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L'Algérie touchée par le choléra, les autorités accusées de négligence

Les autorités ont reconnu jeudi l’existence d’une quarantaine de cas de choléra dans le centre du pays, deux semaines après les premières alertes
Les services de la santé excluent une contamination par l'eau, privilégiant la piste alimentaire, notamment les fruits et les légumes (MEE/Bachir)
Par MEE

Stupeur en Algérie : 41 cas de choléra ont été confirmés ce jeudi 23 août par les autorités sanitaires parmi les personnes hospitalisées dans la région centre du pays, la capitale Alger compris.

Un responsable du ministère de la Santé algérien a également précisé qu’une personne est décédée à l’hôpital de Boufarik (30 km au sud d’Alger) mercredi soir « suite à une intoxication aiguë d’origine qui reste, pour le moment indéterminée ». En tout, selon les autorités, 88 personnes sont susceptibles d’avoir attrapé le choléra.

Alerte sanitaire 

La majorité des cas d'intoxications ont été enregistrés à Blida (30 km au sud de la capitale) et, selon les autorités, « les services du ministère de la Santé excluent une contamination liée à la consommation d’eau, en attendant les résultats des analyses qui seront effectuées à l'Institut Pasteur ».

Le ministère de la Santé a annoncé l’affectation d’un bloc spécial à l’hôpital de Boufarik, pour les patients issus de trois wilayas (préfectures) : Blida (50 cas), Tipasa (dix-huit) et Alger (quatorze) Bouira (six) qui bénéficient déjà tous des soins nécessaires. 

Mais une vidéo publiée sur Facebook montre des malades alités dans des conditions assez sommaires dans ce même hôpital de Boufarik, sans mesure de quarantaine, recevant même la visite de leur proches.

Lundi dernier, l’Institut Pasteur avait pourtant affirmé qu’il ne s’agissait pas de cas de choléra, privilégiant la piste de la gastro-entérite.

Le site d’information Alg24 a interpellé les autorités sanitaires quant au retard pris pour diagnostiquer une maladie aussi grave. « Le temps est au traitement. Les responsabilités de cet incompréhensible diagnostic tardif seront discutées plus tard », ont réagi des sources officielles. 

« Toutes les villes du pays croulent sous les immondices. La saleté est partout et aucun responsable n’a levé le petit doigt pour changer les choses », dénonce le site Algérie Patriotique. « Impuissante devant l’étendue du drame, la ministre de l’Environnement a lancé une ridicule campagne de nettoyage dans quelques rues d’Alger, une capitale considérée comme l’une des villes les plus insalubres de la planète. »

Crises récurrentes 

Chaque été en Algérie, les cas d’intoxications alimentaires augmentent sensiblement, la plupart du temps faute d’hygiène et par la détérioration du cadre de vie : dans les bidonvilles ou dans les nouvelles cités, l’assainissement des eaux ou les services d’hygiène font souvent défaut par manque de stratégie claire des autorités. 

Le déficit de contrôle des commerces et des lieux de restauration accentuent les risques d'infections en ces périodes de grande chaleur.

À l’ouest du pays, les environs de la ville d’Oran ont même connu un épisode de résurgence de la peste en 2003.

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