les groupes armés de Gaza, s’efforce d’établir une médiation et pourrait accueillir une délégation du Jihad islamique ce samedi, ont indiqué des responsables égyptiens à l’AFP à Gaza. La diplomatie égyptienne avait auparavant indiqué mener des discussions « sans relâche afin de calmer la situation et préserver les vies et les biens ».

« Sans relâche »

Après les premiers raids, le Jihad islamique a accusé Israël d’avoir « déclenché une guerre ».

« L’ennemi sioniste a commencé cette agression et doit s’attendre à ce que nous nous battions sans relâche », a déclaré son secrétaire général, Ziad al-Nakhala, dans un entretien avec la télévision libanaise Al-Mayadeen, à Téhéran, la capitale iranienne.

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« Israël a mené une opération de contre-terrorisme précise contre une menace immédiate », a déclaré vendredi le Premier ministre israélien Yaïr Lapid à la télévision, accusant le groupe armé d’être « un supplétif de l’Iran qui veut détruire l’État d’Israël et tuer des Israéliens innocents ».

« Nous ferons tout ce qu’il faut pour défendre notre peuple », a-t-il assuré.

En 2019, la mort d’un commandant du Jihad islamique dans une opération israélienne avait donné lieu à plusieurs jours d’échanges de tirs meurtriers entre le groupe armé et Israël. Le Hamas, qui a combattu Israël lors de quatre guerres depuis sa prise du pouvoir en 2007, s’était lui tenu à distance des affrontements.

Israël impose depuis 2007 un strict blocus à Gaza, enclave de 2,3 millions d’habitants minée par la pauvreté et le chômage.

Ces derniers jours, Israël avait déployé des renforts à proximité de l’enclave et avait ordonné mardi la fermeture des passages frontaliers, contraignant des milliers de Gazaouis, titulaires de permis de travail en Israël, à rester chez eux. Cette fermeture a ralenti la livraison de diesel, nécessaire pour alimenter la centrale électrique de Gaza.

Cette unique centrale risque de cesser de fonctionner en raison d’un manque de carburant, a alerté jeudi son directeur.

Environ 50 personnes quittant normalement quotidiennement l’enclave pour des soins ont également été affectées, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Par Sakher Abou El Oun avec Claire Gounoum à Jérusalem, pour l’AFP. Contributions de Middle East Eye.

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