Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’ONU exigent un cessez-le-feu immédiat au Yémen
Les États-Unis, le Royaume-Uni, et l’envoyé spécial de l’ONU au Yémen ont demandé dimanche aux parties belligérantes dans la guerre civile de prononcer un cessez-le-feu qui pourrait commencer dans quelques jours.
« Nous sommes ici pour appeler à une cessation immédiate des hostilités, qui sera annoncé dans les prochaines heures », a déclaré l’envoyé spécial des Nations unies, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed.
Ce dernier a précisé avoir été en contact avec le chef des négociations de la milice rebelle houthie et le président yéménite Abed Raboo Mansour Hadi.
Il a également averti qu’il espérait « un projet plus clair » de cessez-le-feu dans les jours à venir.
Le secrétaire d’État américain John Kerry n’a pas pu prédire si le gouvernement yéménite ou les forces rebelles avait accepté la demande, mais a précisé que les diplomates n’avaient pas agi « dans le vide ».
« Le temps est venu d'établir un cessez-le-feu sans conditions et ensuite de venir à la table des négociations », a déclaré John Kerry aux journalistes.
Il s’est exprimé après une rencontre avec Ismaïl Ould Cheikh Ahmed et les ministres des Affaires étrangères du Royaume-Uni, d'Arabie Saoudite et des Émirats arabes unis, à Londres.
Les hauts diplomates ont souligné que John Kerry, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson et l’envoyé spécial de l’ONU ont demandé à ce que le cessez-le-feu entre en vigueur « aussi rapidement que possible, c’est à dire lundi ou mardi ».
Les envoyés spéciaux, a-t-il dit, sont entrés en contact avec le gouvernement de Hadi, soutenu par l’Arabie saoudite, ainsi qu’avec les rebelles houthis soutenus de leur côté par l’Iran.
« Nous ne pouvons insister trop aujourd'hui sur l'urgence d'en finir avec la violence au Yémen », a ajouté le secrétaire d'État américain.
« Les morts que nous avons vues sont inacceptables. Il doit y avoir un cessez-le-feu et les Nations unies doivent ouvrir la voie en appelant à ce cessez-le-feu », a ajouté Boris Johnson.
Quelque 6 900 morts et trois millions de déplacés
Cette pression diplomatique arrive au moment où des signes montrent qu’un nouveau processus de paix est en marche.
Une coalition menée par l’Arabie saoudite est intervenue en mars 2015 en appui au gouvernement de Hadi, reconnu par la communauté internationale. Le président avait été obligé de fuir la capitale prise par les rebelles Houthis.
La coalition a mené des centaines de frappes aériennes, et fourni des troupes au sol pour aider les forces de Hadi.
Mais elle a échoué à déloger les rebelles houthis, alliés aux forces loyales de l’ex-président Ali Abdallah Saleh, des régions clés du Yémen, dont la capitale Sanaa.
Les rebelles contrôlent déjà de larges zones au nord, leur bastion historique, et d’autres régions de l’ouest et du centre du Yémen.
Les forces du gouvernement ont repris le sud et l’est mais n’ont pas réussi d’avances significatives.
Le conflit a tué quelque 6 900 personnes, blessé plus de 35 000 et déplacé au moins trois millions depuis mars 2015, selon les Nations unies.
Ce sont les civils qui ont payé le prix le plus lourd dans une crise humanitaire de plus en plus sévère.
Une des attaques les plus mortelles de la coalition remonte au 8 octobre quand un raid sur une cérémonie funéraire tua 140 personnes et en blessa 250 autres.
Cette bavure provoqua la colère de Washington – fournisseur, avec les Britanniques, d’aide logistique – qui réitéra ses appels à la trêve.
Traduit de l'anglais (original).
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