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L’UNESCO adopte une résolution sur al-Aqsa dénoncée par Israël

L'Unesco a adopté une résolution faisant seulement référence au complexe de la mosquée d’al-Aqsa par ses noms arabes alors qu’il est aussi connu comme le mont du Temple dans le judaïsme
Le complexe de la mosquée d'al-Aqsa à Jérusalem (Reuters)
Par MEE

L’agence des Nations unies pour la culture a adopté mardi une résolution controversée portée par plusieurs pays arabes, condamnant les agissements d’Israël sur le site sacré, très sensible, à Jérusalem-Est. Un vote qui a rendu Israël furieux.

La résolution de l’Unesco à propos de la « Palestine occupée », a été rédigée par l’Algérie, l’Égypte, le Maroc, Oman, le Qatar et le Soudan. Elle a été approuvée mardi par le comité exécutif après avoir été validée en commission la semaine dernière.

Faisant partout référence à Israël comme à « une puissance occupante », elle condamne Israël pour restreindre l’accès des musulmans au complexe de la mosquée d’al-Aqsa, le troisième lieu saint de l’islam.

Mais ce sont les mots utilisés pour décrire le site de la vieille ville, sacré à la fois pour les musulmans et pour les juifs, qui a provoqué la colère d’Israël, qui a suspendu la semaine dernière sa coopération avec l’organe des Nations unies basé à Paris.

Tout en reconnaissant l’importance de la vieille ville pour « les trois religions monothéistes » (islam, judaïsme et christianisme), la résolution fait partout référence au site par son nom arabe, al-Aqsa ou al-Haram al-Sharif.

Les juifs le vénèrent aussi comme le mont du Temple, lieu le plus sacré du judaïsme, où il est dit qu’autrefois se trouvaient le premier et le second temple.

La résolution a été approuvée la semaine dernière par une sous-commission et Israël a suspendu sa coopération avec l’UNESCO.

Tensions à la tête de l'UNESCO

L’ambassadeur de la Palestine à l’UNESCO, Mounir Anastas, a accueilli favorablement l’adoption de la résolution en disant qu’il espérait que cela permette de faire pression sur les autorités israéliennes afin qu’elles « cessent toutes les violations », en particulier l’excavation de sites dans et autour de la vieille ville.

Mais l’ambassadrice d’Israël Carmel Shama Hacohen a accusé les Palestiniens de « jouer ». « Ce n’est pas le bon endroit pour résoudre les problèmes entre les pays ou entre les populations », a-t-elle déclaré à l’agence de presse AFP.

L’agence des Nations unies a également adopté mardi une résolution distincte, moins controversée, sur les écoles dans les territoires palestiniens.

Les participants ont rapporté que les deux résolutions avaient été adoptées à 24 voix contre 6, avec 26 abstentions et 2 absents à la commission la semaine dernière.

Ce n’est pas la première fois que l’UNESCO se retrouve le théâtre de tensions. Les pays arabes ont souvent cherché auparavant à utiliser l’organisation pour imposer une pression internationale sur Israël et ses soutiens.  

En avril, l’UNESCO avait adopté une résolution condamnant les « agressions d’Israël et les mesures illégales contre la liberté de culte et l’accès des musulmans à la mosquée al-Aqsa » et omettant de mentionner le nom juif du site, le mont du Temple.

Suite à cela, Benyamin Netanyahou avait proposé un « séminaire sur l’histoire des juifs » pour le personnel des Nations unies en Israël.

En 2011, les Palestiniens avaient été admis en tant qu’États membres de l’organisation, ce qui avait amené les États-Unis à suspendre leurs versements à l’Unesco.

Les dernières résolutions ont créé un malaise à la tête de l’organisation. Michael Worbs, qui préside le comité exécutif, a déclaré qu’il aurait aimé avoir plus de temps pour trouver un compromis.

« Nous avons besoin de plus de temps et de dialogue entre les membres du comité pour trouver un consensus », a-t-il souligné à l’AFP.

Un représentant de l’UNESCO a affirmé que l’organisation avait reçu des menaces par téléphone et des messages sur les réseaux sociaux à propos de la résolution portant sur Jérusalem-Est.

Irina Bokova, la directrice générale de l’UNESCO, s’est démarquée des résolutions en déclarant dans un communiqué : « Nulle part ailleurs qu’à Jérusalem les traditions et patrimoines juifs, chrétiens, musulmans, s’imbriquent à ce point et se soutiennent les uns les autres ».

Traduit de l’anglais (original).

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