Aller au contenu principal

Irak : le leader chiite Moqtada Sadr annonce son « retrait définitif » de la politique

Le responsable chiite, habitué des coups d’éclat, a fait cette annonce au moment où l’Irak est embourbé dans une profonde crise politique
Depuis des semaines, Moqtada Sadr réclamait la dissolution du Parlement et de nouvelles législatives anticipées pour tenter de dénouer la crise (AFP/Qassem al-Kaabi)
Depuis des semaines, Moqtada Sadr réclamait la dissolution du Parlement et de nouvelles législatives anticipées pour tenter de dénouer la crise (AFP/Qassem al-Kaabi)
Par AFP

Le leader chiite irakien Moqtada Sadr, incontournable pilier de la scène politique, a annoncé lundi son « retrait définitif » de la politique et la fermeture de toutes les institutions liées à son mouvement, alors que l’Irak est plongé dans une grave crise.

« J’avais décidé de ne pas m’immiscer dans les affaires politiques. J’annonce donc maintenant mon retrait définitif et la fermeture de toutes les institutions à l’exception du Mausolée sacré [de son père Mohammed Sadr mort en 1999], du Musée d’honneur et de l’Autorité du patrimoine al-Sadr », a écrit Moqtada Sadr sur Twitter. 

Le responsable chiite, habitué des coups d’éclat, a fait cette annonce au moment où l’Irak est embourbé dans une profonde crise politique depuis les législatives d’octobre 2021.

L’Irak, riche en pétrole mais accablé par une grave crise économique et sociale, n’a toujours pas de nouveau Premier ministre, ni de nouveau gouvernement, les forces chiites n’arrivant pas à se mettre d’accord sur leur mode de désignation. 

Aura religieuse et politique

Depuis des semaines, Moqtada Sadr, auquel des dizaines de milliers d’Irakiens obéissent au doigt et à l’œil, réclamait la dissolution du Parlement et de nouvelles législatives anticipées pour tenter de dénouer la crise. 

Démission du plus grand bloc parlementaire, l’Irak s’enfonce dans la crise politique
Lire

Plus généralement, il exige la « réforme » de fond en comble du système politique irakien et la fin de la « corruption ».

Et dans le bras de fer qui l’opposait à ses adversaires chiites du Cadre de coordination, alliance de factions pro-Iran, Moqtada Sadr avait encore fait monter les enchères depuis fin juillet. 

Ses partisans occupent les abords du Parlement irakien à Bagdad depuis près d’un mois et, la semaine dernière, ils ont brièvement bloqué l’accès à la plus haute instance judiciaire du pays.

Moqtada Sadr, né en 1974, n’a jamais lui-même gouverné depuis la chute de l’ancien dictateur Saddam Hussein en 2003. Mais depuis son fief de la ville sainte de Nadjaf (centre), son aura religieuse et politique porte dans une partie de la communauté chiite, majoritaire en Irak. 

Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].