Les relations israélo-égyptiennes dans l’impasse à cause des installations nucléaires d’Israël
Israël aurait demandé à l’Égypte de cesser d’appuyer une résolution qui contraindrait Israël à ouvrir ses installations nucléaires aux inspections internationales.
Le projet de résolution, qui a été proposé à plusieurs reprises à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) par l’Égypte au cours des dernières années, condamne Israël et exige qu’elle ouvre ses installations nucléaires au contrôle de l’AIEA, selon le quotidien Haaretz.
L’envoyé spécial du Premier ministre Benjamin Netanyahou, Isaac Molho, et un conseiller à la sécurité nationale, Yossi Cohen, ont transmis le message à l’Égypte lors de leur rencontre avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, et d’autres responsables égyptiens au cours d’une visite au Caire il y a trois semaines, a rapporté Haaretz.
Bien que non contraignante, la résolution demande à ce qu’Israël autorise l’accès à ses installations nucléaires aux inspecteurs de l’AIEA et appelle à une conférence internationale visant à faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires.
La demande israélienne intervient à l’approche d’une conférence générale de l’AIEA prévue pour la mi-septembre lors de laquelle la motion devrait être abordée.
Tensions sur le long terme
L’Égypte a longtemps cherché à faire pression contre le programme nucléaire d’Israël, selon Haaretz.
C’est dans le cadre de cette politique que Shoukry et son ministère dirigeraient l’initiative contre Israël à l’AIEA.
Malgré une étroite coopération bilatérale en matière de renseignements et de sécurité entre l’Égypte et Israël depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fatah al-Sissi, la question du nucléaire a été source de tensions entre les deux pays ces derniers mois, selon les propos de hauts responsables israéliens à Haaretz.
Israël serait déçu que malgré le soutien qu’il apporte à l’Égypte dans sa bataille contre les extrémistes dans le Sinaï, notamment en permettant à l’Égypte de déployer davantage de troupes dans la région que ce qui était initialement convenu, Le Caire n’ait pas changé d’attitude envers la question du nucléaire israélien.
« En dépit de tout ce qui se passe dans la région depuis quelques années, l’Égypte continue comme si rien n’avait changé et agit contre Israël dans les forums internationaux », a déclaré un haut responsable israélien à Haaretz.
L’Égypte aurait mené une initiative pour faire passer une résolution lors de la conférence d’examen du Traité de non-prolifération nucléaire en mai, appelant à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. La résolution a été bloquée avec l’aide des États-Unis et de la Grande-Bretagne, a rapporté le quotidien israélien.
« Les États-Unis ont tenu leurs engagements envers Israël en empêchant cette résolution sur le Moyen-Orient qui isolerait Israël et ignorerait ses impératifs de sécurité et les menaces auxquelles il est confronté dans un Moyen-Orient de plus en plus agité », a déclaré un responsable israélien suite à un appel téléphonique de Netanyahou à Barack Obama dans lequel il remerciait le président américain et son secrétaire d’État John Kerry.
Le ministère des Affaires étrangères israélien a lancé une campagne diplomatique mi-juillet pour contrecarrer la résolution, appelant les ambassades et consulats israéliens en Europe à exhorter les gouvernements hôtes à s’opposer à cette résolution, selon le quotidien israélien.
« Cette résolution est fondamentalement partiale et erronée, elle vise à détourner l’attention mondiale des véritables dangers de la prolifération nucléaire dans cette région », indique le document. « Cette initiative politisera davantage l’AIEA et sapera la confiance nécessaire à tout dialogue régional sur cette question. »
La politique nucléaire d’Israël est marquée par l’ambiguïté, le pays ne niant ni ne confirmant la possession d’armes atomiques. Selon les experts étrangers, Israël est l’un des États dotés du nucléaire parmi les plus puissants au monde. Le programme nucléaire du pays a été lancé avec la construction du réacteur de Dimona à la fin des années 1950 avec l’aide de la France.
Depuis, Israël a été soutenu par les États-Unis, qui ont également fourni un petit réacteur de recherche (thermique) de cinq mégawatts à Nahal Sorek, a rapporté le site web i24news.
Réputé posséder le seul arsenal nucléaire du Moyen-Orient, Israël n’a jamais adhéré au Traité de non-prolifération nucléaire. Fait étonnant, Israël a accepté cette année de participer à la conférence d’examen en tant qu’observateur, mettant fin à une absence de 20 ans.
Traduction de l’anglais (original) par VECTranslation.
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