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Selon Saudi Airlines, le Qatar bloque les avions pour le transport des pèlerins à La Mecque

La compagnie Saudi Airlines affirme que ses avions n'ont toujours pas obtenu l'autorisation d'atterrir à Doha en dépit des demandes adressées il y a plusieurs jours
Un Airbus A330 de la Saudi Arabian Airlines (AFP)

Saudi Arabian Airlines dit ne pas avoir été autorisée par le Qatar à transporter les pèlerins de Doha à La Mecque pour le pèlerinage annuel du hadj, a rapporté l'agence de presse officielle saoudienne SPA.

Selon Al Arabiya, la compagnie aérienne affirme avoir été avait jusqu'à présent incapable de programmer des vols pour transporter les pèlerins qataris de l'aéroport international Hamad à Doha, faute d’autorisation du Qatar.

« Le directeur général de Saudi Arabian Airlines Saleh al-Jassera a déclaré que la compagnie avait jusqu'à présent été incapable de programmer des vols pour transporter les pèlerins qataris de l'aéroport international Hamad à Doha car les autorités qataries n'ont pas autorisé l'atterrissage des appareils », a encore rapporté l'agence de presse officielle saoudienne SPA.

Alors que le Qatar expliquait en début de semaine dernière qu’il faudrait « beaucoup de temps » pour rétablir la confiance entre l’émirat et les pays arabes qui ont rompu début ses relations diplomatiques avec lui, l’Arabie saoudite avait décidé d’ouvrir ses frontières aux Qataris souhaitant participer au pèlerinage.

Un quota de 1 600 visas pour le Qatar

Cette décision, vue comme un premier signe d’assouplissement de la tension diplomatique entre le royaume et l’émirat, a été annoncée après que le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a reçu un émissaire de Doha, le cheikh Abdallah ben Ali Al Thani. Il s’agissait de la première rencontre de ce type depuis le début de la crise, en juin. 

L’ouverture pour le pèlerinage – par l’unique poste-frontière terrestre de Salwa et via des avions privés appartenant aux lignes aériennes saoudiennes – est aussi une première depuis la fermeture totale par l’Arabie saoudite et ses alliés de toutes leurs liaisons terrestres, aériennes et maritimes avec l’émirat.

Plus de 20 000 musulmans du Qatar avaient déposé une demande de visa pour le pèlerinage cette année, mais le Qatar s’était vu attribuer un quota de seulement 1 600 visas.

Environ 120 Qataris sont entrés jeudi par le poste-frontière de Salwa, a rapporté la télévision officielle saoudienne.

En juillet, les autorités qataries avaient accusé Riyad de menacer le pèlerinage à La Mecque en refusant de garantir la sécurité de leurs pèlerins. Les autorités saoudiennes refusaient notamment que ces pèlerins arrivent directement de Doha à bord de vols de la compagnie Qatar Airways qui ne peut plus survoler l’espace aérien saoudien.

« Nous continuons de demander que le pèlerinage ne soit pas politisé »

Le Qatar avait salué la décision saoudienne d’assouplir les conditions d’entrée en Arabie. « Indépendamment de la manière dont des Qataris se sont vus interdire le pèlerinage, qui a été politisé, et de la manière également politisée dont on leur a ensuite permis d’effectuer le pèlerinage, le gouvernement du Qatar salue la décision saoudienne et y répondra positivement », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mohamed ben Abderrahmane al-Thani lors d’une conférence de presse à Stockholm.

« Ce qui nous importe en fin de compte, c’est que nos concitoyens aient la possibilité maintenant d’effectuer le hadj et nous continuons de demander que le pèlerinage ne soit pas politisé », a-t-il ajouté.

La Commission nationale des droits de l’homme au Qatar a aussi salué jeudi la décision saoudienne d’assouplir les conditions d’entrée pour le pèlerinage, la considérant comme « un pas en avant pour retirer les obstacles et difficultés » auxquelles étaient confrontés les pèlerins qataris à deux semaines du hadj.

La commission a ajouté que « la question du hajj ne pouvait pas être soumise à des calculs politiques ou personnels », car « c’est un droit inscrit dans toutes les conventions internationales des droits de l’homme et dans la charia ».

Bombarder La Mecque

Ali ben Samikh al-Marri, président de la Commission nationale des droits de l’homme au Qatar avait déclaré en août à Middle East Eye que les accusations des Saoudiens revenaient à des « discours de haine » et rendaient la situation, déjà difficile pour les pèlerins, encore plus compliquée.

« Ces accusations viennent des médias officiels saoudiens. Ils disent que le Qatar, les Houthis et l’Iran ont planifié de bombarder La Mecque. Comment croyez-vous que les Saoudiens ordinaires vont réagir quand ils vont entendre cela ? C’est un discours de haine et les citoyens qataris qui vont au pèlerinage cette année ne seront pas en sécurité. »

Il avait ajouté que le Qatar avait demandé des garanties pour que les pèlerins ne soient pas traités comme les pèlerins de la omra, expulsés deux jours après l’annonce du blocus. Ils n’ont pas obtenu ces garanties.

« Nous demandons au gouvernement saoudien de garantir la sécurité des citoyens qataris. C’est de son devoir. Quel que soit le pèlerinage, les pèlerins doivent être en sécurité. »

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