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Plus de 100 enfants réfugiés sont portés disparus dans la « jungle » de Calais

Selon une organisation caritative anglaise, 129 enfants non accompagnés auraient disparu depuis la démolition de la partie sud de ce camp tentaculaire
Des enfants jouent dans la zone sud de la « jungle » de Calais tandis que les démolitions se sont poursuivies le mois dernier (AFP)
Par MEE

Plus de 100 enfants sont portés disparus depuis la démolition le mois dernier d’une partie du camp de réfugiés de Calais que l’on surnomme la « jungle », selon une association caritative anglaise.

L’organisation Help Refugees UK a effectué un recensement après la destruction de la partie sud de ce camp non officiel en mars et a découvert que 4 946 personnes y vivaient toujours, dont 1 400 dans des conteneurs de marchandises fournis par le gouvernement français. Plus de 61 % des enfants du camp concernés par cette enquête ont expliqué qu’ils ne se sentaient jamais en sécurité, d’après l’association Refugee Rights Data Project.

En janvier, Interpol, l’agence européenne de renseignement criminel, a déclaré qu’au moins 10 000 enfants réfugiés avaient disparu depuis leur arrivée en Europe, et l’on craignait alors que nombre d’entre eux aient pu être victimes de trafic d’êtres humains.

Dans une publication sur Facebook, Help Refugees UK a fait part de son inquiétude concernant le sort de 129 mineurs non accompagnés qui vivaient sur le camp mais qui ont disparu depuis sa démolition.

« Nous sommes profondément choqués et très inquiets de devoir annoncer que 129 mineurs non accompagnés sont introuvables, a écrit cette association. Aucun logement de remplacement n’a été fourni aux mineurs non accompagnés pendant les expulsions, les autorités françaises n’ont procédé à aucune estimation de leurs besoins, et aucun système n’a été mis en place pour pouvoir les surveiller ou assurer leur sécurité.

« Il n’existe aucun système officiel de comptabilisation des enfants présents à Calais ou à Dunkerque. »

Cette association a précisé avoir informé de ses découvertes la Commissaire britannique à l’enfance Anne Longfield et son homologue française.

« Alors qu’Interpol faisait déjà état de plus de 10 000 disparitions d’enfants réfugiés en Europe, nous devons faire tout notre possible pour éviter que les enfants de Calais et Dunkerque viennent s’ajouter à ce nombre. »

Selon le recensement effectué, il y aurait encore 294 enfants vivant seuls dans ce camp non officiel, ainsi que 209 autres dans le camp principal qui a été mis en place par le gouvernement pour remplacer la jungle. Le plus jeune d’entre eux a 8 ans.

« C’est tout simplement inacceptable, s’indignait Help Refugees UK dans son message. Nous en appelons aux autorités françaises afin que celles-ci mettent immédiatement en place un système permettant de comptabiliser les 294 enfants isolés toujours présents dans le camp et d’assurer leur sécurité. »

Près de 76 % des personnes concernées par l’enquête du Refugee Rights Data Project ont affirmé avoir subi des violences policières lors de leur séjour à Calais.

Le Refugee Rights Data Project a mené une enquête auprès de 870 personnes présentes ayant vécu dans le camp entre le 20 et le 26 février, ce qui représente environ 15 % des habitants du camp.

Traduction de l’anglais (original) par Mathieu Vigouroux.

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