Dubai Bling de Netflix : les audiences au rendez-vous de cette émission de télé-réalité « un peu cringe »
Une série Netflix qui suit la vie des riches de Dubaï fait grand bruit sur les réseaux sociaux, se constituant un public dévoué tout en étant critiquée pour son manque de représentativité, sa superficialité et son caractère « un peu cringe » selon ses détracteurs.
Présentant un casting de vlogueurs et entrepreneurs à succès, Dubai Bling invite le spectateur dans l’univers de l’élite de l’émirat tandis qu’elle fait la fête, se chamaille et claque du fric en jet privé suivant le même moule que la franchise de télé-réalité Real Housewives.
On promet aux spectateurs un accès à un « cercle de haut vol à Dubaï, où jets privés, fêtes somptueuses, lignes d’horizon époustouflantes et tenues étourdissantes sont monnaie courante », le tout ponctué de lieux et voitures de luxe.
Parmi les participants figurent Loujain, veuve milliardaire couverte de diamants, et Ebraheem, qui possède une société de fleurs valant plusieurs millions de dollars.
Depuis ses débuts le 27 octobre, la série s’est fait une place sur la plateforme de streaming et a rejoint la liste des tendances actuelles.
Réactions divisées
Comme toujours avec les émissions populaires de Netflix, Dubai Bling s’est construite une fanbase tout en s’attirant des critiques, dans le cas présent pour son étalage tapageur de richesse.
Sur Twitter, Wuti a résumé ce qui fait selon elle que cette émission marche : cette fan salue sa « profondeur » par rapport aux télé-réalités occidentales telles que les Real Housewives ainsi que le fait que les protagonistes parlent beaucoup en arabe.
D’autres saluent les éléments comiques et les épisodes plus dramatiques, comme les disputes qui semblent réelles entre les participants.
Le casting comprend des personnalités qui soulèvent des problématiques généralement pas ou peu abordées dans des conversations à propos de la culture arabe, comme la vie des veuves, des mères célibataires, les mariages dysfonctionnels et les couples de nouveaux mariés.
Les critiques se concentrent sur la représentation de la culture arabe, dépeinte dans l’émission comme matérialiste et simpliste.
Keren Bobker, conseillère financière qui vit à Dubaï, a mis en garde sur Twitter les spectateurs qui croient aux stéréotypes « un peu cringe » colportés par les émissions comme Dubai Bling.
Traduction : « Moi et mes 300 dollars en route pour Dubaï #DubaiBling »
« On n’a pas tous l’air de plastique, botoxés à mort, dans des vêtements de créateurs et on n’est pas tous des prétentieux qui veulent être célèbres. On est plutôt normaux », écrit-elle.
D’autres critiques apparaissent sous une publication Instagram d’un membre du casting, Kris Fade, qui invite ses abonnés à partager leur avis sur l’émission. L’un d’eux écrit que l’émission donne une fausse idée de la réalité de la vie à Dubaï et demande :
« Et qu’en est-il des 90 % de la classe ouvrière de Dubaï ou des commerçants normaux qui ne sont pas uniquement matérialistes ou superficiels ? »
Traduction : « Je regarde Dubai Bling et la façon dont Safa est allée à Bulgari et a acheté un collier à 3 millions de dollars parce qu’elle était en colère contre son mari. Comme si on ne parlait pas d’une foutue fortune là. »
Les critiques visent particulièrement la créatrice de mode britanno-irakienne Safa Siddiqui, qu’on voit réagir avec colère quand son mari lui offre une propriété qui n’est pas à son goût et réprimander son chef à domicile.
Une vidéo TikTok qui dénigre son comportement a déjà accumulé 1,5 million de vues sur la plateforme – au moment de la publication de cet article.
Outre Siddiqui, le casting comprend la Libanaise Zeina Khoury qui travaille dans l’immobilier, la mannequin américano-libanaise Loujain Adada et la présentatrice télé saoudienne Lojain Omran.
Toutes deux ont reçu des commentaires positifs pour leur attitude plus décontractée et humble.
Du whitewashing ?
Le mode de vie extravagant qu’offre Dubaï à ses élites est souvent critiqué pour son matérialisme et son côté tape-à-l’œil. D’autres dénoncent depuis longtemps le fait que derrière les hôtels de luxe et les gratte-ciels étincelants, il y a un système autoritaire.
Diffusé début 2022, le documentaire de la BBC Inside Dubai avait été critiqué parce qu’il se concentrait trop sur le mode de vie luxueux dans les Émirats tout en passant sous silence le passif du pays en matière de droits de l’homme, en particulier la façon dont les dissidents y sont traités, notamment le défenseur des droits de l’hommeAhmed Mansoor, condamné à dix ans de prison pour des tweets jugés « diffamatoires envers la nation » par les autorités.
Autre objet de critiques : le traitement des travailleurs immigrés, en particulier ceux originaires du sous-continent indien, qui sont chargés de la construction des monuments dédiés aux personnes fortunées mais qui sont eux-mêmes mal payés et travaillent souvent dans des conditions difficiles.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
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