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En Algérie, les tables de Yennayer s’invitent sur les réseaux sociaux

Des bijoux berbères en pâte d’amande, des assiettes de bonbons, des galettes de semoule et du couscous aux amandes : pour le Nouvel An amazigh, les Algériens ont partagé sur internet leurs photos culinaires
Parures de fête et confiseries, un cocktail gagnant sur les réseaux sociaux (Instagram/@beauty_by.lydia_officiel)
Parures de fête et confiseries, un cocktail gagnant sur les réseaux sociaux (Instagram/@beauty_by.lydia_officiel)
Par MEE à ALGER, Algérie

C’est un tsunami de couleurs, de chocolats et de pâtisseries qui a déferlé sur les réseaux sociaux ce mardi 12 janvier pour fêter Yennayer, le Nouvel An amazigh, journée chômée et payée en Algérie depuis 2018.

Yennayer correspond au jour de l’an dans le calendrier agraire nord-africain. Celui-ci étant calqué sur le calendrier dit « julien », l’année commence plusieurs jours après le jour de l’an du calendrier grégorien, en usage presque partout dans le monde.

« La table de Yennayer qui garnit la soirée festive du Nouvel An amazigh est une manière incontournable de célébrer cet événement, notamment en étalant ses talents en matière de cuisine traditionnelle sur les réseaux sociaux », constate l’APS, l’agence de presse officielle algérienne. 

« Si cette pratique atteint son paroxysme durant le mois sacré du Ramadan, elle prend de plus en plus d’ampleur à l’occasion de la soirée du Nouvel An Amazigh, avec un cachet traditionnel tant par les mets présentés que par la vaisselle sortie. »

Lydia, une Algérienne accro à Instagram, explique à Middle East Eye : « Cette année, sans doute plus que toutes les autres, les Algériens ont vraiment investi les réseaux sociaux pour partager leurs images de plats spécialement préparés pour l’occasion. »

Sur Facebook, SOS Kousina (SOS cuisine), groupe privé où presque 73 000 adhérents partagent leurs photos de cuisine, a organisé un concours de photos à l’occasion de Yennayer, avec plusieurs cadeaux à gagner. Des dizaines de photos ont déjà été publiées. 

Biscuits estampillés « Assegas Ameggaz » (bonne année en tamazight) ou cupcakes surmontés d’écriture tifinagh (alphabet touarègue) : cet engouement est l’occasion pour chacun de rivaliser de créativité.

Salé ou sucré, il y en a pour tous les goûts : du couscous aux amandes, des baghir (crêpes moelleuses alvéolées), des chocolats et surtout, des bûches et des gâteaux décorés par des yaz – cette lettre de l’alphabet amazigh devenue symbole de l’amazighité (elle est présente sur le drapeau amazigh) – en pâte d’amande, en chocolat ou même en… contreplaqué ! 

« À Alger, une pâtisserie a distribué des gâteaux à des influenceurs algériens et des journalistes qui ont ensuite partagé des photos sur leurs comptes Instagram. Ces photos sont devenues virales ! », témoigne à MEE Amina, une internaute. « Aujourd’hui, les Algériens fêtent tout et personnalisent tout ! », s’amuse Lydia.

« En grande partie parce que depuis quelques années, les magasins de décoration pour la maison qui ont fleuri en Algérie ont démocratisé tous les ustensiles dont on a besoin pour reproduire ce qu’on voit sur internet. Et les Algériens sont aussi très connectés. Même pour Noël, les réseaux sociaux ont été submergés de photos de gâteaux ! »

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