Explosions dans le centre de l’Iran, possible attaque israélienne
Plusieurs explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l’Iran, de hauts responsables américains faisant état d’une attaque israélienne en représailles aux tirs de drones et de missiles sans précédent contre Israël le week-end dernier.
Téhéran a fait état de trois explosions près d’une base militaire à Qahjavarestan, localité située entre Ispahan et son aéroport, dans le centre du pays, selon l’agence officielle Fars.
Des drones ont été abattus mais il n’y a pas eu d’attaque par missiles « jusqu’à présent », ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires basées dans la région d’Ispahan sont « totalement en sécurité », a précisé l’agence Tasnim.
L’Iran a activé sa défense aérienne dans plusieurs provinces mais « aucun dégât ou explosion à grande échelle n’a été signalé », a indiqué l’agence officielle Irna, en se basant sur les informations rapportées par ses journalistes.
Les vols commerciaux, suspendus brièvement à partir et à destination de Téhéran, ont repris en début de matinée selon Irna. La compagnie aérienne émiratie Flydubai a néanmoins annulé ses vols vers l’Iran vendredi.
Les explosions en Iran ont coïncidé avec le 85e anniversaire du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.
Israël contre Iran
Selon des responsables américains cités par plusieurs télévisions américaines dont la chaîne ABC News, ces explosions sont liées à une attaque israélienne contre l’Iran en représailles aux frappes iraniennes contre Israël le week-end dernier.
Washington a été prévenu jeudi de l’attaque israélienne sur l’Iran mais n’a ni approuvé l’opération ni joué aucun rôle dans son exécution, ont déclaré des responsables cités par les chaînes américaines NBC et CNN.
L’armée israélienne a indiqué à l’AFP ne pas avoir de commentaire « pour le moment » au sujet de ces explosions rapportées tôt vendredi.
Les militaires ont indiqué que les sirènes d’alarme avaient retenti dans le nord d’Israël, théâtre d’échanges de tirs ces derniers mois entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran.
Ces nouveaux développements interviennent alors qu’Israël avait menacé de répondre à l’attaque contre son territoire le week-end dernier lancée par Téhéran après une frappe meurtrière imputée à Israël contre son consulat à Damas, en Syrie.
Israël a dit avoir intercepté avec ses alliés la quasi-totalité des quelque 350 drones et missiles lancés par l’Iran, et affirmé que l’attaque iranienne ne resterait pas « impunie ».
Il s’agissait de la première attaque directe jamais menée par l’Iran contre son ennemi juré. Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian avait dit que l’Iran ferait « regretter » à Israël toute attaque contre son territoire.
Mais en attaquant Israël, l’Iran a dit avoir agi en « légitime défense » après l’attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril et coûté la vie à sept de ses militaires dont deux hauts gradés. Téhéran a accusé Israël qui n’a ni confirmé ni démenti.
« Les actions de légitime défense et contre-mesures de l’Iran sont terminées, donc le régime terroriste israélien doit arrêter tout nouvel aventurisme militaire contre nos intérêts », a dit Amir-Abdollahian lors d’une réunion sur la situation au Moyen-Orient.
« Conflit régional généralisé »
Des frappes israéliennes ont par ailleurs visé vendredi une position militaire dans le sud de la Syrie, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
« Des frappes israéliennes ont visé une position de radar de l’armée syrienne entre les provinces de Sweida et de Deraa », a indiqué à l’AFP le directeur de cette ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie
Dans un premier temps, Israël avait revu ses projets de représailles rapides en Iran après avoir discuté avec le président américain Joe Biden, selon le diffuseur public israélien Kan.
Premier allié d’Israël, les États-Unis avaient exhorté Israël à la retenue, optant plutôt pour le renfort de leurs sanctions contre « le programme iranien de drones, l’industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles ». L’Union européenne et le Royaume-Uni ont aussi annoncé de nouvelles sanctions contre Téhéran.
« Nous sommes au bord d’une guerre au Moyen-Orient qui provoquera des ondes de choc dans le reste du monde », a souligné de son côté le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, en appelant à la retenue.
« Le Moyen-Orient est au bord du précipice. Les derniers jours ont vu une escalade dangereuse, par les mots et les actions », a déclaré le secrétaire général de l’ONU António Guterres.
« Une erreur de calcul, une mauvaise communication, une méprise, pourrait conduire à l’impensable, un conflit régional généralisé qui serait dévastateur pour tous ceux concernés, et pour le reste du monde », a-t-il ajouté, appelant pour commencer à un cessez-le-feu à Gaza.
Pendant ce temps à l’ONU, les États-Unis ont opposé jeudi leur veto à une résolution de l’Algérie demandant l’adhésion pleine et entière de la Palestine aux Nations unis.
La résolution a reçu douze voix pour, tandis que le Royaume-Uni et la Suisse se sont abstenus de voter.
Il fallait au moins neuf voix pour qu’elle soit adoptée et aucun veto de la part des cinq membres permanents – les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine.
La Russie, la Chine, la France, le Japon, la Corée du Sud, l’Équateur, l’Algérie, Malte, la Slovénie, la Sierra Leone, le Mozambique et la Guyane ont voté oui. Les États-Unis ont finalement bloqué la mesure.
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