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L’Égypte scandalisée par le décès d’une fillette frappée par son professeur

Basmala (9 ans) a été frappé à la tête à l’aide d’une baguette de bois après avoir fait une faute d’orthographe dans son cours d’arabe
Basmala Osama Ali Mohamed (9 ans) est morte après avoir été frappée à trois reprises par son professeur d’arabe (réseaux sociaux)
Par MEE

Le décès d’une écolière de 9 ans, frappée à la tête pour avoir fait une faute d’orthographe, indigne l’Égypte, qui demande que justice soit faite.

Basmala Osama Ali Mohamed, élève de l’école primaire Taranis al-Arab dans la province de Dakahlia, a passé huit jours à l’hôpital avant de succomber à une hémorragie cérébrale dimanche.

Les médias égyptiens signalent qu’un professeur d’arabe quinquagénaire, Samir, a frappé Basmala à la tête par trois fois avec une baguette de bois parce qu’elle avait fait une faute d’orthographe en écrivant au tableau devant toute la classe.

Cet enseignant est connu pour avoir une baguette de bois et pour son comportement violent vis-à-vis des élèves.

L’activiste égyptien pour les droits de l’homme Osama Rushdi a tweeté que l’acte du professeur était « déshumanisant » et qualifié cette baguette de « meurtrière ».

Selon le père de Basmala, la fillette a fait une hémorragie cérébrale et est tombée dans le coma après l’agression. Il ajoute que le directeur de l’école a tenté à tort de la soigner au lieu d’appeler une ambulance, ce qui a empiré les choses.

Selon un rapport de Human Rights Watch sur les châtiments corporels dans les écoles publié en 2020, « au moins 90 % des enfants ont été soumis à des violences physiques ou verbales chaque mois » dans certains pays de la région MENA

La fillette de 9 ans a été transportée sur un tricycle motorisé par un autre professeur et laissée devant la porte de son domicile, en sang et inconsciente, raconte son père.

L’enseignant a passé quatre jours en garde à vue en attendant une enquête et a été suspendu trois mois après la plainte déposée par le père de Basmala.

Le directeur de l’école Taranis al-Arab a également été suspendu pour n’avoir pas informé la police de l’agression subie par la jeune élève.

Abus généralisés

Reda Hegazy, ministre égyptien de l’Éducation, a présenté ses condoléances à la famille de Basmala et affirmé que le ministère « n’accepterait aucune transgression, que ce soit le fait du professeur, qui doit être un modèle pour les élèves, ou d’un quelconque fonctionnaire relevant du ministère ».

Reda Hegazy a ajouté qu’un hall de l’école porterait désormais le nom de Basmala.

Sur les réseaux sociaux, cet incident a engendré une vague de critiques des enseignants qui ont recours à la violence et aux châtiments corporels, ainsi qu’un déferlement de soutien à la famille et des appels à demander justice.

En Égypte, un sondage révélait en 2020 que « près de deux élèves égyptiens sur trois avaient été frappés à l’école avec des baguettes, des ceintures, des cannes ou des fouets »

Les châtiments corporels sont répandus dans les écoles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

Selon un rapport de Human Rights Watch (HRW) sur les châtiments corporels dans les écoles publié en 2020, « au moins 90 % des enfants ont été soumis à des violences physiques ou verbales chaque mois » dans certains pays de la région.

En Égypte, un sondage révélait en 2020 que « près de deux élèves égyptiens sur trois avaient été frappés à l’école avec des baguettes, des ceintures, des cannes ou des fouets », tandis que le système juridique du pays est totalement dépourvu de loi interdisant sans ambages les violences éducatives contre les enfants.

« L’Égypte doit réformer ses lois et supprimer les exemptions de sanctions pour les violences éducatives contre les enfants et doit explicitement interdire tous les châtiments corporels », estime HRW dans son rapport.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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