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Guerre Israël-Palestine : des colons menacent les enfants de Cisjordanie avec des poupées ensanglantées

Des poupées, abandonnées dans une école bédouine vandalisée, et des tracts avertissant d’une « Nakba majeure » font partie d’une série d’attaques croissantes perpétrées par des colons israéliens depuis le début de la guerre
Des colons israéliens ont laissé des poupées à l’entrée de l’école arabe al-Kaabna après l’avoir vandalisée (Réseaux sociaux)
Des colons israéliens ont laissé des poupées à l’entrée de l’école Arab al-Kaabna après l’avoir vandalisée (Réseaux sociaux)

Des colons israéliens de Cisjordanie occupée ont distribué des tracts menaçants sur les voitures et déposé des poupées ensanglantées dans les écoles, pour inciter les Palestiniens à partir sous peine d’être tués.

« Devant Dieu, nous allons bientôt fondre sur vous en un grand cataclysme. C’est votre dernière chance de fuir vers la Jordanie de manière organisée », indique un tract distribué vendredi 27 octobre dans la ville de Salfit (centre).

« Après cela, nous détruirons chaque ennemi et vous expulserons de force de notre terre sainte… Faites vos sacs immédiatement et partez d’où vous venez. Nous arrivons. »

Le tract met également en garde contre une nouvelle « Nakba majeure », faisant référence au déplacement de 750 000 Palestiniens de leur pays en 1948.

Attaques annuelles pendant les récoltes

Dans la zone d’al-Ma’rajat, près de Jéricho, en Cisjordanie occupée, des poupées couvertes de peinture rouge, pour ressembler à du sang et effrayer les enfants, ont été abandonnées à l’entrée d’une école vandalisée par des colons.

Avant l’attaque surprise du Hamas le 7 octobre, les colons harcelaient et agressaient quotidiennement les Palestiniens sous la protection de l’armée israélienne, des actes qui se sont intensifiés au cours des vingt derniers jours.

Dans la ville de Deir Istiya, à l’ouest de Salfit, les oléiculteurs se sont habitués aux attaques annuelles pendant la saison des récoltes.

Mais cette année, le journaliste local Abdel Qader Aql explique à Middle East Eye que les colons sont beaucoup plus actifs et semblent présenter leurs attaques comme une vengeance contre l’assaut du Hamas.

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« Rien que cette semaine, il y a eu plus de dix attaques contre des agriculteurs, des menaces, des cris, des intimidations, et ils ont été expulsés de leurs terres », précise-t-il. 

Après avoir été frappé à la tête par des colons armés d’une matraque, un agriculteur a été blessé. « Il s’est évanoui et quand il s’est réveillé, il a trouvé le garde de la colonie en train de pointer un couteau sur lui », rapporte Abdel Qader Aql.

Les cueilleurs d’olives de la même ville ont été surpris de trouver des tracts collés sur les vitres de leurs voitures disant : « Vous vouliez la guerre, attendez d’être déplacés. »

« Ils ont également publié des photos de familles cueillant des olives et les ont incités [à partir] sans raison. En raison de ces menaces, les gens ont commencé à se diriger vers leurs terres par groupes entiers pour se protéger », souligne le journaliste.

Dans la région d’al-Ma’rajat, où les colons ont attaqué l’école Arab al-Kaabna et laissé les poupées ensanglantées, les défenseurs des droits humains affirment que les habitants de la communauté bédouine sont régulièrement attaqués tandis que les colons tentent de déplacer les habitants et de s’emparer de leurs terres.

C’est notamment ce dont témoigne Hassan Malihat, de l’organisation al-Baidar pour la défense des droits des bédouins.

Il explique à MEE que des colons ont jeté des pierres sur les maisons des habitants de cette communauté, où vivent 1 200 Palestiniens, et saisi leur bétail.

« Les attaques contre les Arabes de Kaabna sont répétées. Ils ont porté plainte auprès de la police israélienne, en vain… »

Traduit de l’anglais (original).

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