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Guerre Israël-Palestine : le bombardement du camp de réfugiés de Jabaliya, un « massacre »

Les responsables palestiniens affirment que six bombes de fabrication américaine ont ciblé des maisons. Selon l’armée israélienne, un responsable du Hamas a été tué
Le camp de Jabaliya est le plus grand des huit camps de réfugiés de la bande de Gaza assiégée : il abrite plus de 116 000 personnes officiellement enregistrées auprès de l’UNRWA (Reuters)
Le camp de Jabaliya est le plus grand des huit camps de réfugiés de la bande de Gaza assiégée : il abrite plus de 116 000 personnes officiellement enregistrées auprès de l’UNRWA (Reuters)
Par MEE

Au moins 100 Palestiniens ont été tués mardi 31 octobre dans le bombardement mené par l’armée israélienne sur le plus grand camp de réfugiés de la bande de Gaza, à Jabaliya, selon des responsables palestiniens.

Les responsables de l’hôpital indonésien ont déclaré avoir recensé au moins 50 morts, le ministère de la Santé évalue le bilan à 100 morts et le ministère palestinien de l’Intérieur fait état d’un total de 400 morts et blessés. 

Traduction : « ‘’Mes trois enfants sont tous partis !’’ Un Palestinien à Gaza s'effondre en criant que ses trois enfants ont été tués mardi dans une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jabaliya à Gaza. »

La brigade al-Qassam, la branche armée du Hamas, qui s’est dit prête à libérer « un certain nombre d’étrangers dans les prochains jours », a déclaré mercredi que sept civils détenus par le groupe à Gaza, trois trois en possession d’un passeport étranger, avaient été tués mardi dans le bombardement israélien du camp de réfugiés de Jabaliya.

Le Hamas avait précédemment déclaré qu’environ 50 des 200 personnes détenues dans son camp avaient été tuées dans les bombardements israéliens incessants depuis le 7 octobre.

Middle East Eye n’a pas pu vérifier cette affirmation de manière indépendante.

Le plus grand camp de réfugiés

Un porte-parole du ministère a déclaré qu’un complexe résidentiel entier avait été détruit.

« Ces bâtiments abritaient des centaines de citoyens. L’armée de l’air de l’occupation a détruit ce quartier avec six bombes de fabrication américaine. C’est le dernier massacre provoqué par l’agression israélienne sur la bande de Gaza », a déclaré aux journalistes le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Iyad al-Bazum.

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« La communauté internationale doit agir immédiatement pour arrêter Israël avant qu’il ne soit trop tard. »

L’armée israélienne a affirmé mardi avoir visé avec succès Ibrahim Biari, présenté comme un des responsables de l’attaque du 7 octobre, qui se trouvait dans « un vaste complexe de tunnels souterrains d’où il dirigeait les opérations », ainsi que d’autres combattants du Hamas.

MEE n’a pas pu vérifier cette affirmation de manière indépendante.

Les images du camp montrent des bâtiments complètement rasés et des habitants paniqués éloignant les enfants blessés des lieux.

Les équipes de la protection civile se sont précipitées sur les lieux pour tenter de secourir les personnes, fouillant les décombres à mains nues. De nombreuses familles se trouvaient chez elles lorsqu’Israël a mené ses frappes.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré sur X qu’il était « profondément alarmé par l’intensification du conflit ».

Le camp de Jabaliya est le plus grand des huit camps de réfugiés de la bande de Gaza assiégée : il abrite plus de 116 000 personnes officiellement enregistrées auprès de l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. Le nombre réel de personnes dans le camp est probablement beaucoup plus élevé.

Il a été créé en 1948 à la suite de la Nakba, lorsque 750 000 Palestiniens ont été forcés de quitter leurs foyers pour faire place à la création de l’État d’Israël.

Le camp s’étend sur 1,4 kilomètres carrés et comprend 32 installations de l’UNRWA, 26 écoles et deux centres de santé.

Des centaines de cibles

Avant le siège complet de l’enclave par Israël et les bombardements incessants, le camp de Jabaliya était déjà aux prises avec des coupures d’électricité et un approvisionnement en eau contaminé en raison du blocus mené depuis seize ans contre la bande de Gaza.

Au moins 8 500 Palestiniens ont été tués dans les bombardements israéliens depuis le 7 octobre, après une attaque surprise du Hamas ce jour-là au cours de laquelle environ 1 400 Israéliens ont été tués et au moins 240 capturés.

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Le bilan palestinien des morts comprend 3 542 enfants et 2 187 femmes, selon le ministère de la Santé.

Environ 2 000 personnes sont toujours portées disparues, dont 1 100 enfants. La grande majorité de ces personnes seraient mortes et ensevelies sous les décombres. Entre-temps, au moins 21 543 personnes ont subi des blessures de gravité variable.

Les responsables israéliens ont déclaré avoir frappé des centaines de cibles présumées du Hamas au cours des dernières 24 heures, notamment des postes de lancement de roquettes et des tunnels souterrains.

Israël s’est montré réticent à fournir des détails sur la progression de ses incursions terrestres à Gaza, qui ont débuté vendredi 27 octobre, mais a reconnu que deux de ses soldats avaient été tués mardi dans des combats dans le nord de Gaza. L’armée israélienne affirme que 317 soldats ont été tués depuis le début  le 7 octobre.

Traduit de l’anglais (original) et actualisé.

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