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Guerre à Gaza : Israël bombarde Rafah et verrouille le poste-frontière avec l’Égypte

Alors que dans la nuit, de nouvelles frappes ont fait au moins onze morts, l’armée israélienne a pris d’assaut le terminal de Rafah où les livraisons d’aide humanitaire ont été suspendues
Un jeune Palestinien porte un enfant alors qu’il marche à travers des décombres, à la suite du bombardement israélien du quartier de Tal al-Sultan à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 mai 2024 (AFP)
Un jeune Palestinien porte un enfant alors qu’il marche à travers des décombres, à la suite du bombardement israélien du quartier de Tal al-Sultan à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 mai 2024 (AFP)

Ce matin du mardi 7 mai, des véhicules de l’armée israélienne ont été vus circulant le long de la route Gaza-Égypte, dans la partie orientale de Rafah, agitant un immense drapeau israélien et le drapeau de la 401e brigade blindée, l’unité qui a capturé le poste-frontière de Rafah.

Traduction : « Des véhicules militaires israéliens circulent le long de la frontière entre l’Égypte et Gaza avec des drapeaux excessivement grands. »

« Des forces spéciales passent au peigne fin le point de passage » de Rafah, « nous avons le contrôle opérationnel de la zone », a affirmé l’armée israélienne, précisant parler « uniquement du côté gazaoui du point de passage ».

Selon des journalistes palestiniens, toutes les livraisons d’aide ont été interrompues et personne à Gaza ne peut plus voyager, car le passage était le seul point de passage entre l’Égypte et la bande de Gaza.

Traduction : « Les chars d’occupation prennent d’assaut le terminal de Rafah. »

Depuis hier, plusieurs Palestiniens ont été tués et de nombreux autres blessés dans un bombardement israélien qui a visé une maison du quartier de Tal al-Sultan, à l’ouest de la ville de Rafah, selon Al Jazeera.

« De nombreux morts »

Des témoins et des sources sécuritaires palestiniennes font état de frappes aériennes tard lundi et tôt mardi, ainsi que d’intenses tirs d’artillerie à travers la bande de Gaza, et plus particulièrement à Rafah et ses environs.

Des séquences vidéo diffusées sur la plateforme de médias sociaux X montrent des Palestiniens blessés transportés d’urgence à l’hôpital spécialisé du Koweït.

Traduction : « Plusieurs blessés ont été admis à l’hôpital spécialisé du Koweït après un bombardement d’une maison à l’ouest de la ville de Rafah. Images : Firas Abu Sharakh. »

La Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de « nombreux morts » dans la nuit à Rafah. Et l’hôpital koweïtien, situé dans cette ville, a dit avoir reçu « onze morts » et des « dizaines de blessés » dans ces frappes, relevant ainsi un premier bilan de cinq morts. 

Après ses opérations à Gaza-ville, puis Khan Younès, Israël menace depuis des semaines de pousser son offensive terrestre jusqu’à Rafah, considéré comme le dernier bastion du Hamas mais où s’entassaient encore le week-end dernier 1,2 million de Palestiniens, en majorité déplacés par les combats.

L’armée israélienne a répété mardi que son opération « de contreterrorisme » était localisée et d’ampleur limitée, mais refusé d’indiquer combien de temps durerait cette opération.

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De nouveaux pourparlers doivent se tenir ce mardi au Caire. Lundi soir, le Hamas a dit avoir informé l’Égypte et le Qatar, pays médiateurs avec les États-Unis, qu’il avait « approuvé leur proposition pour un accord de cessez-le-feu » avec Israël. Mais cette proposition est « loin des exigences israéliennes », a rétorqué le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou.

Le cabinet de guerre a décidé « à l’unanimité » de poursuivre « l’opération à Rafah afin d’exercer une pression militaire sur le Hamas dans le but de progresser vers la libération des otages et l’atteinte d’autres objectifs de la guerre », ont indiqué les services du Premier ministre.

Faute d’accord, la communauté internationale craint une opération terrestre imminente sur Rafah qui « serait intolérable en raison de ses conséquences humanitaires dévastatrices […] », ajouté António Guterres.

L’Égypte a exhorté Israël « à faire preuve d’une retenue maximale et éviter davantage d’escalade » tandis que le roi Abdallah II de Jordanie, qui s’est entretenu avec le président américain Joe Biden à la Maison-Blanche, a appelé la communauté internationale à tout faire pour prévenir « un nouveau massacre » à Rafah. 

Et dans un entretien téléphonique, Joe Biden a réitéré sa « position claire » à Benyamin Netanyahou contre toute offensive à Rafah, le département d’État disant ne pas avoir vu « de plan humanitaire crédible » pour une opération qui ne ferait qu’accroître « les souffrances du peuple palestinien ».

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