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Les dirigeants de l’EI fuient Mossoul alors que les forces irakiennes se rapprochent

Entre 3 500 et 5 000 combattants de l’EI se trouvent à Mossoul, alors que des dizaines de milliers de forces irakiennes se massent pour reprendre la deuxième ville d'Irak
Les civils déplacés du village de Bajwaniyah, à environ 30 km au sud de Mossoul, s'approchent des forces de sécurité irakiennes le 18 octobre (AFP)

Les chefs du groupe État islamique (EI) fuient Mossoul alors que les forces locales soutenues par les États-Unis se rapprochent du dernier bastion irakien des militants, a déclaré mercredi un général américain.

Le major-général de l'armée américaine Gary Volesky, qui dirige le commandement de la composante terrestre de la coalition menée par les États-Unis pour vaincre l’EI, a prédit que les combattants étrangers finiraient par former la majeure partie du contingent de militants qui resteraient dans la ville, dans la mesure où ils n’ont nulle part où aller.

On estime que 3 500 à 5 000 combattants de l’EI sont tapis dans Mossoul, alors que des dizaines de milliers de forces irakiennes se massent pour reprendre la deuxième plus grande ville d'Irak dans une offensive qui a commencé à la périphérie lundi.

« Nous disons aux combattants de Daech que leurs dirigeants les abandonnent. Nous avons vu un mouvement de sortie hors de Mossoul », a-t-il dit aux journalistes lors d'un briefing vidéo depuis Bagdad.

Il a refusé de dire combien de dirigeants du groupe étaient partis, quand ils l’avaient fait, et où ils étaient allés, mais a précisé qu'ils avaient été ciblés par des frappes aériennes dans leur fuite.

« Je laisse la question de là où ils vont à nos tireurs », a déclaré Volesky.

Il a indiqué que les Irakiens passeront au crible toute personne quittant Mossoul, et que les tentatives des combattants étrangers pour se fondre dans l’exode attendu des personnes déplacées seraient contrecarrées.

« Il leur est difficile de se fondre dans la population locale en raison du nombre de types différents de combattants étrangers », a ajouté Volesky.

« Nous nous attendons à ce que ce soient eux [qui restent et combattent], parce qu'ils n’ont pas vraiment d'autre endroit où aller. »

Toujours mercredi, les États-Unis ont déclaré que la coalition ne soutiendrait pas les milices chiites qui pourraient chercher à participer à la campagne pour reprendre Mossoul des mains de l’EI, soulignant que c’était à Bagdad de décider de leur rôle.

« Il leur est difficile de se fondre dans la population locale »

Lancée lundi, l'avancée tant attendue sur Mossoul a fait des progrès rapides, mais de nombreuses personnalités, dont le président américain Barack Obama, ont averti que la bataille à venir serait difficile.

Les autorités ont également mis en garde sur le fait que des centaines de milliers de civils se trouvant toujours dans la ville pourraient être utilisés comme boucliers humains.

Les États-Unis s’attendent en outre à ce que les combattants de l’EI utilisent des armes chimiques brutes pour essayer de repousser l'offensive irakienne, bien que les responsables américains aient affirmé que la capacité technique du groupe à développer de telles armes était très limitée.

Les forces américaines ont commencé à recueillir des fragments d’obus pour tester la présence éventuelle d’agents chimiques, compte tenu de l'utilisation de gaz moutarde par l’EI dans les mois ayant précédé le lancement de l'offensive sur Mossoul, a déclaré un responsable.

Les Américains ont confirmé avoir repéré la présence de gaz moutarde au soufre sur des fragments de munitions de l’EI le 5 octobre dernier – un incident non divulgué auparavant –, a indiqué un second responsable. Les combattants de l’EI avaient alors ciblé les forces locales, et non pas les États-Unis ou les troupes de la coalition.

« Compte tenu du comportement répréhensible de l’EI et de son mépris flagrant pour les règles et normes internationales, cet événement n’est pas surprenant », a déclaré à Reuters le deuxième officiel sous couvert d'anonymat.

« Cela sera un combat complexe »

Le général Joseph Votel, qui dirige le Commandement central de l'armée américaine, a pour sa part averti que la bataille allait durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

« Cela sera un combat complexe », a-t-il déclaré à un think tank de Washington.

« L'État islamique a eu deux ans pour préparer cette zone. Nous devrions nous attendre à des revers. Nous nous attendons à ce qu’il y ait des combats très lourds. »

« Nous ne respectons pas leur idéologie, mais nous les respectons en tant qu’adversaires. Ils travaillent avec diligence pour essayer de trouver de nouvelles façons d’avoir un impact sur nous. »

Tard mardi, la force paramilitaire dominée par les chiites a indiqué qu’elle soutiendrait l'offensive de l'armée irakienne à l'ouest de Mossoul, faisant craindre un conflit sectaire dans cette région à majorité sunnite.

L'annonce a eu lieu en dépit des avertissements de groupes de défense des droits de l’homme selon lesquels la participation des Unités de mobilisation populaire (UMP), une coalition de milices principalement formées par l’Iran, pourrait déclencher des violences sectaires.

« En ce qui concerne les UMP chiites, la coalition ne soutient que les éléments qui sont sous le commandement et le contrôle directs des forces de sécurité irakiennes – et les UMP chiites ne le sont pas », a déclaré Volesky.

Traduit de l’anglais (original).

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