Frappes israéliennes sur le Liban et Gaza après des tirs de roquettes
L’armée israélienne a lancé des frappes aériennes sur le Liban et la bande de Gaza tôt vendredi, quelques heures après que des roquettes ont été tirées depuis le sud du Liban sur Israël jeudi après-midi, sur fonds de violences israéliennes à la mosquée al-Aqsa à Jérusalem.
L’armée a déclaré que les frappes au Liban visaient des infrastructures appartenant au mouvement palestinien Hamas. Les médias locaux ont déclaré que des terres agricoles autour d’al-Rashadieh, un camp de réfugiés en bord de mer juste au sud de la ville de Sour, avaient été touchées.
Le village voisin d’al-Kalila, d’où des roquettes ont été tirées plus tôt, aurait également été pris pour cible. Il n’y a pour l’heure pas de victimes connues.
L’armée libanaise a annoncé vendredi dans un tweet avoir démantelé dans le sud du pays une nouvelle rampe de lancement de roquettes susceptibles d’être tirées sur Israël.
Le Liban et Israël « ne veulent pas de guerre », a affirmé vendredi la Force intérimaire des Nations unies (FINUL) déployée dans le sud du Liban pour faire tampon entre les deux pays, après des contacts entre les deux parties.
Plusieurs zones de la bande de Gaza ont également été touchées lors de différents raids qui ont commencé après minuit, heure locale. Aucune victime n’a été signalée non plus, selon le ministère palestinien de la Santé.
Des missiles anti-balistiques et des roquettes ont été tirés depuis Gaza en réponse, déclenchant des sirènes dans plusieurs villes israéliennes bordant la bande.
Le Hamas a condamné les frappes aériennes israéliennes sur le Liban dans un communiqué et déclaré qu’il se tenait aux côtés du peuple libanais contre l’agression.
« L’entité sioniste et ses dirigeants fascistes sont responsables des ramifications qui résulteront de cette dangereuse escalade », a-t-il déclaré.
Plus tôt jeudi, 34 roquettes ont été lancées depuis des zones du sud du Liban vers Israël : il s’agit de la pire escalade entre les deux voisins depuis la guerre libano-israélienne de 2006.
Israël a imputé le barrage de roquettes – qui a fait deux blessés légers – au Hamas, lequel à son tour a nié savoir qui était derrière l’attaque.
Raids israéliens à al-Aqsa
Quelques minutes avant que l’armée de l’air israélienne ne commence à bombarder Gaza, la Salle des opérations conjointes – qui comprend les principales factions armées de Gaza – a déclaré qu’elle était prête à répondre à toute agression israélienne.
Plus de deux millions de Palestiniens sont entassés à Gaza. Sous blocus imposé par Israël depuis 2006, la zone a été décrite comme « la plus grande prison à ciel ouvert du monde ».
Israël a retiré ses troupes de la bande de Gaza en 2005 mais – invoquant des problèmes de sécurité – maintient un contrôle strict de l’espace aérien de Gaza et des frontières terrestres et maritimes de la bande côtière, ce qui a causé l’effondrement de son économie.
Après avoir dirigé une réunion du cabinet de sécurité israélien, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré : « La riposte d’Israël, ce soir et plus tard, fera payer le prix fort à nos ennemis ».
Cependant, il s’est abstenu d’annoncer une opération militaire à Gaza ou au Liban.
Le ministre de la Défense, Yoav Galant, a déclaré sur Twitter : « L’establishment de la défense est préparé, il a un haut niveau de préparation dans tous les domaines... nous saurons comment agir contre toute menace. »
Les tensions sont montées d’un cran à la suite deux raids israéliens consécutifs à la mosquée al-Aqsa à Jérusalem cette semaine.
Des vidéos de l’intérieur d’al-Aqsa, le troisième site le plus sacré de l’islam, ont montré des soldats israéliens battre des fidèles alors que des femmes et des enfants appelaient à l’aide en arrière-plan.
Cette violence, qui survient à la fois pendant le mois sacré musulman du Ramadan et la Pâque juive, a provoqué l’indignation internationale.
Le Hezbollah, le mouvement libanais qui contrôle le sud du Liban et est un ennemi d’Israël, a déclaré mercredi qu’il soutiendrait « toutes les mesures » prises par les Palestiniens à la suite des violents raids d’al-Aqsa.
Ces derniers ont également déclenché des manifestations dans les villes palestiniennes de Cisjordanie occupée et en Israël, lesquelles ont été violemment réprimées par la police israélienne.
Pendant ce temps, un soldat israélien a été légèrement blessé par balle vendredi à Jérusalem-Est, deux jours après qu’un autre eut été blessé par balle à Hébron.
Traduit de l’anglais (original).
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