En Cisjordanie occupée, les forces israéliennes assiègent depuis plus d’un mois 750 familles d’Hébron
L’armée israélienne impose un couvre-feu, désormais près de 24 heures sur 24, dans onze quartiers de la zone H2 (administrée par Israël) à Hébron, en Cisjordanie occupée, depuis le début des hostilités avec le Hamas le 7 octobre, a déclaré dimanche B’Tselem, centre israélien d’information pour les droits de l’homme dans les territoires occupés.
L’ONG souligne que depuis plus d’un mois, à savoir depuis le début de la nouvelle phase du conflit, les magasins et les entreprises palestiniens dans la zone assiégée et contrôlée par l’armée israélienne ont été fermés, tandis qu’environ 750 familles, soit des milliers de personnes, ont été « emprisonnées chez elles ».
Israel holding 750 families in Hebron’s Area H2 under curfew for last month, in form of collective punishment:https://t.co/zuDOiC4LTT pic.twitter.com/55eVFJbRmo
— B'Tselem בצלם بتسيلم (@btselem) November 10, 2023
Traduction : « Israël maintient 750 familles de la zone H2 à Hébron sous couvre-feu depuis le mois dernier, dans une forme de punition collective. »
L’organisation accuse les autorités israéliennes d’imposer une « punition collective » à la population de Cisjordanie occupée alors que l’attention mondiale est tournée vers la guerre à Gaza.
« Rien ne justifie le maintien de centaines de personnes sous interdiction générale de mouvement, enfermées chez elles pendant des semaines », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Traitements humiliants
« Israël profite du fait que l’attention locale et internationale est actuellement détournée de la Cisjordanie pour y imposer des mesures de grande envergure qui constituent une punition collective, ce qui est interdit par le droit international. Cette conduite fait partie intégrante du régime d’apartheid d’Israël, qui est le plus flagrant à Hébron », indique le communiqué.
After Israel's PM Netanyahu denies and minimizes settler violence, and even this under US pressure, settlers continue to terrorize Palestinian herding communities with impunity. https://t.co/P8gb8D2QVn
— Sarit Michaeli (@saritm0) November 10, 2023
Traduction : « Après que le Premier ministre israélien Netanyahou a nié et minimisé la violence des colons, et même sous la pression américaine, les colons continuent de terroriser les communautés d’éleveurs palestiniens en toute impunité / Alerte : Maintenant à Tuba (Masafer Yatta, zone de tir 918), des colons accompagnés de soldats sont arrivés au village, ont ouvert les réservoirs d’eau de la famille Awad et les ont vidés sol. »
Selon B’Tselem, après avoir imposé deux semaines de couvre-feu complet, l’armée israélienne a commencé le 21 octobre à autoriser les résidents à quitter leur domicile uniquement les dimanches, mardis et jeudis, pendant une heure le matin et une autre le soir.
Toutefois, lorsque les Palestiniens quittent leur foyer, ils doivent franchir des points de contrôle et subir des traitements humiliants de la part des soldats israéliens, notamment des fouilles corporelles.
De telles fouilles occupent la majeure partie du temps imparti d’une heure, ce qui laisse de nombreux Palestiniens exclus de leurs zones et de leurs maisons jusqu’à la réouverture des points de contrôle.
« Le couvre-feu a complètement perturbé la vie du deuxième semestre. Les habitants ne peuvent pas se rendre au travail, à l’école ou rendre visite à leur famille, et tous les commerces sont fermés. Ils vivent dans une incertitude totale, sans savoir quand la situation reviendra à la normale », a précisé l’association de défense des droits humains.
« Pendant ce temps, les colons d’Hébron jouissent d’une totale liberté de mouvement, qu’ils utilisent pour harceler les habitants et endommager leurs biens. »
Arij al-Ja’bari, 41 ans, mère de cinq enfants du quartier d’al-Ras à Hébron, a déclaré dans un témoignage à B’Tselem, qu’ils avaient été réveillés le 7 octobre par un mégaphone de l’armée annonçant un couvre-feu à Hébron.
« Depuis le début du couvre-feu, de temps en temps, des soldats montent sur notre toit la nuit, crient et nous réveillent. Ils ont essayé de forcer la porte à plusieurs reprises », a-t-elle rapporté.
Selon elle, deux jours après le début du couvre-feu, ils n’avaient déjà plus d’eau, ce qui les a obligés à emprunter de l’eau aux voisins pendant plus de dix jours.
« Notre vie est devenue insupportable. Je suis dans un très mauvais état mental. Nous mangeons un ou deux repas par jour et sommes très économes en eau. Nos maisons sont devenues des prisons. Nous n’avons pas le droit d’ouvrir les fenêtres et les portes, sortir dans la cour ou grimper sur le toit. »
« De plus, mes parents me manquent. Ils vivent près de la colonie de Giv’at Ha’avot et ne sont pas non plus autorisés à entrer ni à sortir. Nous parlons au téléphone, mais ce n’est pas la même chose. »
Traduit de l’anglais (original).
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