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Interdiction de l’abaya : le tacle du chef de l’ONU à la France

Les médias et influenceurs de droite et d’extrême droite français remettent en question la crédibilité de l’ONU après les propos de son secrétaire général António Guterres comparant implicitement l’interdiction de l’abaya et l’obligation du port du voile
« Des terrains de sport aux écoles en passant par les places publiques, les filles et les femmes défient le patriarcat, et triomphent. Je suis à leurs côtés », a déclaré António Guterres le 19 septembre 2023 (AFP)
« Des terrains de sport aux écoles en passant par les places publiques, les filles et les femmes défient le patriarcat, et triomphent. Je suis à leurs côtés », a déclaré António Guterres le 19 septembre 2023 (AFP)
Par MEE

La France se souviendra du discours d’António Guterres prononcé pour l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies mardi 19 septembre.

Dans un plaidoyer en faveur de l’égalité des femmes, le secrétaire général de l’ONU a rappelé : « “Nous, les peuples”, ne signifie pas “nous les hommes”. Les femmes attendent toujours l’égalité des chances et des salaires, l’égalité devant la loi, la pleine valorisation de leur travail et la prise en compte de leurs opinions. »

Il a ensuite évoqué les droits des femmes, restreintes dans leurs libertés, en déclarant : « Dans certains pays, les femmes et les filles sont punies parce qu’elles portent trop de vêtements. Dans d’autres, parce qu’elles n’en portent pas assez. »

Une allusion claire à l’interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires français, une des mesures prises pour la rentrée scolaire par le ministre français de l’Éducation nationale Gabriel Attal.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes se sont amusés du fait que le secrétaire général de l’ONU comparait la France aux pays islamistes.

La comparaison en a aussi indigné d’autres.

Dans les médias français, en particulier de droite, les chroniqueurs n’ont pas été tendres non plus envers António Guterres.

À l’antenne de Sud Radio, la chroniqueuse Élisabeth Lévy, essayiste et polémiste française, fondatrice et directrice de la rédaction du magazine de droite et d’extrême droite Causeur, a ironisé : « Il compare la France à l’Afghanistan ou l’Iran, c’est beau comme du Mathilde Panot [députée de La France insoumise, LFI, gauche radicale]. »

Elle poursuit : « Au sein de l’ONU, elle [la France] est régulièrement pointée du doigt par le [Conseil] des droits de l’homme où siègent des démocraties aussi exemplaires que le Soudan ou l’Arabie saoudite. Et en réalité, c’est la même idéologie que celle qui a cours dans la presse américaine, dans les élites anglo-saxonnes en général et dans la technocratie européenne. Dès qu’il s’agit de notre laïcité, des éminences parlent comme LFI. »

Sur CNews, le chroniqueur Philippe Guibert, qui s’en était pris auparavant aux Hijabeuses, a aussi remis en question la crédibilité de l’ONU compte tenu de la présence de pays comme l’Arabie saoudite dans des commissions du Comité des droits de l’homme.

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